L'Algérie a célébré avec sobriété le 61ème anniversaire de son indépendance. Une opportunité pour faire le bilan d'un parcours qui n'a pas été un long fleuve tranquille. Contre vents et marées, elle frappe aujourd'hui aux portes des Brics Un bloc de cinq pays qui compte en son sein des puissances économiques mondiales et régionales (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud). Avec à la clé une brillante élection au Conseil de Sécurité de l'ONU. Des «standings» charriés par le 5 juillet 1962. Une date qui a signé la fin d'une nuit coloniale qui aura duré plus de cent trente longues années. Une période qui a été jalonnée par des insurrections mémorables déclenchées par des hommes et des femmes (l'Emir Abdelkader, El Mokrani, Cheikh Ahaddadh, Lalla Fadhma N'soumer...) figures emblématiques de la résistance contre l'envahisseur français avant que naisse un Mouvement national qui accouchera du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) auquel adhéreront ceux qui feront parler les armes avant qu'ils ne s'en affranchissent, pour fonder leur propre parti, le Front de Libération national historique, pour se lancer dans une des aventures humaines les plus exaltantes: la libération de cette terre qui les a vus naître du joug du colonialisme, actée un certain 5 juillet 1962. Qualifié de «point de bascule entre un passé qui nous a été imposé par le fer et par le feu et un avenir d'indépendance et de liberté» par le Premier ministre. «Nous avons en mémoire d'innombrables sacrifices, souffrances et douleurs, mais nous avons aussi de l'espoir, de la fierté et de la reconnaissance, et le 5 juillet 1962 aura été un point de bascule entre un passé qui nous a été imposé par le fer et par le feu et un avenir d'indépendance et de liberté», a écrit Aïmene Benabderrahmane, à l'occasion de la célébration du 61e anniversaire de la fête de l'Iindépendance et de la Jeunesse. «Cette date est notre boussole. Elle est une source de fierté pour le peuple et l'Etat algériens», a-t-il ajouté. «Que notre drapeau continue de flotter haut dans le ciel, que nos jeunes soient à l'avant-garde et que le peuple algérien demeure libre et fier. Gloire à nos vaillants Chouhada», a conclu le Premier ministre. Comment, en effet, ne pas se remémorer celles et ceux qui ont fait don de leur vie pour libérer l'Algérie. Cela reviendrait à amputer cet objectif suprême de ces têtes de pont de ces jeunes femmes et jeunes hommes qui ont fait le 5 Juillet. Il y a eu les têtes pensantes et les baroudeurs qui ont fait parler la poudre, tenu les maquis. Ensemble, ils ont tracé les sillons d'une liberté retrouvée, il y a tout juste 61ans. Abane, Ben M'hidi, Mostefa Ben Boulaïd commandant de la zone des Aurès, les colonels Lotfi, Amirouche, Si El Haouès, Krim Belkacem, Ali la Pointe, Maurice Audin, Fernand Yveton, Hassiba Ben Bouali, Malika Gaïd...La liste est longue, très longue. Il y a 61 ans, dans une liesse sans commune mesure, Ils ont permis par leur sacrifice au peuple algérien tel un enfant qui ouvre ses yeux à la vie, de pousser ses premiers cris de joie jusqu'à en frémir. Les chaînes d'un colonialisme sauvage et barbare, ont été brisées. Ils ont tenu tête à une des armées les plus puissantes de la planète, résisté à un type de torture des plus abominables que seul le fascisme a su enfanter. C'est donc ivre de liberté, que le peuple algérien est sorti ce jour du 5 juillet 1962. Il a chanté, dansé des jours et des nuits durant dans la torpeur d'un été qui restera gravé dans la mémoire collective...Une boussole pour l'avenir.