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Roquette artisanale contre GBU 28 ou la guerre dissymétrique
Publié dans L'Expression le 10 - 08 - 2006

«Notre armée est pure (...), elle ne tue pas d'enfants. Nous avons une conscience et des valeurs et, à cause de notre morale, il y a peu de victimes [palestiniennes].»
Ainsi parlent, sans être contredits, des généraux israéliens dans Tsahal, le film réalisé par Claude Lanzmann neuf ans après Shoah...(Novembre 1994.)
La punition infligée au Liban et par extension au Monde arabe par Israël, «peuple sûr de lui et dominateur», comme l'avait si bien analysé le général de Gaulle, est condamnable à plus d'un titre. Non seulement l'Etat d'Israël ne se contente pas de bafouer toutes les résolutions onusiennes, sûr de son impunité, mais de plus, expérimente pour son compte et celui des Etats-Unis des armes de destruction massive que personne ne lui demande de détruire. Après avoir disposé d'un arsenal de vecteurs à têtes nucléaires qui peut faire sauter la planète plusieurs fois, en complète illégalité -monsieur El Baradei n'ose pas trop fouiller de ce côté, sinon il pourrait encourir les foudres- Israël dispose d'armes bactériologiques et surtout expérimente depuis plusieurs années des armes à uranium appauvri au Sud Liban et en Palestine occupée.
Ainsi, il y a quelques années, sous le gouvernement Hariri, le problème était déjà connu. Le chef du gouvernement de l'époque, Rafic Hariri et le président de la Chambre Nabih Berri, avaient annoncé la formation de commissions pour enquêter sur les informations selon lesquelles l'armée israélienne aurait utilisé ce genre de munitions à différentes étapes de son engagement militaire au Liban, ces vingt dernières années. Les faits remontent à la nuit du 3 au 4 mai 2000. Trois semaines avant le retrait israélien, deux guérilleros du Hezbollah, surpris alors qu'ils s'infiltraient dans l'ancienne zone occupée, sont tués. Leurs corps désarticulés gisent sur une petite route, à 7 km à l'ouest de Hasbaya. Les débris de deux roquettes expliquent pourquoi les cadavres sont effroyablement mutilés. Des correspondants de presse présents sur les lieux découvrent, entre autres, les restes d'une roquette portant en anglais la mention: Radioactive Material. La Force internationale des Nations unies au Liban (Finul) se refuse toujours à confirmer l'utilisation par Israël de ce type d'armement: «Je ne peux confirmer ou infirmer», déclare le porte-parole de la Finul.(1)
«Née» en Irak
L'avocat Michel Tueni, membre du comité chargé de l'évaluation des dommages occasionnés par les agressions israéliennes au Liban ne cache pas, quant à lui, ses craintes. «Nous sommes inquiets pour la population, a-t-il déclaré. Si ces faits sont prouvés, cela pourrait expliquer l'augmentation des cas de cancer au sein de la population du Liban-Sud». L'affaire a rapidement occupé l'ensemble de l'appareil de l'Etat: «J'attends le feu vert pour revoir à la hausse notre demande de compensations financières réclamées à Israël», affirme l'avocat. Le Liban prend l'affaire très au sérieux et a déjà entrepris des investigations approfondies. Des preuves étayant les accusations pourraient être exhibées dans les prochains jours. En attendant, un vent de panique commence à souffler au sein de la population qui craint d'avoir été soumise à des radiations pendant des années sans le savoir. (2)
La Guided Bomb Unit-28 (GBU-28) est née en 1991, pendant la première guerre en Irak. Dans la première semaine après le début des bombardements, l'aéronautique étasunienne demanda aux industries de guerre de construire une bombe à commande laser capable de pénétrer sous terre pour détruire des bunkers de centres de commandement. C'est Lokheed qui a réalisé la bombe en un temps record (15 jours). On lança sur l'Irak deux exemplaires de ces bombes, depuis des avions F-111. Tout le monde se souvient du carnage d'El Amiria qui aurait fait 600 morts. Elle a été utilisée en plusieurs endroits par l'armée américaine notamment en Irak et en Afghanistan. Les images des effets de l'uranium appauvri des bébés en Afghanistan sont extrêmement dures à voir.
La GBU-28 a été modifiée et plusieurs fois testée pour en améliorer les prestations. La fiche technique indique qu'elle est longue de 4 mètres, avec un diamètre de 36 cm et pèse plus de 2 tonnes. La tête de l'ogive contient un explosif puissant (Tritonal). Sa force de pénétration: 30,5 m de terre, 6 m de béton ; elle contient de l'uranium appauvri. On peut prévoir les effets catastrophiques de largages de GBU-28 dans des zones urbanisées, et les conséquences dramatiques pour l'environnement humain, naturel, pollué par de fines particules d'uranium appauvri. Comme l'emploi d'une arme dans les conditions réelles de guerre vaut plus, pour les constructeurs, que n'importe quel test, l'utilisation de la GBU-28 par l'aéronautique israélienne au Liban sera extrêmement précieuse pour Lokheed.(3). L'uranium 238 qui est un poison chimique et radiologique. Il est mis sous forme de dards dans les bombes et obus pour servir de volant cinétique qui perce aisément les cuirasses blindées. Mais l'uranium métallique qui est un redoutable poison chimique et radiologique a «un talon d'Achille»: il brûle aisément à l'impact et se réduit à 90% en particules radioactives extrêmement dangereuses (4).
