Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse mercredi en Asie, plombés par le renforcement du dollar et la hausse de la production américaine. Vers 03H45 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en avril, reculait de 57 cents à 61,22 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en avril, cédait lui 46 cents à 64,79 dollars. En cause, le renforcement du dollar, qui se reprend après avoir touché la semaine dernière son plus bas en trois ans. Toute hausse du dollar rend mécaniquement le pétrole, qui est libellé en billet vert, plus cher pour les investisseurs munis d'autres devises, donc moins attractif. Les investisseurs attendent désormais la publication des estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) des réserves américaines de brut. "On peut s'attendre à un impact sur les prix si l'API publie une estimation d'une quatrième semaine de hausse consécutive des réserves pétrolières", a déclaré Avtar Sandhu, de Philip Futures, ajoutant que les marchés n'étaient pas optimistes. "Avec une production américaine évoluant à la hausse de façon exponentielle, il y a un risque d'offre largement excédentaire". Les investisseurs redoutent que cette tendance ne sape les efforts de l'Opep et de ses partenaires pour réduire leur production et soutenir les prix.
Scrutant toujours l'Opep La veille, les cours du pétrole coté à New York et à Londres ont terminé en ordre dispersé mardi dans un marché influencé par les déclarations d'un membre de l'Opep sur la prolongation d'un accord pétrolier. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé en baisse de 42 cents à 65,25 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Aux Etats-Unis le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars, dont c'était le dernier jour de cotation, a gagné 22 cents pour clôturer à 61,90 dollars sur le New York Mercantile Exchange. Une partie du marché pétrolier se retrouve à Londres cette semaine pour l'International Petroleum Week, série de conférences et de rencontres entre les acteurs du secteur. L'occasion pour le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Souhail al-Mazrouei, de renouveler ses vœux de voir l'accord entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires se prolonger. "Le ministre a rappelé son attachement à une prolongation de l'accord au-delà de la fin de l'année", a noté Andy Lipow de Lipow Oil Associates. Mis en place fin 2016, cet accord vise à faire baisser la production et les stocks mondiaux de brut en vue de faire remonter les prix. "Les stocks du plus gros producteur de l'Opep (l'Arabie saoudite) ont baissé de 27,6 millions de barils à 245 millions de barils", sur une base annuelle en décembre, a noté Commerzbank. "Autrement dit, les coupes dans la production ont l'effet escompté." L'Arabie saoudite a selon le même expert fait état d'une baisse de 1 million de baril par jour de ses exportations en décembre par rapport à l'année dernière. La baisse de la production des membres de l'Opep et de leurs partenaires, et la hausse des prix qu'elle a engendrée, ont toutefois permis aux Etats-Unis d'en profiter pour faire repartir leurs activités de forage, un indicateur avancé de la production à venir. Vendredi, la société américaine Baker Hugues a fait état d'une hausse du nombre de puits actifs aux Etats-Unis de 7 unités à 798 puits. Mais "les prix du pétrole américain continuent à être influencés par la baisse des stocks de brut du terminal de Cushing", qui sert de référence à la fixation du cours du WTI, a noté Andy Lipow de Lipow Oil Associates, ce qui expliquerait l'évolution différente entre les cours à Londres et à New York. Ces stocks ont diminué de 3,6 millions de barils selon le dernier rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) publié mercredi dernier. La baisse des stocks dans le terminal de Cushing a ainsi engendré "l'écart le plus faible entre les deux types de pétrole depuis six mois", ont observé les analystes de Commerzbank.