Un colloque international sur l'expérience algérienne en matière de déminage sera organisé, mardi à Alger, dans le cadre des festivités célébrant le 60e anniversaire de la fête de l'indépendance et des activités de la Commission ministérielle mixte de suivi de la mise en œuvre de la convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines. Organisé sous le thème "Pour une Afrique sûre, l'expérience algérienne pionnière en matière de lutte contre les mines antipersonnel" à l'initiative du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit en coordination avec le ministère de la Défense nationale et le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif Rahal, ce colloque de deux jours vise à mettre en lumière les dégâts et séquelles des mines posées durant l'ère coloniale et à présenter les expériences des pays africains en matière de déminage. Outre l'importance de coopérer face aux dangers des mines dans le cadre de l'action africaine commune, le colloque constituera une opportunité pour mettre en exergue l'expérience algérienne en matière d'interdiction des mines ainsi que ses efforts pour le déminage des zones minées et la fourniture des moyens humains et matériels nécessaires pour la prise en charge des victimes de ces explosifs. L'Algérie a hérité de 11 millions de mines posées par le colonisateur français le long de la ligne Challe et Morice. Les participants venus de près de 50 pays africains (responsables, spécialistes universitaires, associations, organisations, ...) aborderont et analyseront 4 thèmes à savoir: l'époque coloniale et les champs de mines, les expériences africaines en matière de lutte contre les mines, l'approche algérienne en matière de lutte contre les mines et les mines et les perspectives de l'action africaine commune. L'Afrique a toujours été le continent le plus touché par les séquelles de la période coloniale et les guerres. Le pullulement des champs de la mort dans la plupart des régions africaines est le meilleur témoin des souffrances et des risques qui menacent le présent et l'avenir du Continent, au moment où la plupart de ses pays œuvrent à déminer les zones minées en dépit du danger de l'opération et son coût élevé. A cet effet, l'Algérie s'est attelée au lendemain de l'indépendance, "d'un pas résolu et décidé", à surmonter ce problème à travers une stratégie nationale, laquelle a mobilisé des énergies humaines et un énorme potentiel matériel avec la contribution de l'Armée nationale populaire (ANP) pour l'assainissement des frontières minées et des résidus des explosifs posés à l'époque coloniale. L'Algérie a, par la même, réaffirmé sa fidélité à ses engagements internationaux en concrétisant son Programme national sur le déminage, conformément aux stipulations de la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, ratifiée par l'Algérie en décembre 1997. Dans ce cadre, l'Etat algérien s'est employé à prendre en charge les aspects médical, social et psychologique des victimes des mines à travers une politique nationale parfaitement consciente de l'impact psychologique profond engendré par ces mines. L'Algérie, selon le ministère des Moudjahidine, présente, dans le cadre de son approche en matière de déminage, un diagnostic multidimensionnel du problème et de ce qu'il requiert dans le domaine de coopération, de formation et d'élaboration de futurs programmes à même d'empêcher des éventuels dégâts dans le cadre de l'action africaine commune. A ce propos, l'Afrique est appelée plus que jamais à mobiliser son énergie, intensifier sa coordination et coopération en plus d'échanger les expertises dans un modèle intra-africain en vue d'assainir les champs de la mort et s'acquitter de ses engagements internationaux dans le cadre des traités et accords, et ce pour une Afrique sûre et déminée.