La Banque centrale américaine apporte son soutien à la première économie mondiale: une aubaine pour les prix du pétrole qui rebondissent pour repasser au-dessus de la barre des 75 dollars à New York. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole doit s'en réjouir. Les prix du pétrole oscillent dans la fourchette qu'elle leur a fixé: entre 70 et 80 dollars. Le marché de l'or noir doit très probablement une fière chandelle à la Banque centrale américaine. Réserves de brut en hausse aux Etats-Unis, indices en berne de la première économie de la planète...Les cours du pétrole déprimaient. Le coup de pouce allait se produire vendredi dernier, jour de clôture hebdomadaire du marché pétrolier. Le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, la Fed, venait d'annoncer dans un discours fort attendu, à l'occasion de l'ouverture d'une réunion de banquiers centraux à Jackson Hole, aux USA, son soutien à l'économie américaine si la situation venait à se détériorer davantage. «Le comité (de politique monétaire) est prêt à mettre en oeuvre un assouplissement monétaire supplémentaire par le biais de mesures non conventionnelles si cela s'avère nécessaire», a assuré Ben Bernanke. Il est à noter que cette déclaration survient après que la Banque centrale américaine ait décidé, le 10 août 2010, de prendre certaines mesures, notamment celle de maintenir son taux directeur à son niveau historique le plus bas après avoir constaté la difficulté de l'économie à décoller. L'impact a été remarquable sur les prix du pétrole. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» pour livraison en octobre a enregistré une hausse de 1,81 dollar par rapport à la journée de jeudi. Il a terminé à 75,17 dollars. «Le marché réagit aux commentaires du président de la Réserve fédérale Ben Bernanke disant que (la Banque centrale) serait présente si l'économie montrait des signes supplémentaires de détresse», a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Les cours du brut qui s'étaient repliés pour la cinquième fois consécutive, mardi dernier, pour atteindre leur plus bas niveau depuis trois mois ont fini par se stabiliser dès mercredi malgré une hausse spectaculaire des stocks aux Etats-Unis et de nouveaux indicateurs économiques décevants. Le baril venait d'enregistrer un gain de 89 cents par rapport à la séance de la veille. Une petite embellie mais assez suffisante toutefois pour enrayer l'hémorragie. Cela ressemblait malgré tout à une résurrection qui a pris, toutefois, de court certains observateurs avertis, du comportement du marché de l'or noir. «C'est très surprenant vu que les statistiques du département américain de l'Energie (DoE) étaient vraiment baissières: on a des augmentations des réserves, non seulement de brut, mais aussi d'essence et de produits distillés», a fait remarquer l'analyste de Lipow Oil Associates, Andy Lipow. Une situation qui, à première vue, semble paradoxale. A leur plus haut niveau depuis vingt ans, les stocks de pétrole ont connu une augmentation spectaculaire la semaine dernière aux Etats-Unis. Beaucoup plus marquée que prévu. En effet, les stocks de brut ont affiché une hausse de 4,1 millions de barils lors de la semaine achevée le 20 août alors que des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires tablaient sur une légère baisse de quelque 200.000 barils. Les stocks d'essence ont augmenté quant à eux de 2,3 millions de barils, à 225,6 millions au moment où les analystes avaient pronostiqué une baisse de 500.000 barils. Les réserves de produits distillés (gazole et le fioul de chauffage) ont quant à eux progressé de 1,8 million de barils. Les prix du pétrole ne semblent pas vouloir flancher malgré une conjoncture peu favorable. Passé le troisième trimestre de l'année, les choses devraient s'améliorer. C'est en tout cas l'avis de l'économiste en chef de Deutsche Bank. «Il est possible que la faiblesse (dans les prix du pétrole) se poursuive jusqu'à l'automne. Les choses devraient alors s'améliorer parce que l'économie va reprendre pied», a déclaré Adam Sieminski.