Le premier secrétaire du FFS, lors d'un meeting qu'il a animé, jeudi dernier, à Tizi Ouzou, a rendu publique la décision de radiation du président de l'APC de Tizi Ouzou et d'un ex-militant du parti qui avait rejoint les ârchs dialoguistes. C'est devant une foule nombreuse que le FFS a tenu son meeting de Tizi Ouzou, au stade Oukil Ramdane, jeudi dernier. Très applaudi, dès son apparition, le docteur Djeddaï a su trouver les mots qui ont réussi à soulever l'enthousiasme des militants et l'adhésion de l'assistance. Intervenant en premier, le premier secrétaire fédéral, M.Nacer Abbib, après les mots de bienvenue, au docteur Djeddaï, à la délégation qui l'accompagne, ainsi qu'aux invités du FFS, deux membres de la fondation Jean-Jaurès, brossera la situation de la wilaya et évoquera ce qu'il a appelé «les combines du pouvoir pour dévoyer le mouvement citoyen». Le premier secrétaire fédéral n'a pas manqué de revenir sur le refus du pouvoir concernant «le budget spécial voté par l'APW en faveur des familles de victimes du printemps noir». Puis, avant de céder la parole au docteur Djeddaï, M.Nacer Abbib devait s'interroger sur la signification de «la distribution des demandes d'autorisation d'achats d'armes délivrées par les autorités au moment où d'autres armes sont ramassées», comme il livre à la population une information qu'il affirme certaine, selon lui, une instruction spéciale serait parvenue au niveau des entreprises de la wilaya «afin qu'elles ne recrutent que les enfants des GLD !». Prenant à son tour la parole, le premier secrétaire national du FFS, le docteur Ahmed Djeddaï, devait s'exclamer: «Ils disent que les partis et que le FFS sont morts, votre présence est un message clair et net...». La foule subjuguée lui répond en écho: «Assa azeka, FFS yella, yella !» Et Djeddaï d'ajouter sur sa lancée: «Le FFS est la seule médiation politique en Kabylie et de l'opposition dans le pays! Rien ne se fera sans lui et surtout rien ne pourra se faire contre lui, car il est du peuple et est plongé dans le peuple...» L'orateur fustige ceux qui disent: «Voici les ârchs, c'est la fin du FFS! Qu'ils se détrompent! La Kabylie est le territoire libéré du FFS!» Les généraux et certains partis sont passés à la moulinette. Après avoir brossé la situation «peu reluisante du pays et sur tous les plans», l'orateur, en passant, révèle que le pays compte depuis le début de la violence 200.000 morts «en majorité des civils», à ce sujet, le premier secrétaire du FFS souligne: «Certes les groupes armés tuent, mais les services de sécurité tuent aussi !» et à ce titre d'assener: «Ce ne sont pas les groupes armés qui ont tué les jeunes victimes du printemps noir: ce sont les gendarmes!» Le chômage, le système de santé, avec les hôpitaux, qualifiés par Djeddaï de mouroirs, la paupérisation galopante de larges couches sociales. «14 millions d'Algériens vivent avec moins d'un dollar par jour, alors qu'une faible minorité monopolise les richesses du pays !» s'écrie-t-il. Poursuivant dans cette dénonciation en règle, le responsable du FFS dira: «Nous ne sommes que des habitants de notre pays, il nous faut devenir également des citoyens!» L'accord d'association avec l'Union européenne n'est pas en reste, il estime que l'Europe aurait dû imposer des «conditionnalités» pour ce qui concerne les droits de l'homme ! L'orateur explique ensuite le pourquoi du refus du FFS de l'invitation présidentielle. «Pendant trois ans, le chef de l'Etat n'a pas jugé utile de rencontrer les formations politiques et tout d'un coup, il se souvient et appelle par téléphone les partis, on a besoin de savoir de quoi l'on va parler et surtout pourquoi et sur quoi cela va déboucher!» C'est là qu'il s'écrie: «Au FFS, on a des principes, nous ne sommes ni des Nahnahiates, ni des Sadiates, nous ne sommes ni un parti égaré ni un parti repenti !» Abordant les élections le premier secrétaire du FFS affirme: «Le parti est autonome dans ses décisions et il fera exactement ce qu'il croit judicieux de faire!». Revenant sur le rôle des élus du FFS, il en profite pour affirmer haut et fort que «Ahmed Taleb, le président de l'APC de Tizi Ouzou, est radié du parti», comme il annonce la radiation de Rabah Hamitouche, un militant qui a rejoint les ârchs dialoguistes. A propos du MAK, l'orateur ironisera en disant: «Au moment où les jeunes font l'histoire, Ferhat fait dans la géographie!», et d'ajouter: «La Kabylie ne sera pas la salle de réanimation politique pour certains!» Et le docteur Djeddaï de conclure en s'exclamant: «Le changement est inévitable!» Et de souligner sa foi en cette jeunesse plus politisée qu'on ne le pense!