Les obus d'artillerie utilisés par les forces israéliennes de défense au Liban, est un type d'arme bi et multi-usages. Sa charge utile peut aussi inclure des produits chimiques utilisés dans les bombes thermobariques (mélanges explosifs), les armes au phosphore blanc, et les armes chimiques. Les bombes thermobariques contiennent des explosifs chargés de polymère ou d'explosifs FAE («Fuel Air Explosives», à savoir engins à explosion diffuse) comme charges utiles. Les Thermobariques utilisent des détonateurs FMU («Fuse Munition Unit», made un USA) tels que ceux qu'on voit sur la pointe d'obus israéliens. L'obus pénètre dans les constructions, dans les abris souterrains, ou dans les tunnels, créant un tel souffle explosif que tout l'oxygène est aspiré des espaces et des poumons de quiconque se trouvant à proximité. L'utilisation par Israël de telles armes «aspirantes» est établi en ce qui concerne le Liban. La pièce d'artillerie, avec son détonateur FMU, peut également contenir des armes chimiques, dont l'usage a été constaté au Sud-Liban. En plus, elle peut contenir du phosphore blanc, une substance qui littéralement fond en traversant la peau tout en laissant les vêtements relativement intacts. La photo prise à Saïda (3e ville du Liban) d'une petite fille libanaise brûlée et gravement défigurée est un indicateur révélateur de l'usage de phosphore blanc par les Israéliens. Des photos similaires de Falloujah nous ont été montrées par un grand reporter de la RAI, la chaîne de télévision italienne. Les experts des services de renseignement militaire des Etats-Unis pensent que la facilité avec laquelle le soldat israélien manie l'obus d'artillerie est une indication que la charge utile se compose d'un gaz de faible poids et non d'un mélange combustible air ou de composants d'une bombe thermobarique.
Deux enfants ont été transportés à son hôpital et photographiés. Sur les corps «il n'y a pas de signes de blessures provoquées par explosion: j'ai l'impression qu'un produit toxique a pénétré dans les corps à travers la peau, en provoquant la mort». «Des victimes des bombardements israéliens traitées à l'hôpital de Saïda (Sud-Liban) ont montré des signes évidents d'usage d'armes chimiques». La source est un médecin belgo-libanais, le Docteur Bachir Cham, dirigeant un hôpital à Saïda (Sud-Liban) qui a donné une conférence de presse par téléphone de Bruxelles. «les cadavres ne sont pas habituels. Suite à l'explosion, il n'y a pas eu d'hémorragie, ni d'hématome sous-cutané. Les cheveux et parfois la barbe et la moustache sont restés intacts. Il n'y a pas de traces d'un souffle. La couleur de la peau est noire comme une chaussure mais elle n'est pas calcinée, ni brûlée. J'ai l'impression qu'un produit toxique pénètre dans le corps par la peau. La mort est presque certaine à 100%» (5).
Que les forces israéliennes aient des projectiles d'artillerie au phosphore blanc, le journal israélien Haaretz l'a publié le 10 novembre 2005 (immédiatement après le documentaire de RaiNews24 sur Falludjah), dans un article intitulé «Les forces de la défense israélienne utilisent des balles au phosphore dans leurs exercices, en violation de la réglementation internationale». Le fait est revenu au jour parce que, le 17 août 2005, un jeune bédouin avait été tué et trois autres gravement blessés par la détonation d'une arme au phosphore non explosée, qu'ils avaient trouvé sur les collines de Hébron. Le phosphore blanc est une arme interdite par le Protocole sur les armes incendiaires (1980): il interdit l'emploi de telles armes contre des objectifs militaires situés dans des zones où sont concentrés des civils. Sauf qu'Israël, comme les Etats- Unis, ne l'ont pas signé, niant ainsi sa validité. Il existe, désormais, des preuves, même photographiques, que les forces armées israéliennes utilisent des projectiles au phosphore au Liban et à Ghaza.
Le Liban a accusé le 16 juillet, Israël de recourir à des armes prohibées par les conventions internationales dans son offensive. Le président Emile Lahoud a jugé que «le bombardement par Israël de villages du Liban avec des bombes incendiaires au phosphore constitue une violation flagrante des conventions internationales qui interdisent le recours à de telles bombes» Malgré l'interdiction, la photo d'un projectile spécial utilisé au Liban a été diffusée. Selon les experts, il peut contenir ou du phosphore blanc ou d'autres substances chimiques utilisées pour les munitions thermobariques: en explosant à l'intérieur d'édifices et de refuges, elles créent le «vide», c'est-à-dire aspirent l'air de l'atmosphère ambiante et des poumons de ceux qui s'y trouvent. D'autres types de projectiles aérocombustibles, arrivés près du sol, répandent un nuage d'aérosol chimique qui, en explosant dans un détonateur, crée une onde de choc et une tempête de feu tels qu'ils peuvent tuer quiconque se trouve dans un rayon de centaines de mètres.
