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L'école doit avoir sa politique sportive
Sa perception doit être partagée par les acteurs du mouvement sportif national
Publié dans L'Expression le 09 - 09 - 2023

Une impossible équation en vérité car tant que la problématique du sport à l'école est encore sujette à des velléités, qui contrastent avec les principes contenus dans les textes de lois ouvrant à la pratique sportive scolaire une voie royale, la situation ne risque pas de changer. Des paradoxes devenus flagrants avec la crise du système éducatif et les préjugés véhiculés par un islamisme rampant. La question du sport à l'école s'avérera par ailleurs un bon slogan pour les ministres de la Jeunesse et des Sports qui, pour donner plus de profondeur à leur discours, ne manquent pas dès leur prise de fonction, de souligner le rôle majeur que tiendra l'EPS dans leur plan de relance du sport, alors que cette discipline ne relève pas de leur secteur! Un crédo récurrent teinté de démagogie destiné surtout à accréditer l'idée d'une vision à long terme profitable au sport d'élite. Une mystification que le temps a fini par dévoiler. Sa majesté «le roi Football» n'est pas près de céder son trône et la foule en redemande. Gourmand en milliards, l'opium des peuples cristallise l'intérêt des politiques. Pensez à ce que serait devenu le sport à l'école si une partie seulement de cette manne d'argent avait été dépensée pour la construction de petits gymnases à l'intérieur des écoles. À titre illustratif, les dettes cumulées par les clubs professionnels en 2020 se montent à 1000 milliards de centimes sans compter les dépenses aussi faramineuses. Une approche systémique démontre qu'il n'existe pas une politique du sport à l'école fondée sur des perceptions partagées par l'ensemble des acteurs du mouvement sportif national.
Du jeune talent au champion
La détection du jeune talent sportif est loin d'être une question de signes extérieurs hors du commun. Elle requiert assurément plus que le coup d'oeil du maquignon. Pour les non-initiés une simple manifestation d'une qualité physique ou sportive au- dessus de la moyenne est synonyme de «talent dormant». Lorsqu'on a évoqué le rôle de l'éducateur sportif dans la sélection des J.T.S., c'était pour souligner l'importance des connaissances professionnelles et scientifiques dans l'action de prospection. Mieux l'enseignant est compétent plus il a des chances de découvrir l'élément, comme on dit. La maîtrise, par exemple, des tests prédictifs par un évaluateur est un gage de fiabilité même si à ce jour «il n'existe pas de méthodes connues qui permettent de prédire avec précision qui, parmi des enfants en bas âge, peut devenir un musicien, un mathématicien ou un athlète exceptionnel» (auteurs Monpetit et Klentour -1990). De nombreux facteurs héréditaires ou environnementaux interviennent dans les «potentiels émergents» selon l'expression du Dr Wienfried Jock spécialiste allemand des tests sportifs qui affirme également que les «caractéristiques morphologiques ont une valeur prédictive très faible, de l'ordre de 10%».
Donc la réussite précoce ne présage pas forcément d'un succès à l'âge mûr; il y a d'autres paramètres ou aléas de parcours, notamment psycho-sociaux qui peuvent surgir. L'attirance pour une discipline quelconque est parfois le fruit du hasard. Un père ou une mère sportive qui emmènent souvent ses enfants au stade ou voir des matchs, une proximité du domicile par rapport à des installations sportives, une admiration pour un champion connu qui conduit à une identification (désir de ressemblance) etc. Il reste que la détection par la compétition est la voie la plus empruntée par les coachs. Le match par excellence est le moment le plus propice pour détecter la graine de champion. Dès l'école ou les pépinières de clubs, apparaissent des enfants doués dégageant un potentiel, dont il faudra tirer toute la quintessence. Tout dépendra de la perspicacité de l'éducateur. À l'image de ces pêcheurs d'huîtres qui, après d'interminables plongées dans les eaux, tombent un jour sur la perle rare, les entraîneurs sportifs ont parfois la main heureuse. À force de persévérance ils réussissent à épingler celui ou celle qui, demain, fera vibrer le public. Combien de gosses sont passés à côté d'une grande carrière de sportif par manque ou insuffisance de pratique. Les chiffres de la Fass (Fédération algérienne des sports scolaires) sont là pour le prouver. À peine 4% des effectifs d'élèves du primaire sont licenciés soit près de 380 000 sur près de 9 millions d'enfants scolarisés. Un énorme déficit dû à la faiblesse de l'encadrement. D'où la signification tronquée qui caractérise la pyramide de performance dont la base est encore réduite. Une politique de détection et de sélection doit s'appuyer sur un maillage des clubs, pôles de développement, ligues, et écoles de formations. Il est temps d'impliquer dans cette dynamique en gestation les instituts sportifs qui recèlent des capacités mal exploitées.
La vie d'un athlète de haut niveau passe par quatre étapes: détection, formation, compétition et insertion. Chacune de ces phases mobilise des énergies et obéit à des programmes mûrement réfléchis. J'ai eu l'occasion de traiter de ce problème lors d'une conférence donnée dans le cadre de la 1ère université d'été des sciences et technologies des activités physiques et sportives tenue au mois de juillet 1986 à l'ITS d'Aïn-El -Turck.
