Les Américains sont talonnés de près par l'Italie qui grimpe à la deuxième place. Les échanges économiques entre l'Algérie, l'Union européenne et les Etats-Unis ont été caractérisés au cours des sept premiers mois de l'année en cours, soit du mois de janvier à juillet 2006, par la relégation à la quatrième place de la France. Ce, au moment où les Etats-Unis ont conservé pour trois années consécutives leur statut de premier partenaire commercial de l'Algérie, avec un volume d‘échanges estimé à 922 millions de dollars. Les Américains sont talonnés de près par l'Italie qui grimpe à la deuxième place, avec 860 millions de dollars, suivie de l'Espagne avec 428 millions de dollars. En retour, la France qui fut des années durant le premier partenaire commercial de l'Algérie, dégringole à la quatrième place, avec seulement 431 millions de dollars. Cependant, la France est le premier fournisseur de l'Algérie avec 379 millions de dollars, l'Italie (153 millions de dollars) et la Chine (137 millions de dollars). Ce qui est à relever de ces chiffres c'est le fait que les exportations de l'Algérie vers les trois pays de l'U.E et les Etats-Unis, sont essentiellement basés sur les hydrocarbures. La coopération entre les compagnies pétrolières américaines et la Sonatrach, ainsi que les contrats de fourniture de gaz à l'Espagne et à l'Italie via les deux gazoduc medgaz, sont à l'origine de l'embellie des échanges. A noter que les Américains ont fait montre au cours de ces dernières années de plus de pragmatisme, en incluant dans leurs échanges commerciaux avec l'Algérie, d'autres produits, comme les services et l'agroalimentaire. A partir de 2004, les USA sont devenus le premier partenaire commercial de l'Algérie en termes d'échanges commerciaux bilatéraux, environ 8,5 milliards de dollars. Ainsi, l'Algérie a exporté vers les USA pour une valeur de 7,3 milliards de dollars, soit une croissance de 50% par rapport à 2004, soit 4,9 milliards de dollars. Concernant les exportations américaines vers l'Algérie «celles-ci ont doublé entre 2003 et 2004 pour passer de 560 millions de dollars à 1,1 milliard de dollars», a-t-il ajouté. Il convient, par ailleurs, de rappeler que l'intérêt américain au marché algérien a été perceptible lors de la 38e foire internationale d'Alger où 44 entreprises représentant 20 secteurs de produits et ser-vices y ont pris part. Parmi ces entreprises, 14 exposent pour la 1re fois et que 18 autres pénètrent le marché algérien pour la 1re fois. Côté italien, la volonté des milieux d'affaires à investir en Algérie a été relevée, au cours des dernières années, avec la visite de missions économiques de haut niveau, ponctuée par le travail de fond mené par l'actuel ambassadeur d'Italie à Alger, M.Varderame qui a tout fait pour convaincre les investisseurs de son pays à venir s'installer en Algérie. L'Espagne qui conserve sa troisième place depuis 2005 nourrit beaucoup d'ambition à «investir» le marché algérien, notamment dans les secteurs des services, des transports, des travaux publics et de la petite et moyenne entreprise. Quant à la France dont les échanges économiques avec l'Algérie ont de tout temps été «aiguillés» par la qualité des relations politiques, les hommes d'affaires demeurent réticents, se cachant, tantôt derrière la lenteur des réformes et tantôt derrière la situation sécuritaire. Même si sur ce plan, les autres partenaires de l'Algérie n'ont trouvé aucune entrave. Le passé historique passionné entre Alger et Paris reste l'otage de l'entêtement de l'Etat français à refuser le préalable posé par les autorités algériennes avant toute reprise définitive des relations politiques et économiques. Il s'agit, pour ce faire, de demander pardon au peuple algérien pour les crimes commis par l'armée française pendant la guerre de Libération.