À la faveur de la visite à Tunis, aujourd'hui, du trio composé de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, de la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, et du Premier ministre néerlandais démissionnaire, Mark Rutte, un accord pour une «action communautaire de soutien» à la Tunisie doit être signé, selon l'agence de presse italienne Nova qui indique que l'Union européenne, et plus particulièrement l'Italie, entendent «donner un signal important à la Tunisie en faveur de la stabilité et de la croissance du continent africain». Anticipant l'évènement, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a mis l'accent, pour sa part, sur le fait que «l'Italie a travaillé dur pour parvenir à l'accord qui représente un engagement financier utile à la Tunisie pour faire face avec sérénité aux réformes nécessaires et être un protagoniste dans la lutte contre les trafiquants d'êtres humains». Le mot est lâché. Le souci majeur de Rome est donc partagé par ses partenaires européens, notamment ceux du pourtour méditerranéen, en ce qui concerne la lutte contre la migration clandestine et l'aide apportée à la Tunisie vise, d'abord et surtout, à s'assurer que la coopération en ce domaine sera complète et volontaire. Lors de la rencontre avec le président Kaïs Saïed, cet après-midi, les dirigeants européens souligneront sans doute leur attachement à ce défi commun et feront valoir le fait que l'UE, avec cet accord, ouvre la voie à un autre deal, ajourné depuis de nombreux mois, avec le FMI. Celui-ci, on le sait, a posé des conditions jugées inacceptables par le chef d'Etat tunisien, de sorte que le prêt initialement promis de 1,9 milliard de dollars est passé à la trappe alors que la Tunisie fait face à une crise financière dramatique. Les multiples efforts que Giorgia Meloni a mené, tambour battant, depuis avril dernier ont fini par payer et permettent au gouvernement tunisien d'entrevoir avec davantage de sérénité les prochaines échéances. Cela ne veut pas dire, cependant, que la sortie du tunnel est engagée, du moins tant que les négociations autour du partenariat global souhaitées par l'UER ne seront pas positivement conclues. Lors de sa précédente visite à Tunis, la délégation européenne avait clairement laissé entendre que l'enjeu migratoire, sujet à la fois italien et européen, s'inscrit dans le cadre global des discussions avec le FMI pour lesquelles Giorgia Meloni a sans cesse plaidé en faveur d'une «approche pragmatique, afin de soutenir une nation qui se trouve dans une situation délicate».