Les cours de l'or noir ont terminé en fanfare, une semaine débutée en dents de scie. Un recul lundi. Une hausse mardi. Puis une nouvelle chute mercredi. Les cours de l'or noir ont été freinés par une hausse surprise massive des stocks américains. Les réserves commerciales de pétrole brut ont fortement augmenté la semaine dernière aux Etats-Unis, selon des chiffres publiés le 14 juin par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Lors de la semaine achevée le 9 juin, les stocks commerciaux ont progressé de 7,9 millions de barils, alors que les analystes anticipaient un reflux de 1,5 million de barils, indique un consensus établi par l'agence Bloomberg. Ce chiffre inattendu a provoqué un fléchissement des cours, en nette hausse jusque-là. Le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août a terminé en repli de 1,46% à 73,20 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate pour livraison en juillet a cédé pour sa part 1,65% à 68,27 dollars. L'or noir a longtemps été dans le vert avant que la tendance ne s'inverse après la publication du rapport hebdomadaire de l'agence américaine d'information sur l'énergie ne fasse état d'un bond de 7,9 millions de barils des stocks commerciaux la semaine dernière, alors que les analystes tablaient sur une contraction de 1,5 million. «Cette hausse des stocks de brut (américains Ndlr) et de produits raffinés a plombé le marché», a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Le retournement des cours du brut mercredi est aussi à mettre à l'actif du dollar qui, après avoir initialement dérapé, s'est repris après la communication de la Fed, signale-t-on. La Banque centrale des Etats-Unis a choisi de maintenir inchangé son taux directeur, mais ses membres ont signalé qu'ils prévoyaient, dans leur grande majorité, plusieurs nouveaux relèvements d'ici la fin de l'année. Cela a suffi pour redonner de l'allant au billet vert, une dynamique qui est d'ordinaire, défavorable aux prix du brut, libellés en dollars pour une part considérable des transactions, est-il indiqué. À ces facteurs défavorables s'est greffée une note des analystes de JPMorgan, qui ont sensiblement revu à la baisse leur prévision de prix moyen du Brent pour 2023, de 90 à 81 dollars, à l'image du recalibrage effectué, plus tôt cette semaine, par ceux de Goldman Sachs. Il aura suffi de quarante-huit heures pour inverser une disposition qui s'annonçait foncièrement baissière. Cela a commencé jeudi. Le déclic s'est opéré suite à la décision de la Banque centrale des Etats Unis de suspendre ses hausses de taux. Ce qui a été interprété comme une pause bienvenue pour l'économie américaine. La pause des hausses de taux de la Fed pourrait soutenir la demande de pétrole brut. Lorsque l'économie américaine se porte bien, la demande de pétrole augmente généralement en raison d'une demande accrue de carburant et d'énergie, indiquait-on. Une demande accrue de pétrole brut pourrait exercer une pression à la hausse sur les prix, faisait-on remarquer. Ce qui n'allait pas tarder à se vérifier. Les prix du pétrole ont enregistré une nette hausse. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, a progressé de 3,37% à 75,67 dollars. Son équivalent américain a fait un bond de 3,44% pour finir à 70,62 dollars. «Les marchés ont le sentiment que la fin du cycle de hausses (des taux de la Fed Ndlr) approche», a déclaré Andy Lipow de Lipow Oil Associates. Cela veut dire que le dollar a atteint un pic, ce qui favorise la hausse des cours des matières premières puisque celles-ci sont échangées dans la monnaie américaine, a ajouté l'analyste. Par ailleurs, la Chine, second importateur mondial d'or noir a pris plusieurs mesures de relance en abaissant jeudi un taux de référence pour les prêts à moyen terme et en injectant des liquidités dans son économie. «Toute action de la part du gouvernement chinois pour stimuler l'économie est favorable au pétrole», a souligné Andy Lipow. Des indicateurs favorables sur lesquels ont continué à surfer les cours de l'or noir le lendemain. Le baril de Brent, référence du pétrole algérien a clos la semaine qui s'est achevée le 16 juin sur une seconde hausse consécutive de 0,94 dollars à 76,61 dollars.