Les treize membres de l'OPEP sont l'Algérie, l'Angola, l'Arabie saoudite, le Congo, les Emirats arabes unis, le Gabon, la Guinée équatoriale, l'Iran, l'Irak, le Koweït, Libye, le Nigeria et le Venezuela Les 10 autres pays membres de l'OPEP+ sont l'Azerbaïdjan, le Bahreïn, le Brunéi, le Kazakhstan, la Malaisie, le Mexique, Oman , le Soudan, le Soudan Sud et la Russie principal acteur. Selon l'Agence internationale de l'Energie, l'OPEP représente 34% de la production mondiale et l'OPEP+ compte pour environ 51% de la production mondiale de pétrole. Le cours du pétrole le 19 septembre 2023 de 95,12 dollars le Brent ( 88,83 euros) et le Wit 91,49 dollars (85,44 euros). L'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'OPEP ont revu à la hausse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023 qui s'achemine vers 102,2 millions de barils en 2023 contre 99,57 mb/j en 2022) 1.-Les neuf déterminants du cours du pétrole Premièrement, selon la Banque mondiale la croissance mondiale devrait tomber à 2,1 % en 2023. Le durcissement des conditions financières mondiales et la faiblesse de la demande extérieure pèseront sur l'activité des économies émergentes et en développement. La croissance économique des Etats-Unis pour 2023 est désormais prévue à 1,1% tandis que la croissance chinoise devrait atteindre 5,6% Dans la zone euro, la croissance devrait tomber de 3,5 % en 2022 à 0,4 % en 2023, en raison de l'effet différé du durcissement de la politique monétaire et de l'augmentation des prix de l'énergie, pour 2024, la croissance mondiale a été revue à la baisse à 2,4%, contre 2,7% anticipés en janvier 2023 la BM évoquant les effets persistants des politiques monétaires plus restrictives, qui réduisent notamment les investissements commerciaux et résidentiels. L'élément central de la détermination du prix du pétrole est la croissance de l'économie mondiale , notamment de la Chine, Inde, USA et Europe principales locatives de l'économie mondiale. Deuxièmement, la hausse des prix s'explique également par le fait que l'AIE et prévoit pour le quatrième semestre 2023 une pénurie de l'offre du fait de la faiblesse de l'investissement , pour la première fois les investissements dans les renouvelables en 2022 ayant dépassé ceux des énergies fossiles dont les impacts se feront sentir dans 3 à 5 années. A court terme, la production de pétrole des 13 membres l'Opep qui compte l'Arabie saoudite comme poids lourd, «a diminué de 836.000 barils sur un mois pour atteindre une moyenne de 27,31 millions de barils par jour et surtout l'annonce des coupes dans les productions et exportations russes et saoudiennes dont les capacités pour chacun de ces deux pays dépassent 11/12 millions de barils par jour soit plus 20% de la production mondiale à des coûts compétitifs car on peut découvrir des milliers de gisements sais non rentables en fonction du vecteur prix international En effet, la Russie et l'Arabie saoudite ont continué de réduire leur production de pétrole jusqu'à la fin de 2023, l'Arabie saoudite de 1 million de barils par jour (bpj) pour la période d'octobre à décembre 2023, la production du royaume pour les mois d'octobre, de novembre et de décembre 2023 sera d'environ neuf millions de bpj selon son ministère de l'Energie et la Russie a annoncé sa décision de maintenir la réduction de ses exportations de pétrole de 300 000 barils par jour jusqu'à la fin de l'année 2023. Troisièmement, un des plus grand producteur mondial grâce au pétrole et gaz de schiste, sont les USA où du côté de l'offre, nous assistons à une hausse plus rapide que prévu de la production de pétrole (non conventionnel) qui a bouleversé toute la carte énergétique mondiale, étant passé de 5 millions de barils/jour de pétrole plus de 10 millions de barils jour. Les Etats-Unis, importateur par le passé, sont devenus le plus grand producteur de pétrole brut (tenant compte de la consommation intérieure) devant l'Arabie saoudite et la Russie. Selon The Telegraph, les Etats-Unis devraient pénétrer fortement le marché mondial avec des quantités sans précédent de gaz naturel liquéfié (GNL) 30 projets sont en cours de réalisation, grâce au gaz et le pétrole de schiste pesant ainsi sur le marché mondial du GNL. Quatrièmement, l'on doit tenir compte du conflit en Ukraine qui a bouleversé toute la carte énergétique avec la décision du G7 plus l'Australie de plafonner prix du pétrole par voie maritime à 60 dollars le baril et les dérivées à compter de février 2023, ainsi que la décision de la commission européenne de plafonner le prix du gaz à 180 dollars le mégawattheure. Certes, ces plafonnements n'ont de chance de succès que si ces prix se rapprochent de ceux du marché où le 07/09/2023, le cours du gaz sur le marché de gros PEG pour la période novembre 2023 est de 42.1 €/MWh. Comparé avec le point haut du 22/08/2023 (54.442 €/MWh), cela représente une baisse de 23%. Par rapport au minimum atteint le 06/09/2023, le prix au 07/09/2023 