La Russie a affirmé samedi avoir abattu deux drones ukrainiens en approche de Moscou et dans une région frontalière de l'Ukraine, sur le territoire russe. La défense aérienne russe a abattu dans la nuit un drone qui s'approchait de Moscou, a affirmé tôt samedi le maire de la capitale, Sergueï Sobianine.»Cette nuit, les forces de défense aérienne ont détruit un drone en approche de Moscou dans le district d'Istrinskii», a écrit sur Telegram M. Sobianine. Selon les premières informations, «il n'y a pas de victimes ni de dégâts. Les services d'urgences sont sur place», a-t-il ajouté. Un autre drone ukrainien a été abattu samedi matin par la défense aérienne russe dans le district de Chebekino, dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, selon un communiqué du ministère russe de la Défense. Vers 06H00 GMT, «une tentative du régime de Kiev d'effectuer une attaque terroriste avec un drone contre des sites sur le territoire russe a été empêchée», a indiqué le ministère sur Telegram. La capitale russe avait rarement été visée depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, mais les attaques de drones ukrainiens se sont multipliées ces derniers mois. Moscou et d'autres régions de Russie ont été ciblées, dont très récemment la Crimée annexée. Vendredi, le ministère russe de la Défense a dit y avoir abattu 42 drones ukrainiens. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky se félicite de voir la guerre «arriver en Russie». Mercredi, les autorités de la région de Belgorod ont rapporté que trois civils avaient été tués dans une attaque de drone ukrainienne. Le même jour, un drone s'est écrasé contre un gratte-ciel dans le quartier d'affaires moscovite, détruisant une fenêtre sans faire de victimes, selon les autorités. Il s'agissait alors du sixième jour consécutif d'attaques de drones sur Moscou et sa région. Sur un autre registre, la Russie a confirmé hier, «à l'issue d'expertises génétiques», la mort du patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont l'avion s'est écrasé mercredi en faisant naître à l'étranger des soupçons d'un assassinat. Le jet privé transportant Prigojine et sa garde rapprochée s'est écrasé mercredi en fin d'après-midi dans la région de Tver, au nord-ouest de Moscou, faisant dix morts. A l'issue des «expertises génétiques moléculaires» qui ont pris plusieurs jours, il a été établi que les identités des dix victimes «correspondent à la liste» des passagers et des membres d'équipage de l'avion, a annoncé hier le Comité d'enquête russe dans un communiqué. Evguéni Prigojine et son bras droit, Dmitri Outkine, ex-officier d'une unité spéciale du renseignement militaire et commandant opérationnel de Wagner, figuraient sur cette liste. De leur côté, les Occidentaux ont pointé du doigt le chef de l'Etat russe, deux mois après la rébellion avortée du patron de Wagner, mais sans fournir de preuves à ce stade. Pour sa part, le Kremlin a démenti avoir ordonné d'assassiner Evguéni Prigojine, qualifiant de «spéculations» ces insinuations. Evoquant l'enquête, Vladimir Poutine a promis jeudi qu'elle serait menée «dans son intégralité» et qu'elle aboutirait à une conclusion. Depuis le crash de l'avion, des habitants de différentes villes russes où le groupe Wagner avait ses centres d'entraînement, de Novossibirsk (Sibérie occidentale) à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), viennent déposer des fleurs sur des mémoriaux improvisés à Evguéni Prigojine, signe de la popularité du chef de guerre auprès de certains. Vladimir Poutine avait qualifié Evguéni Prigojine, qu'il côtoyait depuis les années 1990, de «traître» en raison de sa rébellion armée des 23 et 24 juin, dirigée contre l'état-major russe et le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, qui a vu les hommes de Wagner brièvement capturer des sites militaires dans le sud de la Russie avant de se diriger vers Moscou. Il a évoqué jeudi soir, après 24 heures de silence, un homme «talentueux» qui avait commis des «erreurs», et aussi loué le rôle joué par Wagner sur le front en Ukraine. Evguéni Prigojine avait continué à se rendre en Russie et a été reçu au moins une fois au Kremlin en juin. En Ukraine, Wagner s'était illustré lors de la longue et sanglante bataille pour Bakhmout, dans l'Est, capturée en mai. Wagner, qui a quitté l'Ukraine après la rébellion, reste actif en Afrique mais son avenir est désormais en suspens.