L'expérience algérienne en déminage a été saluée par les experts et les participants au Colloque international sur le déminage en Afrique, organisé à Alger. Le travail de déminage n'est pas une chose reluisante, bien au contraire, c'est un travail très risqué et qui nécessite la maîtrise de la chose et l'expérience exigée pour opérer le déminage loin des dégâts qui pourraient se traduire en vies humaines. Ce n'est pas pour rien que les experts qui ont participé au Colloque international sur le déminage en Afrique ont salué les efforts de l'Algérie en la matière. Le colloque qui s'intitule «la lutte contre les mines antipersonnel entre cadre juridique, réalité et attentes pour un monde serein», a fait de l'expérience algérienne un exemple très positif et encourageant pour les pays de l'Afrique dans la perspective de lutte contre les mines antipersonnel. À ce propos, les participants ont rappelé «la nécessité d'augmenter la mobilisation sur les plans régional et international en vue de réaliser les objectifs de la '' Convention d'Ottawa '' sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction». Cette exigence repose sur les difficultés et les risques engendrés par le déminage lui-même et les conséquences gravissimes sur les vies humaines que ce soit celles qui travaillent pour éliminer les mines antipersonnel ou les populations qui vivent dans les régions où pullulent les mines antipersonnel. Dans le même sillage, les experts ont rappelé le rôle pionnier de l'Algérie en matière de déminage et de la gestion de la situation causée par l'explosion des mines antipersonnel. Dans le même registre, les experts des pays qui ont participé au colloque ont souligné «l'importance de la coordination des efforts et de l'encouragement de l'échange d'expériences en matière de déminage, et ce en adéquation avec les multiples initiatives africaines, notamment l'agenda 2063», affirme-t-on. L'Algérie par la voie de son ministre des Moudjahidine et ayants-droit, Laïd Rebiga, a affirmé sa disponibilité de contribuer «à apporter son aide à la communauté internationale et à mettre à profit son expérience pionnière pour contribuer de manière efficace et coordonnée à la destruction des mines antipersonnel disséminées dans le monde et réduire les conséquences humanitaires et économiques qui en découlent», précise-t-on. La responsable du programme de la coopération régionale au Centre international de déminage humanitaire de Genève (Gichd), Rana Ellias a saisi sa présence et sa participation au colloque pour «saluer les efforts consentis par l'Algérie en la matière, qui s'inscrivent en droite ligne avec l'essence de la Convention d'Ottawa et le renforcement du cadre de la coopération régionale». L'esprit d'Ottawa était très présent lors du Colloque international sur le déminage en Afrique. L'Algérie est l'un des pays qui a signé la convention qui porte le nom d'Ottawa. L'Algérie est concernée directement par cette convention, puisque les mines antipersonnel héritées de la période coloniale sont fortement présentes dans les régions frontalières du pays. Un rapport détaillé qui a été rédigé par les responsables algériens lors de la ratification de la convention relative au déminage et la lutte contre les mines antipersonnel. À ce propos, le rapport a souligné que «les principales régions touchées étaient les bandes frontalières avec le Maroc et la Tunisie, connues sous le nom de '' barrages Morice et Challe '' ou '' lignes Morice et Challe ''. Le barrage dont il est question traversait les wilayas d'El Tarf, de Guelma, de Souk Ahras et de Tébessa à l'est ainsi que celles de Tlemcen, Naâma et Béchar à l'ouest. Les territoires de ces wilayas totalisaient 227 149 km2 pour une population de 3 335 144 habitants. La densité de pollution par les mines antipersonnel dans les territoires traversées par les lignes minées Morice et Challe était, en 1962, de l'ordre de quatre à six mines au mètre carré, soit plus d'une mine par habitant de l'Algérie en 1962 et 11 mines par habitant des sept wilayas concernées. En dehors de ces régions frontalières, les mines existaient aussi, un peu partout, de manière éparse et étaient découvertes fortuitement», affirme le rapport final sur la mise en oeuvre par l'Algérie de la Convention d'Ottawa relative aux mines antipersonnel. L'Algérie a déployé des efforts extraordinaires pour retirer les mines antipersonnel dans les régions les plus touchées par ce phénomène mortel. C'est là une manière d'effacer la trace de la présence coloniale faite d'horreurs et de crimes coloniaux indescriptibles.