La saison universitaire tire à sa fin. Il faut souligner que les campus n'ont pas été secoués par des mouvements de grève cette année comme ce fut certaines années passées. Une situation qui n'est, sans doute, pas étrangère aux décisions prises par les pouvoirs publics qui consistent à améliorer le climat, l'environnement, de ce haut lieu du savoir. À commencer par cette annonce «choc» du recrutement de 7000 nouveaux enseignants, titulaires de doctorats et de magistères, décidée par le président de la République, de procéder à la révision des salaires des enseignants du Supérieur et des chercheurs universitaires, tous grades scientifiques confondus. L'Etat doit accorder un intérêt particulier à cette catégorie, qui constitue la matière grise et la soupape de sécurité de l'Algérie dans tous les secteurs» avait déclaré Abdelmadjid Tebboune lors de la réunion du Conseil des ministres qu'il avait présidée le 14 mai 2023. Le premier magistrat du pays avait également ordonné de préparer une révision globale du statut des enseignants du Supérieur en accord avec la dynamique et la nouvelle stratégie du secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et de redoubler d'efforts pour attirer davantage d'étudiants dans les spécialités et filières scientifiques, qui représentent le réservoir de la nation pour les différentes institutions de l'Etat. Un chantier qui bat son plein en ce qui concerne le recrutement notamment. 7000 enseignants feront leur baptême du feu la saison prochaine. L'impact sera vraisemblablement significatif. De quel ordre sera-t-il? «Avec le plan de recrutement de plus de 7 000 enseignants, nous atteindrons les objectifs fixés dans le programme stratégique du ministère de l'Enseignement supérieur» a assuré, hier, sur les ondes de la Chaine 3 Farid Bouzid, directeur général des ressources humaines au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. «À la prochaine rentrée universitaire, le taux d'encadrement passera d'un enseignant pour 25 étudiants à un enseignant pour 18 dans les filières scientifiques et à un enseignant pour 23 étudiants dans les sciences humaines et sociales», a précisé l'invité de la rédaction de la radio nationale d'expression française, interrogé entre autres, sur la délicate question de la fuite des cerveaux. Y a-t-il du nouveau pour réduire la «saignée» provoquée par ce phénomène? Le ministère prépare une série de mesures d'encouragement, notamment la révision des salaires et du régime indemnitaire des enseignants, qui permettront d'endiguer cette hémorragie en améliorant les conditions socioprofessionnelles de la profession, a révélé le haut fonctionnaire du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Faute de ne pas avoir pu en trouver à la place qui leur revient, de purs produits de l'l'université algérienne, aux compétences exceptionnelles avéées ont décidé de monnayer avec bonheur leurs expériences. Le départ de chercheurs permanents vers des universités, des entreprises économiques ou vers ses pays étrangers, «a entraîné des difficultés supplémentaires pour les établissements de la recherche scientifique, confrontés déjà à un déficit en matière d'encadrement et d'attraction de chercheurs», avait déclaré l'ex-ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane, lors de la Conférence nationale des universités qui s'est tenue en décembre 2020. Un phénomène qui ne date pas d'hier. Depuis des décennies, exception faite des toutes premières années de l'indépendance, les cadres et intellectuels algériens ont coûté les yeux de la tête au Trésor public.