La célébration du Comité Révolutionnaire d'Unité et d'Action -CRUA- organisée par l'Association des amis de la rampe Louni Arezki, Casbah en coordination avec le Forum d'El Moudjahid, en mars dernier, en son 69ème anniversaire, une première pour l'opinion publique judicieusement complétée d'un hommage rendu à l'endroit du regretté Sid Ali Abdelhamid, le dernier de ses fondateurs, Doyen-Centenaire du Mouvement national indépendantiste décédé, le 6 mars 2022. Ceci à travers une conférence animée par l'historien Fouad Soufi et Lounis Ait Aoudia, auteur-contributeur médiatique, président de l'Association sus-citée et agrémentée d'un attrayant documentaire de la chaîne de télévision 8 Edakira réalisé par le directeur de celle-ci Nabil Hamadache, journaliste à l'époque et un des proches relais de communication de Sid Ali Abdelhamid. À dessein d'un impact mémoriel marquant de cette rencontre évocatrice de l'avènement salvateur du CRUA, une visite de recueillement, de la pensée, du souvenir et de la reconnaissance, initiée par l'Association, a eu lieu le lendemain 23 mars 2023 à 15 heures en sa maison natale du 23 mars 1954 dans l'enceinte de la célèbre Médersa Errachad au n°2 de la place Amar Ali (Ali la Pointe) ex-Rabin Bloc, à la casbah d'Alger, qui a abrité la première assise fondatrice et constitutive de cet organe dans sa composante nominative ci-après: Mohamed Boudiaf, Hocine Lahouel, Sid Ali Abdelhamid et Mohamed Dekhili dit Bachir qui seront rejoints par les illustres membres: Mostépha Ben Boulaïd, Didouche Mourad et d'autres cadres du parti tels que Ramdane Bouchebouba pour ne citer que ceux-là. L'avènement salvateur du CRUA Une opportunité pour la remémoration d'un fait d'histoire pour lequel Sid Ali Abdelhamid, un de ses acteurs, a toujours et avec insistance tenu à rappeler le prélude de l'évènement à travers une rencontre d'évaluation du cours des événements imposée par l'ampleur de la crise politique du Parti au domicile de son secrétaire général Lahouel Hocine au n°11 de l'ex- rue Marengo (actuellement Arbadji Abderrahmane) au cours de la première semaine du mois de mars 1954, où étaient présents au nombre de trois: Boudiaf Mohamed, Lahouel Hocine et Abdelhamid Sid Ali Celle-ci reconvertie par l'urgence de la situation en une inaugurale, laborieuse et interminable réunion préliminaire de réflexion pour remédier à une conjoncture de risques dangereusement compromettante où en rescousse fût unanimement décidée cette historique première assise fondatrice et constitutive du CRUA du 23 mars 1954, composée de Boudiaf Mohamed, Lahouel Hocine, Abdelhamid Sid Ali avec une nouvelle adhésion de Dekhli Mohamed dit Bachir. En présence du président de l'Assemblée Populaire Communale de la Casbah Zetili Amar, le président de l'Association Lounis Ait Aoudia, a chronologiquement retracé les étapes historiques du Mouvement National Indépendantiste: de l'Etoile Nord-Africaine, à la création du parti PPA/MTLD et de la crise périlleusement déstabilisatrice survenue en son sein au cours des années 1950. Dès le 23 mars 1954 et qui de la crise dévastatrice du parti ont abouti à une dynamique d'enchaînement d'actes prépondérants porteurs de perspectives de résurgence concrétisées le 25 Juillet 1954 (4 mois après) par la réunion des «22» à El Madania et suivie le 24 octobre 1954 (3 mois après) par la réunion des «6 historiques» à Raïs Hamidou ex-la Pointe Pescade, aux domiciles respectifs des militants distingués, Lyes Derriche pour la première et Mourad Bouchekoura pour la seconde et ultime à la déflagration du déclenchement insurrectionnel de l'Eternel 1erNovembre 1954. Ces deux hauts lieux d'histoire sont identifiés, vulgarisés et valorisés Par contre, le lieu de naissance du Comité Révolutionnaire d'Unité et d'Action est sujet à un