La Russie a affirmé hier avoir abattu huit drones ukrainiens qui visaient Moscou et sa région, une rare attaque qui intervient alors que la capitale ukrainienne Kiev a été soumise à une troisième vague de frappes en 24 heures. Le ministère russe de la Défense a dénoncé une «attaque terroriste» de Kiev et affirmé avoir neutralisé l'ensemble des huit drones impliqués avec des batteries de défense antiaérienne et des moyens de guerre électronique. Le maire de la capitale russe, Sergueï Sobianine, a annoncé que deux personnes avaient été légèrement blessées dans cette attaque qui s'est produite à l'aube et a aussi provoqué des «dégâts mineurs sur plusieurs bâtiments».»Tous les services d'urgence de la ville sont sur place (...) Personne n'a été grièvement blessé jusqu'à présent», a-t-il affirmé sur sa chaîne Telegram. Cet assaut contre Moscou intervient alors que les attaques se sont multipliées, avec notamment une spectaculaire incursion dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine. Kiev n'a revendiqué aucune de ces attaques. Peu avant l'assaut de drones sur Moscou, l'Ukraine avait rapporté une nouvelle vague d'»attaque massive» visant Kiev, pour la troisième fois en 24 heures. Lundi, des missiles russes se sont abattus en plein jour sur Kiev, semant la panique dans les rues, après une nouvelle nuit de bombardements. De nombreux habitants se sont réfugiés dans des abris souterrains, notamment dans le métro. Si les explosions font désormais partie du quotidien des habitants de Kiev et de nombreuses villes ukrainiennes régulièrement bombardées, les attaques contre Moscou ont été rares depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022. Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient des traces de fumées dans le ciel. Selon M. Sobianine, les autorités ont procédé à l'évacuation des habitants de deux immeubles résidentiels à Moscou, endommagés par les drones. Le gouverneur de la région de Moscou, Andreï Vorobiov, a appelé les habitants à «garder leur sang-froid». Le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations, a confirmé que plusieurs drones ont été abattus. Moscou et sa région, situées à plus de 500 km de la frontière ukrainienne, n'ont été que très rarement visées. Début mai, deux drones ont été abattus au-dessus du Kremlin, une attaque imputée à l'Ukraine.