Les pays occidentaux membres de l'alliance atlantiste ont indiqué, hier, qu'ils comptent accélérer et renforcer les livraisons de nouveaux armements lourds, notamment des chars, aux forces ukrainiennes au moment où le président russe constate «une dynamique positive» dans le déroulement de l'opération spéciale. Voilà de nombreux mois que les déclarations du président ukrainien Volodymyr Zelensky et de son gouvernement porte sur des bilans alarmants dans lesquels le nombre de victimes civiles, «parmi lesquelles des enfants», est mis en exergue pour situer la «barbarie» des attaques russes. Relayés par les alliés occidentaux, ils insistent aussi sur les «lourdes pertes» de l'armée russe qui aurait subi de «cinglants revers». Hier, c'est le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, qui a affirmé que le président Poutine a «surestimé la force» de l'armée russe. « Nous voyons leurs faux pas, leur absence de moral, leurs problèmes de commandement, leur mauvais équipement» et leurs «lourdes pertes», a-t-il déclaré au quotidien allemand Handelsblatt. Et d'argumenter que «les récentes promesses (occidentales) de livraison d'armement lourd sont importantes - et je m'attends à ce qu'il y en ait davantage dans un futur proche», une nouvelle réunion de coordination en Allemagne, le 20 janvier, étant prévue à cet égard pour élargir l'aide financière et militaire à l'Ukraine. Sous prétexte de ne pas être «entraînés dans la guerre», les pays atlantistes ont joué la montre, attendant de voir la tournure des évènements avant de se décider à fournir à Kiev des armements sophistiqués pour prévenir la chute de leur cheval de Troie. Mais depuis quelques semaines, le discours est tout autre et la France, l'Allemagne, les Etats-Unis et d'autres rivalisent d'ardeur pour promettre l'envoi prochain de blindés d'infanterie ou de chars de reconnaissance - 40 Marder allemands, 50 Bradley américains et des AMX-10 RC français. Le Royaume-Uni a annoncé quant à lui, samedi dernier, qu'il fournira 14 chars Challenger 2, devenant ainsi le premier pays occidental à fournir des chars lourds à Kiev. Réagissant aussitôt, la diplomatie russe a souligné que ces livraisons massives d'armement lourd ne vont «en rien accélérer la fin des hostilités militaires, mais seulement les intensifier». Prenant acte de cette tournure des évènements, le Kremlin a tout d'abord démenti vivement les affirmations ukrainiennes selon lesquelles une frappe des forces russes visant un immeuble d'habitations à Dnipro (est) a fait au moins 36 morts Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré que Moscou ne visait que des cibles militaires. «Les forces armées russes ne bombardent pas les immeubles résidentiels, ni les infrastructures civiles, elles bombardent des cibles militaires», a-t-il indiqué aux médias, avant d'évoquer la possibilité d'un missile de défense antiaérienne ukrainien tombé sur le bâtiment. Surtout, Peskov a juré dans le même contexte que la Russie va «brûler» les chars promis par les atlantistes à Kiev. «Ces chars brûlent et brûleront», a martelé le porte- parole du Kremlin qui accuse les pays occidentaux d'instrumentaliser l'Ukraine «pour atteindre des objectifs anti-russes». C'est pourquoi, a-t-il conclu, Moscou est totalement engagé pour atteindre tous «les objectifs de l'opération militaire spéciale».