Les phases précédant le haut niveau
L'unanimité des scientifiques autour de cet aspect primordial qu'est la découverte des jeunes talents sportifs (JTS) conforte le bien-fondé d'une vulgarisation accrue de l'EPS en milieu scolaire. Entraîneurs et éducateurs sportifs s'intéressent à la performance dès le bas âge en tentant par divers moyens d'optimiser les ressources individuelles de leurs athlètes mettant l'accent sur la régulation des processus d'apprentissage. Ils agissent en didacticiens. La didactique n'est pas la pédagogie mais un versant de la pédagogie que connaissent en principe tous les enseignants qui ciblent, à travers l'évaluation continue, les contraintes perturbantes liées à la performance sportive ou autre. La prise en charge précoce des enfants doués constitue un précieux atout pour leur épanouissement futur. C'est pour cette raison que dans de nombreux pays, dès la prime enfance, une importance particulière est accordée au sport à l'école voire à la maternelle. Les travaux de l'organisation «Active Healting Kids Global Alliance» composée de chercheurs et d'acteurs du terrain spécialisés en EPS jugent comme prioritaires la mise en place d'un système scolaire cohérent de connaissance de l'activité physique s'appuyant sur des indicateurs objectifs. Ces travaux insistent également sur la nécessité d'offrir plus de possibilités de pratique physique et sportive aux jeunes enfants; vu le temps de plus en plus grand qu'ils passent devant les écrans des réseaux informatiques. À cet effet, la détection nécessite une coordination intersectorielle (ministères de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, les fédérations sportives, les instituts et académies de formation) pour l'élaboration des protocoles et des outils d'évaluation à la fois performants et faciles à utiliser. Puis intervient la phase clé dans le cheminement de l'athlète d'élite à savoir la formation. C'est à ce stade qu'il importe de rentabiliser au maximum le potentiel d'encadrement largement sous-utilisé. Conseillers sportifs spécialisés, TSS, enseignants universitaire, anciens champions et cadres sportifs à la retraite...L'Etat a ouvert de grands centres de formation pour accompagner les jeunes talents à l'image du premier lycée national sportif de Draria (Alger) inauguré en 2001 et qui peut accueillir jusqu'à 400 élèves. Disposant d'annexes à Blida, Aïn Sefra et Oum El Bouaghi, ce lycée couvre pas moins de 20 disciplines sportives. L'autre fleuron se trouve à Sétif, il s'agit de l'Enso (Ecole nationale des sports olympiques). Créée en 2009 et mise en service en 2012 elle assure la formation des JTS dans les sports collectifs, sports individuels et sports de combat. On pourrait également citer les sections «sport et étude» introduites - tenez vous bien- à partir de 1991 et qui se sont généralisées à l'ensemble des wilayas pour se réduire ensuite, telle une peau de chagrin, à 9 wilayas. En dépit de l'ancienneté de ces centres et pôles de développement disposant de moyens relativement importants, il semble que le sport d'élite et de haut niveau éprouve du mal à bousculer les records nationaux vieux de plusieurs décennies.
Recul du sport d'élite
Prenons le cas de l'athlétisme, la reine des disciplines. Une analyse comparative montre qu'au lancer de poids, Jean-Marie Djebaïli garde toujours son titre remporté en 1976 (19m07), idem pour les records en Javelot et Marteau détenus respectivement par Mahour Bacha (70m20- 1986) et Hakim Toumi (74,76- 1998) ou encore le 1500m (Morcelli-1995), le 5.000m (Ali Saidi Sief-1986), le saut en hauteur (Hammad-2000), le saut en longueur (Nima-2007). Qui se souvient du sprinter El Hadi Sayah à qui, récemment, ses amis de Annaba ont rendu hommage? Ses records d'Algérie du 100m (10' 3/10) et 200m (22'2/10) établis au début des années 70 ont été à peine améliorés par respectivement Skander Djamel (10'29 en 2017) et Bouhadda soufiane qui fait nettement mieux (20'53 en 2016).Chez les femmes les performances nationales inégalées remontent pour certaines à 1987 et 2005.
C'est dire qu'un bilan des résultats des différents centres de formation de l'élite fortement soutenus par l'Etat et alimentés principalement par les fédérations sportives s'impose afin d'identifier les carences à l'origine de cette stagnation voire du recul du sport d'élite. Hormis certaines disciplines qui nous ont valu quelques satisfactions telles la boxe, le judo, le handball ou le football avec des joueurs formés ailleurs. En tout état de cause, l'organisation des filières préparant au sport de performance demande à être coordonnée de manière rationnelle afin d'éviter la dispersion des moyens et favoriser la convergence des objectifs. Il est clair que l'irruption dans le champ de la compétition et de la haute compétition demeure le fruit d'un patient travail de préparation auquel doivent s'astreindre les athlètes entourés de staffs compétents tant du point de vue technique et psychologique que médical. Les statuts de l'athlète d'élite existent. La prise en charge de ce dernier est aujourd'hui encadrée par plusieurs organes dont les limites d'intervention paraissent floues. Outre le comité olympique, la commission nationale de haut niveau, la direction centrale de performance sont censées donner leur avis.
* Ancien inspecteur- Formateur E.P.S/ Auteur


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