Dans chaque ville, dans chaque village du Liban et de la Syrie, on ne jure que par la résistance et Hassan Nasrallah. Dans les rues et sur les véhicules, les portraits de celui qui a donné une leçon magistrale à l'armée israélienne, témoignent de l'attachement des populations à la résistance comme seul moyen de se libérer. Le «mythe» Nasrallah est aussi perceptible dans la région de la sainte Zineb, fille de Ali et soeur de Hassan Hossine, distante de quelques kilomètres du centre de Damas. Ici on ne parle que de l'«épopée Nasrallah». En ce jour de vendredi, des dizaines de fidèles venus des quatre coins du pays, ainsi que d'Iran, de Jordanie et d'Irak, sont venus en masse pour faire le pèlerinage au mausolée de «Sayida Zineb» appelée l'«héroïne de Kerbala» où étaient tués ses deux frères des mains des Omeyyades. Larmes, autoflagellation, chants religieux à la gloire de Sidna Ali et de ses deux fils martyrs, remplissaient les lieux d'une charge émotionnelle qui nous renvoie à un autre âge. Cependant, dans ce pays multiconfessionnel, tout comme d'ailleurs le Liban voisin, le respect entre les religions est de mise. Car, à quelques kilomètres de Damas, se trouvent deux villages, Aïn Tina et Maaloula, le premier à majorité musulmane et l'autre chrétienne. Au couvent de Saint Serge et Bacchus perché sur le massif rocheux du mont Kalamoune, on entendait l'appel du muezzin à la prière du vendredi, donner la réplique aux cloches de l'église où se rendaient des dizaines de touristes et de fidèles. La ville chrétienne de Maaloula est symbolique pour les chrétiens, pour la simple raison que le Christ venant de Palestine et traversant le Jourdain, s'est arrêté dans la ville. C'est alors que fut construite, il y a 1700 ans l'église de Saint Serge et Bacchus. Un lieu qui incarne la cohabitation entre les deux religions monothéistes.