Les services de la Gendarmerie nationale viennent de mettre la main sur une quantité record de boissons de contrefaçon, à la wilaya de Boumerdès. Les éléments du Groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Boudouaou ont mené un vaste coup de filet ayant permis la saisie d'un total de 935 bouteilles stockées dans un atelier clandestin de fabrication de boissons. Une partie de ces «poisons», car, «fabriquée avec des substances impropres à la consommation humaine, a été récupérée des commerces jouxtant l'atelier contrôlé», comme souligné par le communiqué de la GN. Tout a commencé, après l'interception d'un véhicule utilitaire transportant des boissons plates de marque inconnue à la RN 29A, reliant les communes de Ouled Moussa et de Boudouaou, par les éléments de la brigade de sécurité routière, selon ledit communiqué. Une enquête aussitôt diligentée, a démontré que le chauffeur propriétaire du camion ne disposait pas d'une autorisation pour exercer cette activité illégale. Les gendarmes se sont ensuite déplacés à l'atelier où étaient fabriquées les boissons, où ils ont pu «constater une quantité de produits entrant dans la fabrication et la production de différentes boissons, tels l'acide citrique et les colorants alimentaires», a souligné la même source. L'opération a été menée en coordination avec les services communaux relevant de la direction du commerce, et «tous les produits saisis, impropres à la consommation, ont été détruits, et les commerces jouxtant l'atelier contrôlé, avec la saisie du produit en question distribué auparavant», ajoute le communiqué de la GN. Les individus mis en cause dans cette affaire risquent gros. Des procès-verbaux ont été dressés à leur encontre. Les chefs d'inculpation sont liés à l'exercice d'une activité commerciale permanente sans registre du commerce, non-détention d'une attestation de laboratoire validant la qualité du produit, non-détention d'un certificat de labellisation, non-détention du permis d'exploitation d'une «entreprise classée» et non-respect des conditions d'hygiène et de stockage. Ces impitoyables individus ne sont pas les seuls ayant choisi de travailler sous l'ombre «immense» de l'informel. Cette nouvelle saisie vient une fois de plus lever le voile sur une partie du circuit informel. Des commerces illicites et ateliers clandestins de fabrication de divers produits potentiellement nocifs pour la santé du citoyen destinés à alimenter le circuit informel poussent comme des champignons. On aura tout vu. Des ateliers clandestins de confection de bijoux en or imité, de fabrication de munitions pour fusil de chasse, de faux billets, de parfums contrefaits, de hrissa, de tabac à chiquer, de comprimés psychotropes... Et la liste est longue. Il y a urgence de combattre ce phénomène qui fragilise l'économie de notre pays, et met à mal de système de sécurité sociale, déjà rendu vulnérable par le vieillissement de la population. Cependant, la répression à elle seule ne semble pas suffire. Il faudrait en parallèle lancer des réflexions autour de nouvelles mesures incitatives à l'intégration de ceux qui travaillent au noir. L'une d'elles avait donné certains fruits, en l'occurrence celle portant sur la possibilité de délivrer une carte d'artisan en faveur des petits artisans ayant un métier et un savoir-faire, mais ne possédant pas de diplôme. Après des années de travail passés dans le circuit informel, nombreux sont ceux qui sont enfin sortis de l'ombre de l'informel. C'était une bouée de sauvetage à des milliers de personnes ayant subi de plein fouet le drame économique vécu durant la pandémie de Covid-19. En effet, si certains individus sans scrupule, ni foi ni loi, ne pensent qu'à fructifier leurs gains, et à n'importe quel prix, d'autres attendent beaucoup de l'Etat.