anonymat d'occultation d'historicité depuis l'indépendance de l'Algérie à ce jour. Aberration inexplicablement confortée dans l'ensemble des ouvrages d'histoire où seule et uniquement la constitution du CRUA est mentionnée dans sa temporalité calendaire du 23 mars 1954, mais cependant réduite et amputée par la soustraction toponymique du lieu-témoin qui a abrité l'émergence de cet évènement dans sa dimension historique. Une rétrospective très attentivement suivie pour avoir pu récapituler la genèse du contexte de la fondation du CRUA avec la simultanéité créative du bulletin d'information le Patriote en mouvement précurseur du déclenchement par ses membres pour la plupart affiliés également à l'Organisation Spéciale démantelée en 1950 et de figurer ainsi pour la postérité en une symbolique de l'aube de l'Eternel 1er Novembre 1954, perpétuée par l'évolution d'une conjoncture politique et d'une accélération de l'histoire qui sera celle de l'avènement du Front de Libération Nationale, qui accomplira et achèvera la mission insurrectionnelle et indépendantiste du CRUA. À la clôture de cette communication, de nombreux habitants et riverains de cette maison natale du CRUA nourrissent l'espoir de sa prochaine baptisation par une plaque commémorative. C'est d'ailleurs un voeu d'historicité de Abdelhamid Sid Ali à exaucer en sa mémoire À ce propos il y a lieu de rappeler que c'est dans cette perspective préconisée par Abdelhamid Sid Ali que l'Association Louni Arezki, Casbah, s'est attelée à la programmation d'une célébration du souvenir sur ce lieu de l'évènement en l'opportunité du 65ème anniversaire de la fondation du CRUA, le 23 mars 2019 à la faveur d'une cérémonie qui devait être rehaussée par la participation de celui-ci. Malheureusement, ce ressourcement évocateur n'a pu être commémoré en raison de la pandémie de la Covid-19 et de ce fait reporté en l'attente d'une amélioration de la crise sanitaire, qui déplorablement a été sans répit à la désolation de Abdelhamid Sid Ali qui, hélas, dans l'affliction, nous a quittés le 6 mars 2022 dans sa 100ème année. Un voeu de détermination ainsi fortement exprimé pour la réappropriation citoyenne de l'histoire du CRUA dans sa natale Casbah pour lequel l'auteur de ces modestes lignes a consacré plusieurs publications sur la presse nationale. Pour pérenniser la portée de cette halte du souvenir et de l'histoire, une belle couronne de fleurs ornée aux couleurs de l'emblème national a dans une émouvante symbolique été déposée à l'entrée de ce patrimoine mémoriel par le président de l'Assemblée Populaire Communale de la Casbah et le Moudjahid Benaïssa Mohamed de la Kasma des Moudjahidine de la Casbah. Kaddour M'Hamsadji et Sid Ali Abdelhamid: un lien d'amitié et de partage d'épisodes d'histoire et de mémoire. Le doyen de la littérature d'expression francophone Kaddour M'Hamsadji féru de patrimoine culturel et historique d'El-Mahroussa, auteur prolifique entre autres de deux oeuvres d'anthologie «El Casbah Ezmane» et du jeu de la flamboyante «Bouqala». Agé de 88 ans, amoindri et très fatigué, il n'a hélas pu être de ce voyage initiatique au bout de la mémoire, mais ne s'est pas résigné à une absence due à la précarité de son état de santé pour un évènement aussi fort au ressourcement de l'histoire, de la Vieille Ville. En personnage de notabilité d'une famille de vieille souche de la Casbah, Si Kaddour a connu Sid Ali Abdelhamid et partagé à ses côtés deux épisodes marquants de son existence. Inoubliable cérémonie Le 29 Décembre 2019, lors de la présentation de son livre «Ce que j'ai vécu»qui a connu un éclatant succès à la Bibliothèque nationale dans une ambiance de convivialité euphorique et le second en une circonstance exceptionnelle d'une cérémonie d'hommage organisée par l'Association