Les forces russes ont une nouvelle fois frappé la ville portuaire ukrainienne d'Odessa dans la nuit de samedi à dimanche, faisant un mort, une attaque qui survient à quelques heures d'une rencontre de deux jours entre Vladimir Poutine et le dirigeant bélarusse Alexandre Loukachenko, fidèle allié de Moscou. Les deux dirigeants, qui devaient se rencontrer hier à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), ont prévu notamment de discuter du «partenariat stratégique et d'alliance» entre Moscou et Minsk, selon les termes d'un communiqué publié vendredi par le Kremlin. Alexandre Loukachenko est présenté comme le médiateur entre le Kremlin et Evguéni Prigojine il y a près d'un mois lors de la rébellion avortée de Wagner en Russie et il s'agit de la première rencontre entre les deux hommes depuis. Régulièrement visée par des frappes russes, Odessa, dont le centre historique a été inscrit en début d'année au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, a été la cible d'une nouvelle attaque nocturne dans laquelle un civil a trouvé la mort. Le Commandement opérationnel Sud de l'armée ukrainienne a indiqué que les défenses aériennes avaient abattu une part «importante» des missiles russes, de cinq types différents, dont des Kalibr. Les projectiles non-interceptés ont «fait des dégâts à l'infrastructure portuaire, à au moins six résidences», a-t-il détaillé, ajoutant qu'un missile avait touché la cathédrale orthodoxe dans le centre-ville. Selon une vidéo postée par la mairie de la ville sur sa chaîne Telegram, la cathédrale de la Transfiguration d'Odessa a été endommagée. Kiev a fait état de «quatre tirs de missiles, 58 frappes aériennes et 81 attaques provenant de multiples systèmes de lance-roquettes» dans la nuit.»Plus de systèmes de missiles de défense» et de missiles tactiques pour l'Ukraine, a réclamé le chef de l'administration présidentielle, Andriy Yermak. Plantée au bord de la mer Noire, Odessa est une ville stratégique pour le transit maritime dans la région. Elle a vécu une «nuit d'enfer» jeudi, Kiev accusant Moscou de viser spécifiquement les infrastructures portuaires pour empêcher toute reprise éventuelle des exportations ukrainiennes de céréales. L'armée russe a assuré ne viser que des sites militaires. Cette nouvelle attaque nocturne survient aussi au lendemain d'une attaque de drones ukrainiens qui a fait exploser un dépôt de munitions en Crimée, provoquant l'évacuation de la population alentour et la suspension du trafic ferroviaire dans cette péninsule russe. La mort d'un journaliste russe dans un bombardement ukrainien a aussi suscité l'ire du Kremlin, qui avait dénoncé un «crime odieux» et promis une «réponse» aux responsables de cette attaque. Elle visait «des installations militaires», a affirmé une source interne à l'armée ukrainienne. Les frappes russes sur Odessa se sont produites moins de deux jours après que Moscou a annoncé avoir mené des exercices militaires avec des tirs de missiles en mer Noire, où les tensions se sont accrues depuis l'expiration d'un accord céréalier crucial pour l'alimentation mondiale qui permettait l'exportation de céréales ukrainiennes. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des missiles de croisière russes de type Kalibr, tirés depuis la mer, avaient touché la région d'Odessa, marquant une quatrième nuit d'attaques consécutive.