Des officiels de pays africains de différentes régions du continent ont séjourné, séjournent ou ont programmé des visites en Algérie. Nigérians, Camerounais, Nigériens et bien d'autres nationalités ont repris langue avec leurs homologues algériens. Le profil des visiteurs tient à la politique, aux affaires et même au religieux. Cette nouvelle dynamique qui semble prendre forme, a ceci de particulier, est que les acteurs africains vont directement à l'essentiel. Ce ne sont donc pas des visites simplement protocolaires, mais réellement opérationnelles. Il ressort, en effet, des déclarations des hôtes de l'Algérie, une démarche «dépolitisée». Il n'est pas question de se congratuler, mais de s'informer sur l'expérience de l'Algérie sur tel ou tel autre domaine ou sur une expertise à même de servir dans des secteurs précis. La densité des échanges est exceptionnellement importante, puisqu'en quelques jours plusieurs ministres et personnalités africaines ont échangé avec leurs homologues algériens. L'intérêt est réel et l'on sent fortement une volonté de construire des coopérations pérennes entre l'Algérie et les autres pays du continent. Cette détermination est perceptible dans les propos de la présidente de l'Assemblée nationale zambienne. Nelly Butete Kashumba s'est intéressée spécifiquement à l'expérience de l'Algérie en agriculture. Elle a affirmé vouloir en faire bénéficier son pays. Si Mme Kashumba a souligné l'urgence de «renforcer la coopération entre les pays africains pour consacrer l'autosuffisance», c'est essentiellement parce qu'elle a pris conscience de la nécessité d'un partenariat inter-africain. La Zambie s'est connectée à l'Algérie au lieu d'aller chercher une expertise européenne, coûteuse financièrement et sur le plan de la souveraineté. Ce pays «n'a pas encore atteint le niveau de l'Algérie, dont nous allons oeuvrer pour tirer profit de son expertise, dans le domaine», a souligné la parlementaire. Les exemples de ce nouvel intérêt pour le partenariat avec l'Algérie sont nombreux. L'on retiendra à titre d'exemple, la tournée du ministre sénégalais de l'Agriculture. Reçu par les ministres de l'Energie et de l'Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye s'est particulièrement intéressé à l'expertise des entreprises nationales dans le domaine des énergies et des mines. Le ministre sénégalais n'a pas caché son enthousiasme de tirer profit de l'expérience de Sonelgaz en matière de production et de distribution d'électricité. Il a surtout exprimé son admiration devant l'usage du Solaire dans l'électrification des exploitations de périmètres agricoles. Un autre pays, le Cameroun, a dépêché son ministre des Transports pour se renseigner sur les capacités de l'Algérie dans la formation des cadres de transport maritime. Jean Ernest Masséna a ainsi visité l'Ecole nationale supérieure maritime (Ensm) de Bousmaïl, à Tipasa. La délégation camerounaise a trouvé beaucoup de réponses à ses questionnements et a pris la mesure du bénéfice que son pays tirerait d'une collaboration pédagogique avec l'Algérie. Plus au nord du continent, Tunisiens et Libyens ont affiché, lors d'une rencontre avec le ministre de l'Habitat, leur disposition à «partager leur expérience en matière d'expertise bancaire dans le domaine de l'habitat», pour la Tunisie, dont la «Banque de l'habitat en Tunisie jouit de plus de soixante ans d'expérience». Concernant la Libye, la demande d'expertise est liée à la «grande expérience de l'Algérie en matière de logement, ce qui lui permet de jouer un rôle majeur dans la reconstruction de la Libye», a indiqué Abubakr El-Ghaoui. Le ministre libyen souhaite la formation de cadres libyens dans le domaine du logement. Djibouti a souhaité, par la voix de son ministre de la Santé, Ahmed Robleh Abdilleh, «la formation des personnels de la santé, au vu de l'expérience algérienne dans ce domaine». Ce ballet africain à Alger n'est pas près de s'arrêter, en raison, spécifiquement de la nouvelle politique africaine de l'Algérie. L'ouverture d'agences bancaires et de dessertes aériennes, l'organisation de multiples foires de la production nationale et surtout la dotation d'un milliard de dollars pour financer des projets de développement auront fini par convaincre les Africains que la destination algérienne est de loin, la meilleure.