Une sympathique réunion a regroupé hier, à l'Ecole nationale d'administration, et ce, à l'initiative de M.Abdelkader Khomri, des gens de lettres et des médias. Cela a été l'occasion de remarquer le regain d'intérêt qu'est en train de vivre le livre en Algérie, outil de savoir, de culture, de loisir, d'évasion, de plaisir aussi, et d'entrée dans la modernité. En quelques mois d'existence seulement, la nouvelle équipe chargée de l'édition à l'Anep, a accompli un travail remarquable, puisqu'elle peut s'enorgueillir de présenter des oeuvres d'une très grande qualité, comme cet ouvrage de référence qu'est l'Anthologie de la musique arabe des frères Hachelef, La Vie de l'Emir Abdelkader de Dinesen traduit directement du danois au français, H'ssicen le chaabi lumineux, La biographie de Aissa Djarmouni par Ounissi Md Salah, Le dictionnaire des musiciens et interprètes algériens de Achour Cheurfi, et d'autres ouvrages aussi beaux et attirants les uns que les autres, allant de l'artisanat à la réflexion philosophique ou économique, comme ce livre de Abelmadjid Meziane sur l'économie dans l'oeuvre d'Ibn Khaldoun. C'est vrai que le champ littéraire algérien s'est signalé, pendant au moins deux bonnes décennies, par une désolation criante, non pas du fait de la paresse des auteurs, mais du fait de la bureaucratie et de la censure qui ont caractérisé les maisons d'édition, les éditeurs privés qui ont pris le relais ces dernières années ayant beaucoup plus fait dans la propagande religieuse ou se sont spécialisés dans le rewriting d'ouvrages douteux. Bref. Dans son intervention, le directeur général de l'Anep a déclaré que son groupe a rencontré des amis qui ont accepté d'être ses partenaires et surtout qui ont accepté de lui faire confiance, et de citer, en particulier, Dar El-Farabi (éditeur libanais) et le groupe d'éditeurs contrôlé par Hachette Lagardère. Avec El-Farabi, le rapprochement a permis l'acquisition pour l'Algérie des droits sur l'oeuvre d'Amine Malouf. «La palette et sa substance sont en accord avec la vision que nous voulons développer relativement à l'acte d'éditer.» Pour ce qui est du groupe Hachette, M.Khomri déclare que la coopération bénéficie aujourd'hui de l'acceptation commune. Le contrat signé le 19 décembre 2000 a donné à cette coopération sa première structure, et la participation de l'Anep au capital social de Sedia, filiale de Hachette en Algérie, en est le résultat le plus visible. Et M.Khomri d'ajouter: «La maison Grasset, ainsi que les éditeurs qui gravitent autour de la sphère Hachette, nous rejoindront bientôt pour une contribution significative dans le segment de l'édition.» A signaler que près de trente-cinq ouvrages sont déjà au programme de l'année 2002. A titre d'exemple, on peut citer L'Algérie à Evian de Rédha Malek, Le journal de marche de Abdelhamid Benzine, ou bien Mondialisation, l'espérance ou le chaos de CH. E Chitour. Des contacts ont en outre, été noués par l'Anep avec El Ahram et d'autres éditeurs égyptiens.