Les Américains, pourvoyeur principal
Surprise par l'attaque menée par le Hezbollah le 12 juillet et l'ampleur des fortifications et des bunkers souterrains de la milice chiite, l'armée israélienne a demandé, il y a quelques jours, aux Etats-Unis, d'accélérer d'urgence les livraisons de bombes. Il s'agit de munitions guidées par satellite ou par laser, et notamment d'engins baptisés GBU-28 fabriqués par Lockheed Martin, pesant près de 2,3 tonnes, et décrits comme des «bunker buster» (briseurs de bunkers). La vente de ces munitions fait partie de plusieurs contrats signés en avril 2005 avec l'administration américaine. L'un d'entre eux autorise, pour 319 millions de dollars, l'armée israélienne à acquérir 5000 missiles dit «Joint direct attack munitions» à guidage GPS. Elle a aussi obtenu, pour 30 millions de dollars, une centaine de GBU-28. Ces «briseurs de bunkers» guidés par laser étaient présentés comme «une arme spécialement développée pour pénétrer les centres de commandement protégés et profondément enterrés».
L'autorisation donnée par la Maison Blanche de vendre de tels engins avait alors été interprétée comme la fourniture à Israël d'une arme capable de détruire les installations nucléaires iraniennes. Margaret Beckett, ministre britannique des Affaires étrangères, a déclaré, mercredi, «regretter l'escale présumée à l'aéroport de Prestwick, en Ecosse, de deux avions-cargos américains acheminant des bombes vers Israël». Elle avait ajouté qu'elle adresserait à Washington «une protestation officielle» si les faits se confirmaient. Selon la presse britannique, deux Airbus A310 chargés de GBU-28 ont atterri, le week-end du 22 et 23 juillet, à Prestwick pour ravitailler. Ils n'auraient pas précisé la nature de leur cargaison. Selon la BBC, les Etats-Unis ont demandé et obtenu l'autorisation de faire atterrir deux autres avions avec un chargement identique, à Prestwick, dans les quinze prochains jours.(6).
La Grande-Bretagne n'est pas le seul pays à servir de transit. Le journaliste Manlio Dinucci écrit: «L'Italie n'est pas étrangère à tout cela. La plus grande partie de ces armes est fournie à Israël par les Etats-Unis, et nombre d'entre elles passent par Camp Darby et d'autres bases étasuniennes dans notre pays». De plus, la loi du 17 mai 2005 n°94, qui institutionnalise la coopération entre les ministères des forces armées italien et israélien, prévoit la «coopération dans la recherche, dans le développement et dans la production» de technologies militaires par «l'échange de données techniques et matérielles» d'intérêt commun. Tout cela sous la chape du secret militaire. Il n'est donc pas exclu que quelque arme de «genre unique», expérimentée par les forces israéliennes dans le «polygone» libanais, inclue déjà une technologie italienne».(7).
L'administration Bush est en violation du Arms Export Control Act, loi américaine qui stipule que les armes de guerre vendues par les Etats-Unis à l'étranger soient utilisées exclusivement pour la sécurité intérieure des pays acquéreurs et la défense de leur territoire. Devant la course aux armements nucléaires, Einstein disait qu'il ne savait pas comment se ferait la troisième guerre mondiale, par contre, il affirmait que la quatrième guerre mondiale se fera à coups de lance-pierres!!! Dans le futur, l'histoire expliquera le chaos de la planète par les conséquences de l'impunité de certains et le déni de droit pour d'autres qui ont le malheur d'être Arabes ou encore musulmans.
1.Paul Khalifeh, Liban RFI, http://www.voltairenet.orgHorizons-et-Debats-08-2006.Uranium appauvri: le Liban aussi?
2.Radio France International du 18/07/06. Bombes Bunker Buster GBU-28.
3.www.planetenonviolence.org, traduit de l'italien par Marie- Ange Patrizio, 23-Luglio-2006
4.Wayne Madsen-WMR. Preuves de l'usage par Israël d'armes de destruction massive au Liban page 40 No1, août 2006.
5.Lettre de Beyrouth1 Nous allons bien, et vous? site millebabords.org 4/08/2006
6. Eric Leser Les Etats-Unis accélèrent la livraison d'armements sophistiqués à Tsahal Le Monde du 29.07.06
7.Manlio Dinucci:.it/Quotidiano-archivio/26-Luglio-2006/ar/ traduit de l'italien par Marie-Ange Patrizio,www.planetenonviolence.org.


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