Le plan d'engagements pour la sécurité de l'Ukraine que les membres du G7 ont présenté hier au sommet de l'OTAN à Vilnius porterait atteinte à la sécurité de la Russie, a estimé le Kremlin.»En proposant ces garanties de sécurité à l'Ukraine, ces pays portent atteinte à la sécurité de la Russie», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ajoutant que ces garanties rendront l'Europe «beaucoup plus dangereuse pour des années et des années». En outre, la Russie aura l'obligation de prendre des «contre-mesures» si l'Ukraine utilise les armes à sous-munitions dont les Etats-Unis ont promis la livraison à Kiev, a estimé aussi le Kremlin.»La possible utilisation (par Kiev) de ce type d'armes change la situation et, bien sûr, oblige la Russie à prendre certaines contre-mesures», a soutenu Dmitri Peskov, précisant que le choix de ces mesures est une «prérogative» de l'armée russe. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, lui, salué hier l'annonce à venir de «garanties de sécurité» de la part des pays du G7 tout en soulignant qu'elles ne pouvaient se substituer à une future adhésion à l'Otan.»Les garanties de sécurité sont très importantes pour le peuple ukrainien, mais il s'agit de garanties pour l'Ukraine vers une adhésion à l'Otan» et non «à la place de (l'adhésion à) l'Otan», a-t-il martelé lors d'une conférence de presse commune à Vilnius avec le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg. Il s'est dit «confiant» en une adhésion de son pays à l'Otan «après la guerre» en cours contre la Russie, lors d'un sommet de l'Alliance à Vilnius.»Je suis confiant qu'après la guerre, l'Ukraine sera membre de l'Otan. Nous ferons tout ce qui est possible pour que cela arrive», a déclaré le dirigeant ukrainien lors d'une conférence de presse avec le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg. Les membres de l'Alliance atlantique ont tenté mardi de donner des gages à l'Ukraine, loin cependant des attentes de son président Volodymyr Zelensky qui réclamait un calendrier d'adhésion. Lors du sommet à Vilnius, à quelque 35 km de la frontière avec le Bélarus, allié de Moscou, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a défendu la formulation «forte» retenue après d'âpres tractations.»Nous serons en mesure d'adresser à l'Ukraine une invitation à rejoindre l'Alliance lorsque les Alliés l'auront décidé et que les conditions seront réunies»: à l'issue d'une réunion de plusieurs heures, les dirigeants des 31 membres de l'Alliance ont opté pour une formule diplomatique pesée au trébuchet. Quelques heures plus tôt, juste avant d'atterrir à Vilnius, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait dénoncé dans un tweet particulièrement virulent les atermoiements de l'Alliance, près de 18 mois après le début de l'invasion russe.»Il semble qu'il n'y ait aucune volonté ni de donner à l'Ukraine une invitation à l'Otan, ni d'en faire un membre de l'Alliance», avait-il lancé. Jugeant «absurde» que son pays n'ait pas de calendrier d'adhésion, il a estimé que cela encourageait Moscou à «continuer sa terreur» en Ukraine. Dans le même temps, Moscou assurait que les troupes russes avaient réussi une percée d'1,5 km de profondeur sur une portion du front près de Lyman, dans la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine. Interrogé sur la possible déception de Kiev, Jens Stoltenberg a défendu le résultat obtenu. Et a insisté sur l'ensemble des annonces faites à Vilnius. Le G7 (France, Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie, Canada) devrait faire hier soir une déclaration commune sur des «engagements de sécurité» pour l'Ukraine, a annoncé le chancelier allemand Olaf Scholz. Avant même le communiqué final, le Kremlin avait mis en garde l'Otan sur les conséquences «très négatives» pour la sécurité européenne d'une adhésion de l'Ukraine. «Il s'agit clairement d'un sommet de l'Alliance qui a un caractère anti russe fortement prononcé», a fustigé Dmitri Peskov.