Les réunions de concertation se succèdent sans que la décision d'entamer les travaux ne soit avalisée. Le coup d'envoi des travaux de réalisation de l'autoroute Est-Ouest tarde à se faire jour. Et il s'agit là, incontestablement d'un retard qui s'est inscrit dans la durée. Le lancement de ce chantier grandiose devait avoir lieu à la mi-juin dernier. Depuis cette notification déclarée en grande pompe par M.Amar Ghoul, il y a maintenant près de deux mois, force est de constater que les entreprises d'origine asiatique retenues pour la mise en oeuvre des 927km de l'autoroute Est-Ouest n'ont pas encore entamé les travaux qui leur sont confiés pour un montant d'environ onze milliards de dollars. De là, beaucoup d'interrogations s'imposent d'elles mêmes, dont la plus imposante est celle de savoir si ce retard pris dans le début des travaux n'aurait pas des répercussions sur le délai des 40 mois, prévu initialement pour la construction de l'autoroute Est-Ouest. L'autre question, non moins percutante, est celle se rapportant aux raisons pouvant justifier ce retard pris dans l'exécution des travaux de ce projet d'autoroute, à maintes fois qualifié de «projet du siècle» par les responsables des travaux publics. Et à ce stade de réflexion, il y a lieu de souligner que les réunions de concertation autour de l'autoroute Est-Ouest se succèdent l'une après l'autre sans que la décision d'entamer les travaux ne soit avalisée d'une façon irréversible. En ce sens, il y a lieu, d'abord, de rappeler cette réunion de la commission mixte regroupant les responsables du ministère des Finances et ceux des Travaux publics, en vue de se pencher sur la révision du montant global du projet de l'autoroute Est-Ouest. Cette réunion qui s'est tenue à huis clos tient de la réclamation faite par la tutelle des Finances et portant sur «la nécessaire révision de toutes les études ayant trait au projet de l'autoroute Est-Ouest». L'on croit savoir que cette réclamation émise par le département des finances fait suite à une instruction du président de la République allant dans le sens de la réévaluation du montant global devant être alloué par l'Etat pour la construction de cette autoroute. Dans le même ordre d'idées, rappelant que L'Expression à déjà fait savoir à l'endroit de l'opinion publique que le financement de l'autoroute Est-Ouest se fera par ordonnance signée de la main du premier magistrat du pays. Pour revenir à la commission mixte qui s'est réunie à la résidence El Mitak à Alger, il se trouve que les membres de celle-ci n'ont pu déterminer avec exactitude le montant de l'enveloppe financière que l'Etat devra dégager en faveur de la réalisation du projet de l'autoroute Est-Ouest. Et c'est pour cette raison, croit-on savoir encore, que la présidence de la République a chargé le groupe émirati Immar pour réussir là où la commission mixte sus-évoquée a échoué. Et les conclusions de ce groupe, rapportées hier dans les colonnes de la presse nationale, ont fait état d'une réduction de 15% du montant initialement prévu pour la mise en oeuvre de l'autoroute Est-Ouest. Et dans le sillage de ces mêmes conclusions, il a été également fait état de l'impossibilité de procéder à la réalisation de cette autoroute suivant une moyenne de 200km par année. Un tel rythme dans l'exécution des travaux est loin d'être conforme, semble-t-il, aux normes internationales exigées pour ce genre de chantier grandiose et qui sont de l'ordre de 100km annuellement. Ce qui laisse supposer une autre révision portant, cette fois-ci, sur l'offre émise par les entreprises retenues pour la réalisation de l'autoroute Est-Ouest. En attendant, les travaux peinent toujours à démarrer...