Le président palestinien Mahmoud Abbas s'est rendu hier à Jénine, en Cisjordanie occupée, théâtre d'une agression meurtrière de l'armée d'occupation sioniste qui a fait 12 martyrs, dont cinq enfants, et plus de 140 blessés. La semaine dernière, la ville de Jénine ainsi que son camp de réfugiés adjacent ont vécu une agression meurtrière de 48 heures, la plus brutale menée depuis des années en Cisjordanie occupée. En effet, les 3 et 4 juillet, la ville de Jénine ainsi que son camp de réfugiés adjacent ont été le théâtre d'une opération de 48 heures, la plus importante que l'entité sioniste ait organisée depuis des années en Cisjordanie, territoire sous occupation israélienne depuis 1967. Douze Palestiniens et un soldat israélien ont été tués au cours de ce raid pour lequel l'entité sioniste a mobilisé des centaines de soldats, des drones et des bulldozers de l'armée israélienne à Jénine et dans le camp de réfugiés adjacent -tous deux théoriquement sous le contrôle de l'Autorité palestinienne.. Mahmoud Abbas est arrivé en hélicoptère pour une visite au cours de laquelle il devait examiner «les progrès des travaux de reconstruction du camp et de la ville» à la suite du raid sioniste, avant de rencontrer des responsables locaux, selon la déclaration d' un porte-parole de la présidence palestinienne. Sa visite «est un message fort et important» qui signifie «qu'il se tient aux côtés du peuple palestinien dans sa résistance à l'occupation (Israël)», a ainsi affirmé Abu Rumaila, secrétaire général du Fatah en poste dans le camp de Jénine. Un déplacement présidentiel placé sous très haute sécurité, qui intervient une semaine après la fin de la vaste opération de l'armée sioniste dans la localité, considérée par l'entité sioniste comme l'épicentre de la résistance armée dans la Cisjordanie illégalement occupée. Cette visite de Mahmoud Abbas aurait pour but, disent certains observateurs, de tenter de reprendre la main à Jénine, alors que le Hamas y est de plus en plus influent. Signe de l'importance de ces enjeux, plusieurs incidents ont été rapportés en amont du déplacement. L'armée sioniste a indiqué que les forces de sécurité de l'Autorité palestinienne avaient empêché un de ses convois de véhicules d'entrer à Jénine avant la visite de Mahmoud Abbas, contraignant les blindés à rebrousser chemin. Dès l'aube, en effet, des centaines de soldats de la garde présidentielle patrouillaient dans les rues du camp et des snipers ont pris position sur les toits, selon les indications qu'ont rapporté des médias locaux et internationaux. La dernière visite de Mahmoud Abbas dans le camp de réfugiés remonte à décembre 2004 alors qu'il était candidat aux élections présidentielles palestiniennes après le décès de l'emblématique dirigeant palestinien Yasser Arafat. Abbas s'est aussi rendu dans la ville de Jénine en 2012, mais sans visiter le camp qui a progressivement échappé au contrôle des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne au profit des groupes armés locaux. Après le dernier raid de l'armée sioniste, les infrastructures du camp ont été gravement endommagées: huit kilomètres de canalisations d'eau et trois kilomètres de canalisations d'égouts ont été détruits, selon les Nations unies. Plus de 100 maisons ont été endommagées et un certain nombre d'écoles ont également été légèrement endommagées. Fondé en 1953, le camp de réfugiés est l'un des plus pauvres et des plus densément peuplés de Cisjordanie: quelque 18.000 personnes se sont installés sur 0,43 km² après avoir été chassés de chez eux lors de la création de l'entité sioniste en 1948. Avec le temps, les tentes ont été remplacées par des maisons et le lieu ressemble maintenant à un quartier de la ville de Jénine. Il est devenu le symbole de la lutte palestinienne contre l'occupation sioniste, qui le considère comme «une plaque tournante» de la résistance. L'armée sioniste mène régulièrement des raids meurtriers dans le nord de la Cisjordanie, où elle se heurte à plusieurs bastions de la résistance palestinienne.