En renforcement aux mesures mises en place pour la régulation du marché de consommation, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a donné, mardi lors d'une réunion du Conseil des ministres, des instructions au ministre de l'Agriculture pour «engager des procédures coercitives et drastiques pour assainir le secteur». Une orientation qui vise à consolider les nouveaux mécanismes mis en oeuvre pour lutter contre les différentes formes de spéculation en vue d'assurer une stabilité dans la disponibilité des produits de large consommation à des prix à la portée du pouvoir d'achat des citoyens. À ce titre, le président de la République a affirmé «la poursuite de la subvention par le gouvernement des prix de plusieurs produits de première nécessité importés et l'interdiction de toute opération d'importation des légumineuses, en dehors de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic), avec détermination précise des étapes de fixation du prix du produit». Des mesures qui interviendront en aval de la chaîne de distribution pour instaurer des garde-fous qui serviront à réduire les effets de dysfonctionnement et des tentatives de perturbation du marché. Cela étant, en aval du processus de production plusieurs actions sont prévues pour renforcer les capacités de conservation et de logistique. Un axe incontournable pour la concrétisation des objectifs fixés dans le cadre de la relance du secteur. À ce titre, le président de la République a ordonné au gouvernement d' «acquérir les produits des agriculteurs pour empêcher leur détérioration, dans le cadre de la création de l'Office national des produits agricoles, et les stocker dans les chambres froides, afin de préserver le stock national stratégique des produits agricoles et alimentaires». Toute l'importance de cette orientation réside dans l'émergence d'une synergie forte et inédite entre l'Etat, le secteur privé et les agriculteurs. Dans ce sens, l'intervention de l'Etat se présente comme une passerelle reliant deux secteurs stratégiques, pour leur permettre de se développer et d'évoluer dans le sens des directions économiques adoptées. Autrement dit, l'acquisition des productions agricoles par l'Etat, assure aux agriculteurs une stabilité de leur activité, et une protection contre les pertes. Ce qui va se répercuter forcément sur la disponibilité et sur les prix des produits. De leur côté, les opérateurs privés activant dans le domaine du stockage frigorifique se retrouvent au-devant de la scène, avec des perspectives de rentabilité indiscutables, du fait qu'ils sont appelés à intervenir durant toute l'année, à travers la disponibilité de leurs espaces. Cela étant, toute la problématique réside dans la gestion d'un déficit de près de 3 millions de m3 d'espace frigorifique. C'est dans cette optique que le Président a insisté sur «l'importance d'encourager l'investissement privé en matière des chambres froides pour préserver l'équilibre du marché tout au long de l'année». Il va sans dire cependant, que le développement de cette activité nécessite un accompagnement de la part de l'Etat qui consistera essentiellement à «faire la distinction entre le stock dans le cadre de la chaîne de production et le stockage aux fins de spéculation», selon les instructions adressées par le président aux walis. Par ailleurs, pour que ces actions aboutissent à des résultats probants sur le terrain, la contribution du consommateur demeure indispensable, et s'articule autour d'un comportement citoyen établi sur la base de données réelles de la situation du marché, loin des effets des rumeurs et des manipulations véhiculées par les réseaux sociaux. À ce titre, le président de la République a ordonné d' «élaborer une politique de communication claire, pour informer les citoyens et les tenir au courant de manière périodique et continue de la disponibilité des différents produits de base de large consommation».