Les Etats-Unis ont progressé pour permettre l'accès prochain de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce. Le soutien américain qu'espérait l'Algérie devant faciliter son adhésion à l'OMC, face aux réticences de certains pays européens, notamment depuis l'adoption par le Parlement de la loi relative à l'interdiction d'importation de boissons alcoolisées, qui a été un nouveau motif pour les experts en commerce international de retarder l'adhésion algérienne à l'Organisation mondiale du commerce, semble, enfin, venir avec la dernière sortie médiatique de Robert Zoellik, ministre américain du Commerce (US.Trade). Dans une allocution après la signature d'un accord de libre-échange entre les Etats-Unis et le Bahreïn, Robert Zoellik a souligné: «Nous avons déjà signé des accords de libre-échange Tifa (Trade International Free Area) qui seront la base pour notre travail vers des accords de libre-échange avec l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte». En outre, les Etats-Unis voient d'un bon oeil l'adhésion prochaine à l'OMC de l'Arabie Saoudite et de l'Algérie. «Les Etats-Unis ont progressé pour permettre l'accès prochain de l'Algérie et de l'Arabie Saoudite à l'OMC» a indiqué le département américain du Commerce. Et dans le cas de l'Algérie, le département de M.Zoellik précise, en outre, que les Etats-Unis ont fait bénéficier le pays récemment du Système de Préférence Généralisé (SPG) pour encourager les exportations algériennes vers les USA. Ce qui constitue en soi un instrument majeur pour la coopération au développement. Ces déclarations viennent confirmer les propos tenus par M.Nordine Boukrouh, ministre du Commerce, au forum de l'Entv. «Le processus de négociations engagé depuis 1996 en vue de mettre l'Algérie sur le banc des pays membres de l'OMC ne souffre d'aucun blocage» avait-il souligné. «Le prochain round qui se tiendra dans le courant du mois d'octobre de l'année en cours, devra sceller définitivement le dossier portant sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC» avait, en outre, affirmé le ministre du Commerce. Au cours du même round, les négociateurs algériens soumettront de nouvelles offres en matière de marchandises et de services. Rappelant la vision du président Georges Bush pour la création d'une zone de libre-échange avec la région du Moyen-Orient (Middle East Free Trade Area, MEFTA), à l'horizon 2013, le bureau du représentant des USA pour le commerce précise que les Etats-Unis ont conclu des accords-cadres pour l'investissement et le commerce (TIFA) avec l'Algérie (juillet 2001), l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar, le Yémen, Oman, l'Egypte et la Tunisie. En outre, le Congrès américain a récemment passé en revue la croissance et la mise en oeuvre de la Loi d'occasion (AGOA), un programme exempt de droits de préférence et conçu pour favoriser le développement économique dans l'Afrique subdésertique en augmentant l'accès au marché des Etats-Unis. Cet état de fait favorable à l'Algérie est dicté par le fait que les Etats-Unis ont beaucoup à gagner dans l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Troisième client dans les hydrocarbures - après la France et l'Italie - et un des premiers investisseurs en Algérie, les Etats-Unis ont élaboré un plan d'action devant leur permettre d'accéder au marché algérien. Appelé «le plan Eizenstat», du nom du sous-secrétaire aux Affaires économiques, Stuart Eizenstat, nommé en 1999 au département de la Trésorerie où il a suivi le dossier maghrébin, le projet en question vise à la pénétration des entreprises américaines dans un Maghreb démocratisé et dépourvu de barrières douanières. Selon Eizenstat, ce plan n'est pas «un arrangement au centre duquel se trouveraient les Etats-Unis avec trois relations bilatérales séparées, quelle qu'en soit l'importance. Il s'agira, au contraire, d'un partenariat dynamique multilatéral basé sur un renforcement permanent des liens économiques au Maghreb». Mais cela n'a pas empêché le pays de l'Oncle Sam de courtiser le marché algérien. Pour preuve, la dernière visite des pontes de la finance américaine qui s'est traduite par une cagnotte de 1,5 milliard de dollars. En outre, le séjour à Alger de M.Philip Merill, président de l'EX-IM-Bank a laissé penser que la balance penchait en faveur de l'Algérie qui entame des rounds cycliques de négociations pour son éventuelle adhésion à l'OMC. Gageons que cette nouvelle approche américaine quant à la situation économique de l'Algérie se traduisse dans les faits.