La nomination de Mme Meriem Benmouloud par le président de la République, au poste de haut commissaire à la numérisation avec rang de ministre, n'a pas manqué de prendre de court plus d'un parmi les observateurs de la scène politique nationale. Cela est d'autant plus important, que le président de la République avait astreint certains départements ministériels, jugés névralgiques, à des délais fixés pour une généralisation de la numérisation. Faut-il le concéder, les Impôts, les Domaines et les Douanes qui sont ciblés par ce processus, peuvent être perçus comme étant les fers de lance de la numérisation par rapport aux autres secteurs ministériels. Il y a lieu de s'interroger sur l'état des lieux de cet ultimatum, lancé par le Président à l'égard de l'ensemble des secteurs, en vue de procéder à la numérisation de leurs services respectifs. En effet, où en est-t-on exactement pour ce qui est du bilan de la numérisation exigée par Tebboune aux différents départements ministériels? Bien que des avancées notables soient enregistrées, en matière de numérisation touchant différents secteurs, l'évolution globale reste mitigée suivant le degré de performance de chaque secteur. D'où ce choix sur la personne de la ministre de la Numérisation et des Statistiques pour piloter le nouvel instrument institutionnel, mis en place par la présidence de la République, aux fins de réguler ce secteur vital pour l'économie nationale. En revanche, le choix de Mme Benmouloud renseigne-t-il sur la performance et le degré de maîtrise de cette habituée des réseaux informatiques et des systèmes d'informations? En poste en qualité de ministre de la Numérisation et des Statistiques, Mme Benmiloud semble bien connaître son affaire, étant donné le bilan des actions entreprises et des programmes bilatéraux lancés, conjointement avec d'autres secteurs ciblés. Avec une approche consultative et participative en direction de tous les secteurs, en vue d'élaborer une stratégie de transition numérique, la ministre semble avancer à pas sûrs vers ses objectifs tracés. Benmouloud est-elle en train de réussir ce que ses prédécesseurs n'ont pu accomplir au cours de leurs mandats respectifs? En tout cas, une chose est sûre, l'action de cette jeune ministre semble satisfaire le chef de l'Etat, qui lui a renouvelé sa confiance, en lui accordant le pilotage du dernier-né institutionnel, chargé de dessiner et de superviser l'ensemble du processus national de numérisation. Dans cette optique, il est important de rappeler les réunions de coordinations et les programmes conjoints, visant à mettre en place et à renforcer les systèmes d'information intégrés des différents secteurs. Le processus de numérisation lancé et supervisé par l'Etat, vise avant tout à disposer d'une information réelle et exhaustive autant de l'appareil économique, mais aussi des autres sphères, toutes aussi névralgiques, que déterminantes, tels que le volet social, technologique, culturel, anthropologique, etc. La numérisation vise, en fait, à mettre en place tous les mécanismes relatifs aux statistiques, en vue de créer un système national des statistiques pour produire, actualiser et traiter l'information réelle. «La numérisation offrira une vision plus précise sur les capacités de l'économie nationale... La numérisation complète de l'économie permettrait de fournir toutes les données nécessaires à la prise de décision, à même de permettre un accès précis à la liste des producteurs et de leurs produits, ainsi qu'aux quantités qu'ils produisent, et aux filières dans lesquelles il faudrait investir», confiait le président de la République, lors d'une rencontre avec les représentants de la presse nationale. L'action de Benmouloud s'est concentrée, ces derniers mois, à renforcer la position des secteurs qui constituent des vecteurs importants dans le processus de numérisation, mais aussi dans la valorisation des systèmes de recensement national. La ministre a multiplié les plans d'actions conjoints et multi-sectoriels, en vue d'assurer un accompagnement dans la concrétisation de la stratégie de numérisation des différents secteurs ministériels. Prodiguant formation, accompagnement et appui aux autres secteurs, Benmouloud a démontré, si besoin, qu'elle était à la hauteur des engagements pris et de la confiance placée en elle par le premier magistrat du pays.