L'Algérie est prête à contribuer de manière «efficace et coordonnée» à la destruction des mines antipersonnel disséminées dans le monde pour mettre fin aux conséquences humanitaires et économique qui en découlent. C'est l'engagement pris, au nom de l'Algérie, par le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, mardi, dans son allocution d'ouverture du Colloque international intitulé : «Pour une Afrique sereine, l'Algérie, une expérience pionnière dans la lutte contre les mines antipersonnel», qui s'est tenu durant deux jours à Alger au Centre international de conférences (CIC). Plusieurs recommandations émises, mercredi par des experts participant au colloque international sur les mines, appellent à tirer profit de l'expérience algérienne en termes de déminage, en vue d'une meilleure prise en charge de ce fléau dans le continent africain. Lues par le directeur de l'Unité d'appui à la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, Juan Carlos Ruan, les recommandations des experts ont, entre autres, appelé «les pays participants à tirer profit de l'expérience algérienne en termes de déminage, à prendre en charge tous les risques induits par les mines, à travailler davantage pour asseoir une coopération régionale en la matière et à se préparer pour la conférence internationale de 2025». Pour sa part, le ministre des Moudjahidine a rappelé que l'Algérie «a soutenu la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel après son adoption et sa ratification, partant de ses hautes valeurs humanitaires, d'autant qu'elle a entamé dès 1963 l'assainissement des zones minées tout en assurant la prise en charge sanitaire, sociale, et psychologique des victimes grâce à l'engagement de l'Etat et à la mobilisation de ressources nationales importantes, ce qui a grandement contribué au renforcement de la Convention pour atteindre les objectifs fixés par les Etats parties il y a 20 ans». Le ministre des Moudjahidine a saisi cette occasion pour saluer le rôle pionnier de l'Armée nationale populaire (ANP) dans l'assainissement des zones frontalières minées et l'élimination des résidus d'explosifs, permettant ainsi aux citoyens de profiter de leurs terres pour concrétiser «des projets de développement au service de l'intérêt général de la patrie et pour en faire une source de prospérité et de bien-être après avoir été des zones interdites et un danger de mort». «Cela montre, a-t-il dit, que l'Algérie a mis en œuvre son plan national de déminage conformément aux dispositions de la convention d'Ottawa». Dans son allocution de clôture, Laïd Rebiga, a indiqué que «l'Algérie a appelé les pays n'ayant pas encore adhéré à la Convention d'Ottawa interdisant les mines antipersonnel, à le faire» ajoutant que «l'Algérie salue le progrès réalisé dans la ratification par la plupart des pays du monde de la Convention interdisant les mines, outre les efforts déployés pour détruire des millions de mines terrestres». Les participants au Colloque international sur les mines en Afrique ont appelé à la levée des réserves et de la confidentialité sur les archives liées aux champs de mines, insistant sur l'engagement des pays à mettre fin aux menaces posées par les mines et les restes explosifs de guerres. Ils ont souligné «la nécessité de créer des comités consultatifs et scientifiques pour suivre le dossier des mines dans tous ses aspects, en contribuant à l'élaboration de programmes numériques pour surveiller les sites minés, et mettre la population à l'abri des dangers». Les recommandations ont également porté sur l'impératif d'œuvrer à «élargir le cercle des pays ayant ratifié la Convention interdisant les mines, en les exhortant à respecter ses dispositions tout en poursuivant leurs efforts pour prendre en charge les familles des victimes des mines et garantir leurs droits». Organisé au Centre international des conférences (CIC), Abdelatif Rahal, par le ministère des Moudjahidine et des Ayants-droit en collaboration avec les ministères de la Défense nationale (MDN) et des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, ce colloque vise à mettre en évidence la gravité des dommages entraînés par les champs de mines durant la période coloniale, outre la présentation d'exposés concernant les efforts des pays africains dans la lutte contre les mines antipersonnel tout en insistant sur la coopération dans le cadre de l'action africaine commune.