est en hausse de +2% à 42.1€/MWh, en rappelant que cela remet en cause la stratégie expansionniste russe en direction de l'Europe. Avant le conflit en Ukraine, à travers le North Stream (abandonné) et le South Stream la capacité était de plus de 125 milliards de mètres cubes gazeux pour approvisionner l'Europe, plus de 45% avant les tensions et depuis ces canalisations fonctionnent en sous capacités avec l'annulation du North Streal2, la demande européenne a fortement baissé en 2022, plus de 46%, expliquant d'ailleurs les tensions énergétiques en Europe, la Russie se tournant actuellement vers l'Asie dont la Chine et l'Inde à des prix préférentiels avec de nouvelles canalisations dont le projet canalisation Sibérie Chine . Cinquièmement, Il faut prévoir le retour à terme, sur le marché de la Libye, sous réserve d'une stabilisation politique, des réserves de 42 milliards de barils de pétrole et plus de 1500 milliards de mètres cubes gazeux, pour une population ne dépassant pas 6,5 millions d'habitants, pouvant facilement produire plus de 2 millions de barils/jour; l'Irak, pouvant aller vers plus de 7 millions/jour et l'Iran, s'il y a accord sur le nucléaire ayant des réserves de 160 milliards de barils de pétrole lui permettant d'exporter entre 4/5 millions de barils jour, sinon plus et possédant le deuxième réservoir de gaz traditionnel mondial, plus de 35 000 milliards de mètres cubes gazeux, derrière la Russie 45 000 et avant le Qatar 20 000. Sixièmement, les nouvelles découvertes dans le monde en offshore en Méditerranée orientale (20 000 milliards de mètres cubes gazeux expliquant en partie les tensions au niveau de cette région, et en Afrique dont le Mozambique (plus de 4000 milliards de mètres cubes gazeux) qui pourrait être le troisième réservoir d'or noir en Afrique. Septièmement, les politiques de la transition énergétique seront déterminantes pour un nouveau modèle de consommation énergétique mondial qui influe sur les prix des hydrocarbures transitionnels. D'ici à 2030/2035, les investissements prévus dans le cadre de la transition énergétique USA/ Chine/Europe/Inde devraient dépasser les 4000 milliards de dollars et les grandes compagnies devraient réorienter progressivement leurs investissements dans ces segments rentables à terme, les industries de la vie pour reprendre l'expression de Jacques Attali. Les USA/Europe représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial qui dépasse le seuil des 100.000 milliards de dollars en 2022, pour une population inférieure à un milliard d'habitants. Huitièmement, l'évolution des cotations du dollar et l'euro, toute hausse ou baisse du dollar, pouvant entraîner un écart de 10/15%. Neuvièmement, les stocks américains et souvent oubliés les stocks chinois. 2.-Cours des hydrocarbures et impact sur l'économie algérienne Pour son équilibre budgétaire selon le FMI et en référence à la loi de finances 2023, l'Algérie a besoin d'un baril de pétrole à près de 149,2 dollars, dans son rapport d'octobre 2022 contre 135 dollars pour l'exercice 2020/2021 et 100/109 pour l'exercice 2019/2020, le cours ayant été coté le 16 septembre 2023 à 94,27 dollars le Brent et le Wit à 91,20 dollars. A travers le contenu de la loi de finances 2023 ( quelles seront les axes de la future loi de Finances 2024) et à titre de rappel, une loi de finances n'est un document comptable retraçant annuellement, en statique, les recettes et des dépenses de l'Etat, devant l'insérer dans le cadre d'une planification stratégique et dont les équilibres seront fonction fondamentalement de l'évolution du cours des hydrocarbures, du volume exporté et de la croissance de l'économie mondiale. Le prix de référence du baril de pétrole brut est de 60 dollars et le prix du marché du baril de pétrole brut de 70 dollars. Les recettes budgétaires totales prévisionnelles sont de 7.901,9 milliards de dinars en 2023 et les dépenses budgétaires devraient s'élever à 13.786,8 milliards de dinars. Les dépenses de fonctionnement sont estimées à 9.767,6 milliards de dinars dont la masse salariale globale devrait atteindre 4629 milliards de dinars ce qui représente 47,39% du budget total dédié au fonctionnement et les dépenses d'équipement de 4.019,3 milliards de dinars. La loi de finances 2023 prévoit un relèvement des dépenses au profit d'une nouvelle hausse des salaires des fonctionnaires. Ces dépenses devraient ainsi augmenter de 23,55% par rapport à 2022 où l'Etat devrait mobiliser une enveloppe de 3037,41 milliards de dinars durant l'année 2023 afin de couvrir l'impact financier de cette hausse des salaires et des systèmes de rémunération des employés en n'oubliant pas le déficit des caisses de retraites qui était en 2021 de 700 milliards de dinars, une partie du déficit ayant été épongé par l'Etat avec l'annonce en novembre 2022 du responsable de la CNAS d'un déficit s'élève à 376 milliards de dinars fin 2022. Abderrahmane Mebtoul Pr des Universités Expert international