L'étau se ressert continuellement sur les groupes terroristes qui écument les maquis de Tizi Ouzou. Les troupes de l'ANP semblent vouloir ratisser large, ces jours-ci, en vue de faire subir un cinglant revers aux éléments du Gspc pratiquement fragilisés dans les massifs forestiers de la région. Ces derniers sont totalement quadrillés par l'ANP afin de les neutraliser, les mettre hors d'état de nuire. L'on parle, d'ailleurs, d'un nombre important de terroristes encerclés, notamment au sud de la wilaya de Tizi Ouzou. En outre, pour rappel, avant-hier, mardi, à l'aube, un accrochage meurtrier entre les soldats de l'ANP et les hordes intégristes, à Draâ El Mizan, s'est soldé par un terroriste abattu et un militaire tué alors que dix sept autres éléments de l'ANP ont été blessés puis évacués vers l'hôpital militaire de Aïn Naâdja. Toutefois, cet attentat n'a, en aucun cas, empêché les troupes de l'armée de multiplier leurs assauts à l'intérieur de la forêt de Boumahni, véritable zone de repli pour les éléments du Gspc activant dans les wilayas de Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira. Les bases arrières des islamistes armés sont ainsi doucement mais sûrement menacées par les militaires, décidés, apparemment, à en finir avec la présence terroriste dans la région. En effet, aussi bien à Boumahni, dans la commune de Aïn Zaouia, qu'au niveau de Sidi-Ali Bounab et Oued Kessari, les hélicoptères de l'ANP ne cessent de pilonner, de jour comme de nuit, les vastes et denses forêts du versant sud de la Grande-Kabylie. Les bombardements de l'armée s'intensifient progressivement au moment où les troupes de l'ANP stationnées à Draâ El Mizan et Boghni, entre autres, maintiennent la traque aux terroristes. A travers tous les axes routiers réputés difficiles à emprunter et dangereux, l'on relève la présence renforcée des éléments de l'ANP. En outre, même la RN25, reliant le chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou à la localité de Draâ El Mizan, a été interdite à la circulation. Il est, au fait, utile de rappeler que, durant la décennie noire, le tronçon routier, en question, tout comme le chemin de wilaya n°128 étaient pratiquement entre les mains des hordes intégristes qui ont perpétré de nombreux massacres, notamment au lieudit «Pont Noir». La densité de la forêt qui longe les routes précitées avait joué un rôle prépondérant pour la stratégie des terroristes qui réussissent généralement à prendre la clef des champs, juste après avoir accompli leur sale besogne. Plusieurs faux barrages ont été dressés alors que de nombreux actes terroristes ont coûté la vie à des dizaines de personnes dont la quasi- totalité est constituée d'éléments des forces de sécurité et des commis de l'Etat et même des élus. En juillet 2003, outre les deux militaires assassinés le même jour, un député, originaire de Maâtkas, a été égorgé près de Boghni. Or, ces derniers temps, les actes terroristes ont sensiblement diminué dans cette région. Au contraire, ce sont les éléments de l'ANP qui maintiennent une véritable offensive dans les forêts environnantes à tel point que leurs antagonistes se trouvent en mauvaise posture. Aujourd'hui, au moment où l'ultimatum accordé aux terroristes pour se rendre dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale amorce sa dernière ligne droite, les forces de l'armée mènent une vaste opération de ratissage à travers les différents massifs forestiers de Kabylie. En somme, les forêts de Boumahni, de Sidi-Ali Bounab et de Mizrana qui étaient, naguère le fief des terroristes, seront-elles nettoyées?