La commune de Saharidj, à une quarantaine de km à l'est de Bouira, n'en a pas fini avec les incendies de forêt. Le troisième, depuis moins de deux mois, s'est déclaré le 10 de ce mois. Ayant été signalé à 15h 06 au lieu-dit Ighzar Ouakouren, il n'a pu être éteint que le 11 septembre à 19h40, selon le capitaine Fatah Doukari, chargé des statistiques à la direction de la Protection civile de Bouira. La tâche n'a pas été aisée et a mobilisé de gros moyens afin d'en venir à bout. Selon cet officier, auquel nous avons rendu visite à son bureau, ainsi que cela nous arrive assez souvent, il n'a fallu rien de moins que trois avions dont un de l'ANP, sept camions- citernes pour feux de forêt, cinq camions- citernes légers et un détachement complet de la colonne mobile de Bouira, composé d'une centaine d'hommes, sans compter les moyens matériels et humains mis en place par la Gendarmerie nationale, la Conservation des forêts, la DSA, les travaux publics, la commune et la daïra de M'Chedallah. Afin de s'assurer que la situation était parfaitement maîtrisée et éviter d'éventuelles surprises, une équipe a été laissée sur place pour la surveillance d'éventuels nouveaux départs de feu. Elle n'a pu quitter l'endroit, assurait notre interlocuteur, que sur le coup de 22 heures. Les dégâts causés par cet incendie sont estimés à 70 ha de forêts, de broussailles et d'oliviers. Ils sont à peu près de même importance que le premier, qui s'était déclaré le 16 juillet à 14 h au lieudit Tihassassine, dans la même commune, mais certainement de moindre importance que le second qui se déclarait le 10 août à Barbara et qui, entre 13h40 et le lendemain vers 10h30, dévastait 12 hectares de forêts et 10 hectares de buissons, toujours dans la commune de Saharidj. Un acharnement qui laisse sans voix. Après les incendies de Maâla et de Zbarbar qui ont détruit, faut-il le rappeler, 8 126 ha de forêts, de maquis et d'arbres fruitiers, coûté la vie à quatre-certains disent cinq- personnes, et duré près d'une semaine pour être vaincus, puis, après les deux premiers de Saharidj, dont nous venons de parler, il y a eu celui de Djebahia, le 3 septembre, vers 14 h38 et qui n'a ravagé «heureusement» que 1,30 hectare de forêts et de maquis. On notera que la plupart de ces feux se sont déclarés entre 10h30 et 14 heures, c'est-à-dire au moment de la journée où la température est à son plus haut degré, ce qui pourrait exclure la piste de la main de l'homme dans cette catastrophe. L'été a été très chaud dans notre région, frappée, de surcroît, par une sécheresse jamais connue auparavant. Quoi qu'il en soit, les moyens mobilisés et l'expérience acquise dans la lutte contre ce «fléau» ont joué chaque fois et permis d'éviter, non la catastrophe, puisqu'elle était inévitable, mais le pire. Nul doute qu'avec moins de moyens, de savoir-faire et de courage, la situation aurait pu être plus dramatique.