Lancé le 18 septembre 2006, le projet de l'autoroute Est-Ouest, géré par l'Agence nationale des autoroutes, devra s'achever dans un délai ferme de 40 mois. Ce mégaprojet, étant donné sa taille, son ampleur et son budget, a connu un retard dans son lancement. Prévu initialement en 2005, le coup d'envoi de la réalisation de ce projet de 12 milliards de dollars n'a été donné que près de deux ans plus tard. C'est en mars 2007 que le président de la République a posé, à Hammadi dans la wilaya de Boumerdès, la première pierre du projet. Lors de cette cérémonie d'inauguration, le chef de l'Etat a beaucoup insisté sur le respect des normes internationales dans la construction du projet, mais surtout sur les délais de réalisation. En effet, d'une longueur de 927 km, ce projet, reliant les frontières tunisiennes à celles du Maroc en passant par 24 wilayas du Nord algérien, s'inscrit dans le cadre du plan de soutien à la croissance économique. Répartie en trois lots, l'autoroute Est-Ouest sera réalisée en 2x3 voies sur décision du président Bouteflika, puisque, initialement, elle était prévue en 2x2 voies. La réalisation des lots Centre et Ouest a été confiée à deux entreprises chinoises, la China Citic Group et la China Railway Construction Corporation (CRCC) et celle de l'Est à la compagnie japonaise Cojaal. Le gouvernement a mis en place toutes les conditions nécessaires à la réalisation du gigantesque chantier. A cet effet, lors de toutes ses sorties d'inspection, le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, a indiqué qu'aucun prétexte ne sera admis en cas de retard dans l'exécution de ce projet d'importance nationale. A quelques mois de la date fixée pour l'achèvement des travaux, de nombreux observateurs restent sceptiques quant au respect des délais de réalisation. Mais M. Amar Ghoul est catégorique : «Les travaux ne connaissent aucun retard.» Récemment encore, le ministre a affirmé que le taux de réalisation de l'autoroute a atteint 60%. Il a tout de même reconnu les difficultés rencontrées dans différents chantiers. A Constantine, M. Ghoul a, bien sûr, imputé les difficultés à la géologie. «D'ici à la fin de 2008, les wilayas de Sétif, Bordj Bou Arréridj, Constantine et Mila pourront livrer quelques tronçons de l'autoroute», a-t-il affirmé. Une question reste posée : les 40% restant des travaux seront-ils réalisés en quelques mois ? Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a reconnu dernièrement, en marge des travaux du Conseil de la nation, l'existence d'obstacles à la réalisation de plusieurs projets. Il donnera à ce propos l'exemple de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest. Pour lui, «les projets n'avancent pas très vite parce que, parfois, il y a des terrains qui ne sont pas libérés. De plus, la commission nationale des marchés a des centaines de cas qu'elle n'a pas encore examinés et qu'elle doit étudier». Ces obstacles relevés par le chef de l'Exécutif seront-ils levés pour permettre l'achèvement des travaux dans les délais fixés ? En tous les cas, le ministre chargé du secteur est optimiste. L'avenir nous le dira. C. B.