Après le mégaprojet de transfert d'eau d'In Salah vers Tamanrasset (en cours de réalisation), le gouvernement s'apprête à en réaliser un autre : l'alimentation en eau potable de plusieurs wilayas des Hauts-Plateaux en exploitant les eaux de la partie nord de la nappe du Sahara septentrional (l'Albien). Un avis d'appel d'offres national et international restreint pour l'étude de la valorisation des eaux de Sahara a été lancé, le 20 juillet, par l'Office national de l'irrigation et du drainage (ONID). « Les objectifs à atteindre dans le cadre de cet appel d'offres consistent en l'établissement des études et des contrats de travaux pour quatre missions du projet », explique l'ONID sur son site internet. Ces missions, précise encore l'ONID, portent sur la réalisation d'un programme de reconnaissance hydrogéologique à exécuter par l'ANRH et l'élaboration de l'étude des champs captants Djelfa I (prioritaire) et Grand erg occidental, les études de transfert à partir de l'oued Djedi et du réseau de collecte du champ captant du projet Djelfa I, ainsi que l'étude d'impact du projet Djelfa I. « Nous voulons, à travers cette étude, avoir d'abord une idée sur les capacités de cette nappe », expliquent les responsables de l'ONID. Ce projet vise, selon eux, à alimenter en eau potable les wilayas de Djelfa, M'sila, Laghouat, Tiaret ainsi que la nouvelle ville de Boughzoul. « Nous avons fixé deux horizons, 2010 et 2040. C'est-à-dire que l'exploitation du projet se fera à court et à long termes », ajoute-t-on encore. Outre l'alimentation en eau potable, ce projet s'inscrit, selon Mokrane Benaissa, directeur de la mobilisation et de la ressource hydrique au ministère des Ressources en eau, dans le cadre du programme du développement des Hauts-Plateaux. « L'Algérie a fait le choix de se tourner vers la bande des Hauts-Plateaux. L'eau est le premier facteur du développement de cette région », ajoute M. Benaissa en précisant que la nouvelle ville de Boughzoul, à elle seule, a des besoins de 50 millions de m3/an. La relance de l'agriculture dans cette région, explique-t-il, nécessite aussi des quantités importantes d'eau. L'ouverture des plis des offres techniques, précise encore l'ONID, se fera le 31 août prochain, une date qui coïncide avec la date limite de dépôt des offres. En invitant les soumissionnaires à retirer les cahiers des charges, l'ONID fixe, d'emblée, ses conditions. Les bureaux d'études intéressés doivent avoir un chiffre d'affaires annuel supérieur à 3 milliards de dinars (ou l'équivalent en devises) pour les trois dernières années, dont un milliard de dinars (ou l'équivalent en devises) dans les études hydrauliques. Il faut également une expérience dans le domaine. « Il est exigé des soumissionnaires un minimum de dix projets d'études réalisés dans le domaine de l'eau potable durant les dix dernières années ; le montant de chaque projet doit être égal ou supérieur à 100 millions de dinars ou l'équivalent en devises », note-t-on. Chaque soumissionnaire doit aussi justifier de la disponibilité d'un cash-flow de 200 millions de dinars ou l'équivalent en devises.