C'est une nouvelle ère qui s'annonce pour le programme spatial algérien, avec cette offre russe de rejoindre le projet de la station spatiale russe Roscosmos. L'invitation a été formulée à l'endroit de l'Algérie et de l'Egypte par le P-DG de cette institution spatiale russe, Yury Borisov. Les deux pays sont conviés à «se joindre à la construction d'une station spatiale russe, jusqu'à la construction de leurs modules nationaux plutôt qu'une simple formation de cosmonautes», a confié ce haut responsable russe au président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. Il convient de rappeler que le programme de coopération bilatérale dans le domaine spatial concorde avec les ambitions spatiales algériennes, pour ce qui est du renforcement des capacités de conception, fabrication et de lancement de satellites, affirme-t-on des deux côtés. À ce propos, le patron de Roscosmos a révélé que la «création de constellations orbitales multi-satellites et de lancements spatiaux ont également été discutés avec les deux pays». Cela est d'autant plus important que l'agence spatiale russe a des contrats de mise en orbite de satellites avec plusieurs pays. Il n'est donc pas écarté de voir, dans le cadre de ce nouvel accord global signé entre les agences spatiales des deux pays, la participation de cosmonautes algériens dans les programmes spatiaux, comme l'avait souligné Borisov. Sur le plan du développement de l'industrie spatiale algérienne, le programme de coopération bilatérale devra profiter à un transfert de technologie spatiale, notamment en ce qui concerne la construction conjointe de satellites de communication, de positionnement et d'observation, dont le Cnts d'Oran a été le dépositaire. Côté compétences scientifiques et technologiques dans le domaine spatial, l'Algérie peut se targuer d'avoir investi dans ce volet, à travers l'envoi de scientifiques et techniciens algériens, en formation en Chine, en Russie, en Grande- Bretagne, entres autres. À ce propos, il est important de rappeler qu'un accord spatial global entre les deux pays a été signé par les responsables des deux agences spatiales, prévoyant des échanges scientifiques et techniques, ainsi qu'une assistance de la part de la Russie pour la formation du personnel algérien dans le domaine de l'industrie spatiale. En termes de puissance et d'évolution technologique, une telle alliance constitue un véritable virage amorcé dans l'histoire du programme spatial national. Avec une telle opportunité, le programme à l'horizon 2040, conduit par l'Agence spatiale algérienne (Asal), prend une toute autre dimension et amplitude dignes des programmes des grandes puissances spatiales du monde. Faut-il le souligner, ette annonce intervient dans le sillage des accords validés, personnellement, par le président russe, Vladimir Poutine, lors de la visite d'Etat du président Tebboune en Russie. Lors de la récente visite en Algérie de Yuri Borisov, P-DG de l'agence spatiale russe, Azzedine Oussedik, DG de l'Asal, devait confier que cet accord bilatéral «reflète notre volonté de renforcer notre coopération dans les domaines des technologies spatiales, conformément aux aspirations de nos deux pays, notamment après la signature de l'accord gouvernemental de coopération algéro-russe dans le domaine de l'exploration et de l'utilisation de l'espace à des fins pacifiques, à l'occasion de la récente visite d'Etat effectuée par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en Russie». Pour sa part, au vu du programme spatial algérien, Borisov avait conclu, en substance, que le programme «nous permet d'ouvrir une nouvelle page d'une coopération pratique entre la Russie et l'Algérie dans le domaine de l'espace», devait-il déclarer. À ce propos, il est impératif de souligner que l'Asal mène depuis des années déjà des actions et des programmes de coopération bilatéraux et multilatéraux avec nombre d'institutions internationales, dont celles affiliées à l'ONU et même des puissances spatiales, ainsi qu'avec des pays émergents. L'Algérie a également ratifié plusieurs accords et adhéré à plusieurs institutions internationales, dont Copuos.