Chanteurs, écrivains et comédiens arabes qualifient l'agression israélienne contre le Liban de génocide. Placée sous le thème «Liban, défis et résistance», la deuxième édition du festival international de Djemila, a ouvert comme prévu mercredi dernier ses portes sous le signe de la solidarité avec le Liban. A cette occasion, l'assistance composée d'écrivains, comédiens, chanteurs, artistes, journalistes et le grand public, s'est mise debout comme un seul homme pour dénoncer les agressions de l'armée israélienne contre le peuple libanais. Lors d'une rencontre avec la presse, les artistes arabes ayant pris part à cette manifestation culturelle ont exprimé, chacun à sa manière, leur soutien et leur solidarité aux Libanais. Abdelhalim Caracalla, chorégraphe libanais, a déclaré après le spectacle de l'ouverture du festival: «Comme je l'ai dit avant le spectacle, Djemila est une tribune pour les chanteurs arabes afin d'élever leur voix et d'exprimer leur solidarité. Et aussi pour interpeller l'opinion internationale sur les crimes et les agressions israéliennes au Liban. Je remercie le public qui s'est déplacé à ce site historique et qui a préféré partager cette nuit de solidarité avec nous. Comme je remercie tous les Algériens et les Algériennes pour leur soutien ainsi que le gouvernement algérien qui nous a donné cette généreuse opportunité.» La comédienne égyptienne, Samiha Ayoub, a déclaré: «Je suis très contente d'être aujourd'hui là, parmi le peuple que je considère comme mes concitoyens. Ce qui me fait encore plaisir c'est le fait de prendre part à cette grande fête de solidarité et de soutien, avec les peuples libanais et palestinien, organisée dans un pays qui s'appelle l'Algérie, connu par sa résistance et sa solidarité.» Le même sentiment a été exprimé par la comédienne syrienne, Mouna Ouassef: «Les Libanais ne méritent pas tout ce malheur qui leur arrive. Ils méritent de vivre en paix, car ils ont trop souffert. Donc, ils ont besoin de soutien et de solidarité. Comme l'Algérie a été toujours un symbole de résistance, nous sommes là aujourd'hui, pour dénoncer tous ensemble la sauvagerie israélienne. Concernant cette halte de solidarité du gouvernement et du peuple algériens, je dis tout simplement que ce n'est pas nouveau pour un peuple qui a donné un million et demi de ses enfants pour arracher sa liberté. Donc, ce n'est pas étonnant de voir des Algériens aux côtés de leurs frères libanais.» De son côté, le chanteur tunisien, Lotfi Bouchenak, a tenu à remercier tous ceux qui ont contribué à cette initiative de solidarité. «C'est un honneur pour moi de participer à ce festival de solidarité organisé en Algérie que je considère comme mon pays. Un pays de solidarité, un pays de longue lutte, un pays connu par ses positions et son soutien aux peuples opprimés. Je trouve que c'est le minimum qu'on puisse faire à nos frères libanais et palestiniens. On ne peut pas dire qu'on a fait quelque chose. Car ce sont les Libanais et les Palestiniens qui payent cher les conséquences de ce drame», a souligné le chanteur tunisien. Concernant la position des chefs d'Etat arabes, Bouchenak estime que «c'est une honte pour tous les pays et pour tous les êtres humains qu'ils soient arabes ou autres. Chacun assume ses responsabilités devant Allah et devant l'Histoire. Cette dernière est le juge éternel. Elle condamne les gens même après leur mort». Etant l'invitée d'honneur de ce festival, l'écrivaine algérienne, Ahlam Mostaghanemi, n'a pas manqué, de son côté, de s'attaquer, en premier lieu, aux chefs d'Etat arabes qui sont, à ses yeux, la boîte de Pandore pour le peuple arabe. «Après un mois de massacre et de génocide, aucune décision de combattre cet ennemi de toujours n'a été prise par les chefs d'Etat arabes, dont le seul souci est de rester le plus longtemps possible à la tête du pouvoir», a-t-elle dit. Les artistes algériens n'ont pas manqué le rendez-vous eux aussi. Un bon nombre de comédiens et hommes de théâtre ont marqué leur présence, à l'image de M'hammed Benguettaf, Sid-Ali Kouiret, Hakim Dekar, Bahia Rachedi, Antar Hellal et les autres chanteurs comme Billal, Fella Ababsa, Hadj Mohamed Tahar Fergani, etc. Le public sétifien a tenu à marquer sa solidarité à travers sa forte présence lors de la soirée d'ouverture. Il était en parfaite harmonie avec les spectacles présentés. Avec les drapeaux de l'Algérie et du Liban dans sa main droite, Mâmmar, jeune d'une trentaine d'années, a déclaré: «Nous voulons, à travers cette activité culturelle, encourager les Libanais dans leur combat et de leur dire que nous sommes à vos côtés. Ne baissez pas les bras!»