L'Algérie et les USA ont acté, hier, leur convergence de vues pour la solution diplomatique au Niger. C'est ce qui ressort de l'entretien qu'a eu hier, à Washington, le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, avec son homologue US, Antony Blinken. Les deux parties ont réaffirmé, selon un communiqué du MAE, leur préférence pour les solutions pacifiques plutôt que le choix de l'intervention militaire porteur de dangers. Ceci est valable en ce qui concerne le Niger où a été accompli un putsch contre le président Bazoum. Et où plane, depuis, le spectre de l'intervention militaire. Ce scénario est rejeté par Alger dans des termes qui ne laissent place à aucune ambiguïté. Et Washington milite aussi pour la solution diplomatique. C'est cette position que Blinken a exprimé, hier, à Ahmed Attaf, lequel ne peut que se réjouir que l'option militaire ne suscite pas des adhésions. Et que c'est la diplomatie qui prend le dessus sur les va-t-en guerre. L'Algérie et les USA ont ainsi réitéré leur entente pour privilégier les solutions pacifiques. Pas uniquement en ce qui concerne la situation préoccupante au Niger, mais pour toutes les crises que traverse la situation du Sahel. C'est ce qui est relevé dans le communiqué du ministère de Affaires étrangères, qui cite, en plus du Niger, la situation en Libye et au Mali. Même si la crise de pouvoir au Niger n'a pas encore livré tous ses secrets, il va de soi que le recul de l'option armée constitue déjà une satisfaction d'étape. Notamment pour l'Algérie qui partage une frontière de près 1000 kilomètres avec le Niger. Par la voix du président Tebboune, l'Algérie a exprimé, haut et fort, son rejet à l'option militaire au Niger. Sur ce dossier, les regards seront braqués à Abuja qui abritera, aujourd'hui, un sommet extraordinaire des dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Les dirigeants de l'organisation ouest-africaine se pencheront sur «la situation politique et les récents développements au Niger», selon un communiqué de la Cédéao. Le 30 juillet, lors d'un précédent sommet à Abuja, les dirigeants ouest-africains avaient donné un ultimatum d'une semaine aux militaires ayant pris le pouvoir à Niamey pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions. L'ultimatum a expiré, il y a quatre jours, (dimanche) et l'option militaire semble plutôt reculer. Du moins pour le moment. Ce qui est vraisemblablement clair, c'est que la diplomatie tend à gagner des points aux dépens de la voie de la force en dépit de l'insistance de certaines parties à engager le Niger sur la voie du chaos. En plus de la situation dans la région du Sahel, Attaf et Blinken ont passé également en revue l'évolution de la cause palestinienne à la lumière du blocage des perspectives de reprise du processus politique. Ils ont aussi abordé les derniers développements de la question du Sahara occidental. Attaf et Blinken ont affirmé leur soutien aux efforts de l'Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, qui visait à permettre aux parties en conflit de s'engager sérieusement et sans conditions préalables dans la voie tracée par les Nations unies. Dans le registre de la coopération bilatérale, les deux ministres ont «hautement» salué la profondeur et la solidité des relations historiques d'amitié et de coopération liant l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique. Ils se sont félicités de la cadence des concertations politiques bilatérales et de l'élargissement des relations économiques à de nouveaux domaines. Comme ils ont abordé les perspectives prometteuses pour davantage de réalisations sur la base des valeurs d'amitié, de confiance et d'entente. Attaf et Blinken ont réaffirmé «la forte volonté politique des dirigeants des deux pays de renforcer le partenariat algéro-américain et de le hisser aux plus hauts niveaux, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères. Les deux ministres se sont félicités de la grande convergence des positions des deux pays autour des questions évoquées sur les plans bilatéral et multilatéral. Ils ont exprimé leur volonté de poursuivre les efforts afin de prospecter les perspectives prometteuses du partenariat algéro-américain. Comme ils ont mis en avant la détermination d'intensifier les relations de concertation et de coordination, notamment durant le prochain mandat de l'Algérie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.