Aïmene Benabderrahmane a lancé, hier à Alger, un appel solennel aux pays étrangers et aux instances internationales à aider l'Algérie à récupérer ses fonds détournés à l'étranger. Le Premier ministre, qui a donné le coup d'envoi officiel de la Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption, a souligné que «l'Algérie a fait des efforts extraordinaires pour collaborer avec les instances internationales spécialisées dans la lutte contre la corruption. Nous demandons à ces instances et à ces pays d'aider l'Algérie à récupérer ses fonds détournés à l'étranger. On ne peut pas appeler les pays à respecter les conventions et les accords relatifs à la lutte contre la corruption sans que cela ne soit suivi d'une coordination concrète des instances internationales et des pays concernés afin de récupérer l'argent en question», a-t-il martelé. En présence des membres du gouvernement et des responsables de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (Hatplc), et du représentant du programme des Nations-unies pour le développement (Pnud), le Premier ministre a rappelé l'importance du document de ladite Stratégie nationale, qui «constitue un cadre de référence et un outil de lutte efficace contre ce fléau», a-t-il signalé. Lors de cette rencontre organisée sous le haut patronage du président de la République, Benabderrahmane a rappelé le rôle de Abdelmadjid Tebboune dans la moralisation de la vie politique et la lutte contre la corruption sous toutes ses formes. Dans ce sens, le Premier ministre a précisé que «la détermination du président de la République à la moralisation de la vie politique a permis de mettre en branle plusieurs mécanismes pour lutter contre la corruption. Le gouvernement s'est attelé à mettre en place plusieurs dispositifs afin d' asseoir les instruments de transparence et de prévention et la lutte contre la corruption, en adoptant une démarche ferme quant à la séparation de l'argent de la politique et la consécration de la démocratie participative comme gage de toute transparence dans la lutte contre la corruption», a-t-il indiqué. La présidente de la Hatplc, Salima Mousserati, a indiqué que l'Autorité a eu recours à «un ensemble de rencontres et de réunions dans l'objectif d'associer l'ensemble des parties prenantes de l'opération de formulation et d'enrichissement du document relatif au projet de la stratégie nationale. Ces concertations et ces consultations ont permis de parvenir à une formulation définitive, participative et globale, érigeant ce document en un cadre de référence et en un outil de lutte efficace contre ce fléau», a-t-elle précisé. La présidente de l'Autorité a rappelé que «l'élaboration de la Stratégie nationale de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption s'inscrit dans le cadre de l'engagement des pouvoirs publics à faire de la lutte contre la corruption une priorité nationale, tel que prévu dans le programme du président de la République, qui a fait de la moralisation de la vie publique un des axes importants de son programme»,a-t-elle asséné. Le document, qui a été signé par l'ensemble des protagonistes qui travaillent dans le domaine de la transparence, de la prévention et de la lutte contre la corruption est «un couronnement du processus juridique et institutionnel accompli par l'Algérie et qui vise à mettre en place une stratégie globale et cohérente, en vue de combattre la corruption. Cette réalisation est le fruit de larges concertations ayant regroupé toutes les parties concernées par cette question, dont des établissements et administrations publics, des organismes de contrôle, des instances consultatives et des opérateurs publics des deux secteurs, public et privé, ainsi que des organisations de la société civile», a souligné Salima Mousserati. Il faut rappeler que la rencontre de lancement de cette Stratégie coïncide avec la célébration de la Journée africaine de lutte contre la corruption.