Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf, a été reçu hier, par le président de la République islamique d'Iran, Ebrahim Raïssi, et ce dans le cadre de la visite de travail qu'il effectue dans ce pays, chargé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Une visite qui intervient dans un contexte particulier marqué par le retour de l'Iran dans le giron régional et international. En mars dernier, Téhéran et Riyadh ont conclu un accord à Pékin pour rétablir les liens diplomatiques entre les deux pays. Evènement majeur dans les relations internationales, cette normalisation annonce de profonds bouleversements du paysage politique, militaire et sécuritaire au Moyen-Orient. L'Algérie qui n'a jamais rompu ses liens avec l'Iran se trouve de fait confortée par le déroulé de ces changements et la justesse de sa vision diplomatique approuvée au plan international. Lors de l'audience, tenue hier, au siège de la présidence iranienne, Ahmed Attaf a transmis «les salutations du président Abdelmadjid Tebboune à son frère, le président Ebrahim Raïssi», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Il a renouvelé, dans le même contexte, le soutien de l'Algérie à la dynamique positive que connaissent les relations arabo-iraniennes, ajoute le communiqué Pour sa part, Ebrahim Raïssi a fait part de son admiration pour le développement que connaît l'Algérie à «la faveur des réformes politiques, économiques et sociales globales conduites par le président Abdelmadjid Tebboune», exprimant son souhait d'intensifier les contacts et d'oeuvrer de concert avec lui pour concrétiser leur volonté commune de porter la coopération économique entre les deux pays au niveau des relations politiques exceptionnelles, selon la même source. Afin de concrétiser cette volonté, «le président Ebrahim Raïssi a invité son frère le président Abdelmadjid Tebboune à effectuer une visite d'Etat à Téhéran dès que son agenda le permet». Attaf avait eu auparavant des entretiens «approfondis» avec son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, au cours desquels ils ont examiné les développements aux niveaux régional et international, Dans une déclaration à la presse, Ahmed Attaf a indiqué avoir convenu avec son homologue iranien de lancer les préparatifs nécessaires à la tenue de la 3e session de la Grande commission mixte. Ils ont également convenu d'activer les autres mécanismes de coopération bilatérale, à l'instar du Comité de suivi, du Comité des consultations politiques, et des différents comités techniques et sectoriels. Les deux ministres ont abordé, en outre, les questions de décolonisation, notamment en Palestine et au Sahara occidental, outre les crises au Yémen, en Libye et au Soudan, selon la même source. Attaf a fait part à son homologue iranien des efforts de l'Algérie visant à contribuer à l'instauration de la paix rappelant, en particulier, l'initiative de médiation entre la Russie et l'Ukraine, en sus du rôle de l'Algérie en tant que chef de file du processus de paix et de réconciliation au Mali, de la lutte contre le terrorisme dans la région sahélo-saharienne. Le ministre des Affaires étrangères a exprimé «la satisfaction de l'Algérie quant à l'évolution positive caractérisant les relations arabo-iraniennes, notamment entre l'Iran et l'Arabie saoudite».Se félicitant du retour du Mouvement des Non-Alignés (MNA) au-devant de la scène internationale, les deux ministres ont procédé à «un échange d'informations et d'analyses sur la candidature de l'Algérie et l'Iran pour rallier le groupe des Brics qui a su, lui aussi, s'imposer dans le contexte international actuel. Ahmed Attaf a souligné que les relations entre l'Algérie et l'Iran, «ancrées dans l'Histoire, ont un présent distingué et un avenir prometteur».