Egal à lui-même, le numéro 2 du FFS n'a guère mâché ses mots pour expliquer les positions de son parti. Le premier secrétaire du FFS était, lundi soir, l'invité de la Télévision algérienne. Une occasion pour ce leader de s'expliquer, mais aussi de mettre pas mal de points sur les «i». Djeddaï, en effet, a commencé tout de go par confirmer le soutien inconditionnel du FFS au mouvement citoyen, mais aussi à toutes les luttes populaires pour recouvre leurs droits à la citoyenneté et à la dignité. Entendre par là qu'un distinguo de taille est à établir entre les ârchs et le mouvement citoyen. En effet, Djeddaï répond à ceux qui l'ont accusé, lui et son parti, d'être des traîtres et d'être devenus des alliés du pouvoir: «Tout le monde connaît l'histoire du FFS et, ses principes et ses sacrifices demeurés constants depuis 40 ans. Tout le monde connaît aussi ceux qui ont fait alliance avec le pouvoir (l'allusion au RCD devient plus claire avec la suite de la déclaration) les vrais traîtres sont ceux qui étaient au gouvernement, qui ont tout cautionné et qui n'ont quitté le pouvoir que onze longs jours après l'assassinat du jeune Guermah Massinissa et de dizaines d'autres martyrs.» Commence alors une série de révélations assez intéressantes. Djeddaï, en effet, a confirmé que «des responsables de la présidence ont pris langue avec la direction du parti alors que le débat était largement entamé autour de la participation ou non du parti aux élections locales». En revanche, il n'y a eu aucun contact direct entre Bouteflika et Aït Ahmed. Le FFS, lors de ses contacts avec ces responsables dont les noms n'ont pas été révélés, avait exigé la libération de tous les détenus à travers le territoire national, ce qui a été fait immédiatement. Idem pour l'arrêt des poursuites contre les élus locaux. En revanche, la présidence n'a pas encore donné de réponse à propos des revendications plus politiques, visant, explique Djeddaï, à «amener l'armée à se retirer graduellement du champ politique, à aller vers une démocratie effective à travers une Assemblée constituante». Le FFS, fidèle aux mêmes principes qui n'ont jamais cessé de l'animer, rejette catégoriquement «l'impunité pour ceux qui ont massacré en Kabylie, mais aussi la vérité sur tout ce qui s'est passé durant ces 12 dernières années. Cela sans oublier le statut de martyr pour les centaines de victimes du FFS depuis 1963 jusqu'à ce jou...» Autre révélation de taille. Djeddaï souligne que «des cercles au pouvoir et ailleurs préparent une expédition punitive contre la Kabylie immédiatement après les élections du 10 octobre prochain. On prépare la mise en place de nouveaux DEC, venus d'ailleurs, composés de militaires, de srabesses et de sbires divers». C'est, entre autres, cette raison qui a motivé la participation de ce parti aux élections. Quant à son absence du scrutin du 30 mai dernier, le FFS explique que «le peuple ne croit pas aux élus nationaux et n'a plus du tout confiance en eux, d'où le risible taux de participation, estimé, selon des sources recoupées et crédibles,à à peine 20 %». En revanche, «le citoyen s'intéresse de près aux élus locaux». Et de rappeler que «ceux du FFS n'ont jamais fait l'objet de poursuites judiciaires contrairement à d'autres partis. Les quelques élus qui ont failli à leurs devoirs ont tout de suite fait l'objet de mesures disciplinaires très sévères, à savoir le retrait de la couverture politique et la radiation des rangs du parti». On apprend en outre que le FFS est présent dans 38 wilayas avec 400 listes. Pour ce qui est du retour de Hocine Aït Ahmed, Djeddaï s'en prendra, en termes très durs, au journal auteur de cette rumeur avant de signaler qu'«aucune raison politique valable ne pousse le président du parti à rentrer pour le moment. Le FFS, parfaitement autonome, a des cadres et des militants capables de mener à bien les missions qui sont les leurs». Djeddaï, pour finir, a tenté de lancer des messages en direction des pouvoirs publics, des décideurs, du peuple et des militants et sympathisants. Des messages inscrits tous en droite ligne des revendications et du programme du parti.