des amis de la rampe Louni Arezki pour célébrer son Centenaire jumelé par bonheur de la médaille de l'Ordre de Mérite National au rang de Achir, qui venait de lui être attribué par le président de la République Abdelmadjid Tebboune le 25 décembre 2021, la veille de son Centenaire car Sid Ali Abdelhamid est né un 26 décembre 1921 à la casbah d'Alger. Une inoubliable cérémonie empreinte d'une intense émotion due à l'affligeante absence de son ami et disciple de lutte le Moudjahid Yacef Saâdi, icône de la résistance armée à la casbah d'Alger qui nous a quittés deux mois auparavant, le 11 septembre 2021, lequel ne cessait d'affirmer sa reconnaissance à l'égard de Sid Ali Abdelhamid en ses propres termes textuellement cités ci-après: «Sid Ali Abdelhamid a été un dirigeant modèle du Mouvement national indépendantiste et également à ce titre ma première et grande école de militantisme qui a tracé la trajectoire de mon parcours révolutionnaire». Zaphira Yacef sa fille, en très proche collaboratrice de son père, était présente à cette chaleureuse rencontre au bonheur et a la réjouissance perceptible de Sid Ali Abdelhamid qu'elle a auréole d'une superbe couronne de roses, en un geste d'affection, de respect et de très haute considération Un instant de ferveur chaleureusement partagé et immortalisé dans le journal L'Expression du 11 Janvier 2022 à travers une synthèse médiatique consacrée par votre serviteur à l'évènement sous un chapitre élégamment affectif intitulé «Les roses de Zaphira» La toponymie: une science de lieux d'histoire et de mémoire. Et de conclure en substance cette plénitude au ressourcement de l'histoire et de la mémoire du CRUA par une remarquable intervention de la professeure Yermeche Ouardia, enseignante à l'Ecole Normale Supérieure de Bouzareah et Directrice d'Unité au Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (Crasc) d'Oran qui a brillamment animé une conférence sous la thématique de: «Toponymie de lieux de mémoire et d'histoire» organisée par l'Association de la rampe Louni Arezki, Casbah, le 27 février 2016 au Musée de l'Enluminure, de la Miniature et de la Calligraphie Mustapha Pacha à la casbah d'Alger qui a rassemblé une nombreuse assistance. La synthèse de cette communication était centrée sur la toponymie qui constitue les sciences qui étudient les noms de lieux témoins directs de la mémoire et une partie intégrante du patrimoine culturel, historique et identitaire d'une nation, qu'il faut impérativement et prioritairement valoriser en legs d'héritage à transmettre par devoir à la jeunesse. Afin d'étayer ces recommandations, la professeure et chercheuse émérite Ouardia Yermeche a séduit l'ensemble de l'auditoire par l'exclamation ponctuée de cette encyclopédique citation guide-phare de la toponymie: «L'homme a recours depuis longtemps à la toponymie qui sert à l'identification de l'espace qu'il occupe et qui lui permet de s'orienter dans son présent et avoir ainsi une approche vers son futur» fin de citation. Eléments fondamentaux qui ont constitué le thème d'une captivante oeuvre autobiographique au titre éloquemment expressif de simplicité «Ce que j'ai vécu», édité en 2019 par les Editions Dahlab, dont il a été l'auteur à l'âge de 98 ans, ce qui, à ce propos est harmonieusement éclairé par cette lumineuse citation: «On n'écrit pas seulement pour raconter, mais aussi pour témoigner» du célèbre penseur latin Quintilien. Une exceptionnelle prouesse d'une mémoire prodigieusement infaillible à l'usure du temps et fidèlement conservée par ce Centenaire de la «baraka» qu'il fût jusqu'à sa séculaire disparition laissant un souvenir impérissable auprès de tous ceux qui l'ont connu et apprécié pour ses valeurs d'engagement patriotique, de courage, de générosité, de modestie et de sagesse.