D'emblée, le premier secrétaire du FFS considère que cette première sortie est un message destiné d'abord aux décideurs. C'est devant une assistance nombreuse composée de militants et sympathisants du FFS que le Dr Ahmed Djeddaï s'est longuement exprimé sur la situation du pays, jeudi, au stade communal de la ville de Sidi Aïch où il a reçu un accueil chaleureux. D'emblée, le premier secrétaire du FFS considère que cette première sortie est un message destiné d'abord aux décideurs auxquels il dira : «Vos menaces et vos intimidations ne nous empêchent pas d'être debout», puis à ceux, sans les citer, qui veulent essouffler le mouvement, il lancera: «Nous sommes aux côtés des jeunes et nous ne laisserons pas les radicaux et ceux qui veulent profiter du mouvement pour négocier avec le pouvoir». Abordant le volet sécuritaire, l'orateur, tout en ayant une pensée pour les martyrs du printemps noir et les «200.000 autres» d'une guerre de 10 ans, accuse les islamistes radicaux, l'armée et la Gendarmerie nationale d'être derrière les tueries. Faisant allusion aux derniers attentats, il dira: «A chaque fois que le peuple tente de se soulever, la violence s'intensifie». Une violence qui ne profite, pour l'orateur, qu'au «pouvoir militaro-mafieux». Sur le plan politique, le premier secrétaire du FFS parlera d'une impasse intégrale. «Les institutions élues sont bloquées et mises hors circuit», explique-t-il. A propos de la Constitution dont la révision est projetée, le Dr Djeddaï s'exclamera: «Les décideurs ont fait que ce pays est sans Constitution» avant de citer plusieurs cas de sa violation (la vente du Sahara, des mines et de l'électricité) qui, selon la Constitution, sont intouchables, avant de reformuler la demande d'une Constituante «pour que l'Etat soit rendu à la Nation». L'orateur abordera ensuite la campagne contre la presse et les partis politiques qu'il qualifie «d'avant-première pour une fraude généralisée». Sur le plan socio-économique, sans contester les accords d'association avec l'Union européenne, le Dr Djeddaï promet de poursuivre les efforts pour en faire une conditionnalité politique: «Nous multiplierons nos contacts avec les parlementaires européens pour que l'accord soit au profit du peuple», lance-t-il en parlant des hydrocarbures, et de Sonatrach que «le pouvoir veut privatiser» et il l'accuse de vouloir «vendre le Sahara». Pour l'orateur «le pouvoir réussira là où De Gaulle a échoué». Abordant les événements de Kabylie l'orateur préfère parler de dissidence citoyenne qui touche, selon lui, plus de 40 wilayas. Une dissidence qui doit se poursuivre pacifiquement, insiste-t-il, en expliquant que face au pouvoir qui «n'a ni projet politique ni idéologie et soutien populaire et qui s'appuie sur des partis coquilles dont les hommes rappellent ceux des pays de l'Est», il y a une société qui «bouge, montre sa force et dont les jeunes sont en train d'écrire l'histoire du pays et de montrer leur maturité politique» et une opinion internationale qui «faisait pression sur le pouvoir pour ouvrir les négociations», mais après le 11 septembre il y eut une nouvelle vision que l'orateur regrette car «elle profite aux décideurs algériens». Le premier secrétaire du FFS conclut, enfin, en disant que «toutes les conditions sont réunies pour faire de l'Algérie un pays de démocratie». Au cours du point de presse tenu en marge de ce meeting le Dr Ahmed Djeddaï est revenu sur la situation du pays qu'il juge «explosive». En répondant aux questions des confrères présents, le conférencier dira: «Nous vivons dans une situation confuse, la population est totalement méprisée et une véritable hogra est institutionnalisée». Le rôle du FFS est, pour le conférencier, de briser le mur de la peur. Revenant sur les accords d'association avec l'UE, le premier secrétaire du FFS préconise un travail sur trois axes: ouverture d'un débat national avec les partenaires sociaux, faire en sorte que le deuxième point de l'accord d'association relatif aux droits de l'Homme soit une conditionnalité politique et mise à niveau des entreprises qu'il concrétisera dans le cadre de la Conférence nationale que son parti prévoit d'organiser dans les prochains mois. Pour le FFS les élections ne sont pas en débat «le débat chez nous est comment imposer un changement». La plate-forme d'El Kseur est jugée «insuffisante et incomplète». Pour le départ de la Gendarmerie nationale, le conférencier préfère parler de la «réorganisation des services de sécurité». Il développera ensuite longuement tous les points évoqués lors de ce meeting.