Une performance remarquable. Le Sahara Blend est mieux placé que les deux autres références (européenne et américaine) du marché mondial de l'or noir pour toucher les 90 dollars. Après avoir atteint son plus haut sommet depuis janvier, mercredi dernier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre qui a tout de même terminé la semaine (le 11 août) sur une hausse donnait des signes de fatigue, hier. Il s'échangeait à 86,04 dollars vers 15h00 soit 77 cents de moins que la séance précédente. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), perdait pour sa part 72 cents à 82,47 dollars après avoir réalisé un plus haut depuis novembre 2022, le 9 août. Les cours du pétrole s'affichaient en nette baisse. Les investisseurs se montrant préoccupés par la santé économique de la Chine, et donc de sa demande, l'un des plus grands groupes immobiliers du pays se trouvant en difficulté, notait-on. Le brut fléchit «en raison des inquiétudes croissantes concernant la Chine et de l'aggravation de la crise de l'immobilier», relevaient les analystes de DNB. De quoi s'agit-il exactement? L'action du promoteur Country Garden, l'un des plus grands groupes immobiliers de Chine, s'est effondrée hier en Bourse, au moment où la santé financière précaire de l'entreprise et son endettement astronomique préoccupent les marchés. Country Garden poursuit sa dégringolade. Ce lundi (hier Ndlr), l'action du géant chinois de l'immobilier qui figure au classement Forbes des 500 plus grosses entreprises du monde perdait plus de 15% en Bourse, miné par l'inquiétude des marchés sur sa santé financière et son endettement astronomique. En mars, le promoteur avait annoncé une perte record de plus de 6 milliards de yuans (800 millions d'euros)en 2022, son premier résultat dans le rouge depuis quinze ans. Une situation liée à la crise d'une ampleur inédite que traverse le secteur en Chine qui a pendant longtemps représenté le quart du PIB du pays, rapportait le quotidien français d'information économique et financière, Les Echos. «La réaction discrète des prix aux estimations encourageantes de la demande de la semaine dernière, à la baisse de l'offre de l'Opep+ (l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ndlr), à la diminution des stocks et à l'atténuation des pressions inflationnistes est un signal d'alarme», relevait de son côté Tamas Varga, de PVM Energy. L'agence internationale de l'énergie a en effet revu à la hausse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023. Cette dernière s'achemine vers son «niveau le plus élevé jamais enregistré» pour atteindre 102,2 millions de barils par jour, selon son rapport mensuel rendu public, le 11août. Pour l'ensemble de l'année, «la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 2,2 millions de barils (mb/j) par jour» par rapport à 2022 pour atteindre 102,2 mb/j en 2023, souligne le document du «bras armé énergétique» des pays occidentaux. Il s'agit de son niveau annuel le plus élevé jamais enregistré. Le Royaume wahhabite avait décidé, pour sa part, de manière unilatérale de poursuivre la réduction de sa baisse de production. L'Arabie saoudite va prolonger d'un mois la réduction de sa production de pétrole d'un million de barils par jour, avait annoncé le 3 août le premier exportateur mondial de brut. La Russie, avait quant à elle, décidé de prolonger jusqu'à fin décembre 2024 son programme de réduction de sa production de pétrole de 500 000 barils par jour. Une initiative à laquelle s'est associée l'Algérie qui a décidé de prolonger sa réduction de 20 000 b/j en août. Des décisions qui ont très probablement permis aux cours de l'or noir à mieux résister aux déboires du géant de l'immobilier de l'empire du Milieu, premier importateur mondial de pétrole. Le Sahara Blend, référence du pétrole algérien qui n'a certes pas encore intégré cette nouvelle donne pointait à 87,78 dollars, selon la dernière cotation du site spécialisé Oil price. Un niveau, qui représente près de 28 dollars de plus que celui qui a servi de calcul à la loi de finances du pays, confectionnée sur la base d'un baril à 60 dollars. De bon augure pour les recettes du pays...