Air Algérie renforce sa flotte. La compagnie publique de transport aérien est sur le point d'acquérir huit Boeing B 737-9 max, cinq Airbus A 330-900 et deux autres de type A 350-1000. C'est ce qui ressort de l'Avis d'attribution provisoire, datant de jeudi dernier. Air Algérie a en effet annoncé l'attribution provisoire du marché relatif à l'acquisition de 15 aéronefs neufs, aux constructeurs aéronautiques Boeing et Airbus. Il faut dire que ce déploiement repose notamment sur les avions moyens et gros porteurs. Le marché moyens porteurs les concernant «a été attribué à l'américain, Boeing, tandis que celui des gros porteurs l'a été à l'européen Airbus», affirme la même source. «Ainsi, Boeing devra fournir à Air Algérie huit aéronefs de type B 737-9 max (module 170-210 sièges)», précise-t-on. Airbus fournira, de son côté, à la compagnie nationale cinq aéronefs de type A 330-900 (module 280-320 sièges) et deux autres de type A 350-1000 (module 350-450 sièges), précise-t-on davantage, de même source. Ces résultats apparaissent «conformément à la procédure de passation des marchés de l'entreprise EPE/SPA Air Algérie», suite à la consultation n°01/AH-DG/2022, relative à l'acquisition de 15 aéronefs neufs. En plus de l'acquisition de 15 nouveaux avions, dont le marché vient d'être attribué provisoirement aux constructeurs aéronautiques, l'européen Airbus et l'américain Boeing, la compagnie aérienne nationale, Air Algérie, a annoncé «le lancement d'une consultation internationale pour louer des avions par le moyen du leasing opérationnel», rapporte le communiqué. Air Algérie a, en effet, annoncé le lancement d'un Avis d'appel d'offres international ayant pour objet «le leasing opérationnel d'une flotte pouvant concerner 10 avions». Il s'agit de six avions gros porteurs (quatre aéronefs A330-200/300 GE et deux A330-900), ainsi que quatre autres avions moyens porteurs (deux aéronefs B737-800 et deux B737-9 max). Cet avis s'adresse «exclusivement aux sociétés de Leasing, compagnies aériennes et constructeurs disposant des autorisations (agréments, certificats ou autres documents) régissant l'activité leasing opérationnelle des aéronefs utilisés dans le transport civil commercial». La date limite de réception des offres est fixée au 22 mai prochain, selon l'avis de consultation publié dans le même site Web. Cet apport en aéronefs va permettre à Air Algérie de consolider sa présence dans le monde et surtout en Afrique. Les intentions claires exprimées par le chef de l'Etat doivent trouver leur mise en oeuvre sur le terrain, concernant l'urgence pour l'Algérie de reconquérir le ciel africain. Même si, objectivement, les 25 avions ne suffiront peut-être pas à concrétiser toute l'ambition d'Air Algérie, ils constitueront, néanmoins, une base de déploiement intéressante en direction des principales capitales africaines, en sus de quelques grandes lignes stratégiques, à l'image d'Ottawa, New York ou encore Moscou. Ces nouvelles acquisitions ne sont donc pas une simple affaire commerciale, mais bien un épisode important de la stratégie du pays de renforcer ses liens avec l'Afrique, afin, au final, de faire de la capitale algérienne un hub aérien entre l'Afrique et le reste du monde. Pour cela, il est essentiel, pour l'Etat, de compter sur une solide compagnie aérienne qui peut faire voyager partout en Afrique. Cela nécessite de gros moyens et Air Algérie vient de composter son billet afin de figurer parmi les géants africains du transport aérien. Le redéploiement de l'Algérie sur cet axe précisément, après l'ouverture de lignes maritimes, vers la Mauritanie et le Sénégal, en plus de la réalisation prochaine du port-centre, est un facteur incontournable de son influence future sur les voies commerciales euro-africaines par mer et dans le ciel. À travers le renforcement en moyens de transport et de fret aérien, l'Algérie s'imposera comme la puissance maritime et aérienne sur les plans continental et méditerranéen. Un attribut plus que nécessaire pour lui conférer le statut de puissance économique régionale, sur laquelle les Européens et la pays des Brics comptent pour investir, économiquement, le continent africain.