S'exprimant sur le report de la visite du président Abdelmadjid Tebboune en France, une source autorisée a confirmé, hier, à L'Expression que le renvoi à une date ultérieure de cet important rendez-vous a été motivé par la situation interne en France où les conditions ne sont pas réunies. «Ce sont exactement les mêmes raisons qui ont fait reporter la visite du roi d'Angleterre en France qui sont à l'origine du report de celle du président Tebboune», confirme notre source balayant ainsi toutes les spéculations infondées sur les vraies rasions de ce report. Tout comme le président Tebboune, le roi Charles III a dû reporter son voyage officiel en France, sa première visite d'Etat à l'étranger en tant que souverain, qui devait se dérouler du 26 au 29 mars dernier. L'Elysée redoute surtout des manifestations sauvages qui aboutiraient à des actes de violence. Cette tension sociale est toujours en vigueur dans l'Hexagone et peut monter d'un cran lors des grandioses manifestations prévues le 1e mai prochain. Très remontés, les syndicats français n'entendent pas abandonner leur combat et appellent les salariés à faire de cette date une «journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale». Dans une pareille situation, il fallait jouer la prudence. Il n'était pas question pour Alger et Paris de compromettre ce rendez-vous qui s'annonçait historique de par sa symbolique et de la qualité sensible des dossiers à traiter. Un grand moment politique qui portera sur l'Histoire et l'économie, avec l'ambition assumée par les deux Présidents, d'une refondation sur des bases saines et d'égal à égal des relations entre les deux pays. «Cette visite historique doit être une réussite pour les deux parties», a insisté la même source révélant qu'un accueil exceptionnel allait être réservé au chef de l'Etat par notre communauté nationale établie en France. «La communauté algérienne a prévu un accueil mémorable au président Tebboune qui devrait descendre l'avenue des Champs-Elysées pavoisée aux couleurs de notre emblème national, ce qui est une première pour un chef de l'Etat algérien», rapporte la source autorisée ajoutant à ce propos que «des milliers de drapeaux algériens ont été commandés par notre communauté qui se préparerait à une grandiose fête avec son Président». Divulguant quelques détails sur l'agenda de la visite, le journal français L'Opinion a rapporté, il y a quatre jours, que le président Tebboune sera accueilli à l'aéroport par Emmanuel Macron avant de se rendre en hélicoptère à l'Esplanade des Invalides. Escorté par la Garde républicaine, il devrait aussi descendre les Champs-Elysées. Selon L'opinion, Tebboune devrait être logé à l'Hôtel de Marigny, résidence des dirigeants étrangers lors des visites d'Etat. Il y a surtout deux moments forts de cette visite. Le premier est la cérémonie de recueillement sur les sépultures des membres de la suite de l'Emir Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française, enterrés à Amboise où il a été détenu avec toute sa famille de 1842 à 1848. Et le second moment est le discours du président Tebboune devant l'Assemblée nationale française et la participation à un dîner d'Etat, rapporte le même média. Ce programme unique traduit la volonté sincère de l'Elysée pour un accueil auquel n'ont droit que quelques rares privilégiés que la France classe parmi ses plus grands amis. Pour Emmanuel Macron, le président algérien en est un. C'est dire que le déplacement de Abdelmadjid Tebboune en France allait constituer un évènement historique pour consacrer l'entente algéro- française et dépasser les scories de la relation entre les deux pays.