Les prestations de services de la sécurité sociale, ont été, pour longtemps, l'objet des critiques et des plaintes des assurés. Après le lancement du projet carte à puce et l'augmentation du nombre des centres de paiement de la Cnas à l'échelle nationale, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M.Tayeb Louh, vient d'annoncer la deuxième phase de la réforme de ce secteur. Il s'agit de la création d'un fonds national qui se chargera du recouvrement des équilibres financiers de la caisse nationale de la sécurité sociale. Le dit fonds, serait opérationnel début 2007. Le secteur de la sécurité sociale qui souffre d'une multitude de dysfonctionnements, ayant trait, en premier lieu, à la persistance des pratiques bureaucratiques, et à l'insuffisance du nombre des centres de paiement par rapport au nombre, de plus en plus grandissant des assurés, a été pour longtemps, l'objet de critiques et de plaintes répétées des citoyens. Cela en plus des problèmes liés aux malversations et autres détournements de fonds qui ont impliqué plus de 195 cadres et fonctionnaires de la caisse, selon les chiffres avancés par le ministre lui-même. Cette situation qui donne une image peu reluisante sur une institution d'une extrême importance pour les animateurs du front social, a fini par pousser les tuteurs à entamer des réformes approfondies. L'entreprise réformiste de M.Louh s'est focalisée sur l'optimisation des prestations de services. Ainsi, il a été procédé à l'augmentation du nombre des centres de paiement Cnas dans les différentes régions du pays, avant d'entreprendre des modifications au niveau des procédures administratives. A titre d'exemple: les malades chroniques et les assurés âgés de plus de 65 ans ont été dispensés des expertises médicales exigées aux assurés avant le remboursement des ordonnances dont le montant dépasse les 2000 dinars. Le ministre a sommé, par ailleurs, les employés de la sécurité sociale à demander directement les pièces administratives manquantes sur un dossier quelconque, aux services chargés de leur délivrance et de ne pas pénaliser les assurés. L'autre volet qui a été touché par les reformes, concerne l' équilibre financier de la caisse nationale de l'assurance sociale. Il a été décidé sur ce plan que le remboursement des médicaments soit fait selon les termes de cette réforme à base du tarif référentiel. Autrement dit, le remboursement qui inclut près de 200 médicaments, se fera à base du prix le plus bas sur le marché, pour les médicaments ayant les mêmes effets thérapeutiques. Cette mesure, entrée en vigueur depuis le 16 avril dernier, a eu des répercussions remarquables sur le marché pharmaceutique. Elle a, en effet, encouragé les produits génériques fabriqués en Algérie, au détriment des médicaments importés. Les importateurs ont vu, dans un laps de temps très court, leurs affaires, auparavant prospérantes, prendre du recul. Pour épauler cette mesure de tarif référentiel, plusieurs accords ont été signés par la Cnas et les officines publiques et privées dans le but de soutenir la production des médicaments génériques. Outre l'appui à l'industrie pharmaceutique nationale, l'application du système référentiel devra contribuer largement dans la réduction des dépenses de la caisse. Concernant la carte à puce introduite dans le but de simplifier les procédures du remboursement et la prise en charge des assurés, il est attendu qu'elle (la carte magnétique) réduise les dépenses de gestions de la caisse et permettre ainsi de lutter contre la fraude. L'entrée du fonds de recouvrement des équilibres financiers de la Cnas, dans l'arène des réformes entamées depuis plus de quatre ans est le supplément indispensable au bon fonctionnement d'une caisse sujette à des tracas budgétaires.