La rencontre entre les deux partis que rien ne semble réunir signe manifestement la rentrée politique. Représentant de deux camps politiques antagoniques, socio-démocrate d'un côté et islamiste d'un autre côté, la consultation entre le FFS et le MSP peut ouvrir de nouvelles perspectives pour l'exercice politique partisan. Nés dans des contextes différents, présentant des référents dissemblables, représentants des courants de société opposés, le FFS et le MSP ont ce point commun de ne pas laisser indifférents les acteurs et passionnés de la politique. Même dans un contexte de désaffection de la société à la chose politique, tout ce qui émane de ces partis a toujours suscité l'intérêt et la curiosité des citoyens. Qu'ils attirent des adhésions ou qu'ils s'attirent des inimitiés, les deux partis tiennent à leur vocation. Celle de faire de la politique. Et chacun des deux partis le fait selon ses valeurs et ses objectifs. Après avoir présenté, le 2 septembre, les grands axes de son initiative politique, le FFS a entamé le cycle des consultations. Une délégation du Front des forces socialistes a rencontré mercredi la direction du MSP. En dépit de leur appartenance à deux bords politiques divergents, le FFS et le MSP semblent avoir trouvé des raisons de concertations. Le FFS table, à travers son offre politique, de parvenir à un «pacte historique pour le parachèvement du projet national». C'est a priori ce qui ressort des échanges qu'a eus le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, avec les représentants du parti islamiste. Les deux partis ont rendu publics des communiqués respectifs plutôt positifs quant à la teneur de la rencontre. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre des consultations initiées par le FFS avec les partis politiques en vue de parvenir à une «plate-forme consensuelle» sur les questions nationales de grande importance, a indiqué le vieux parti de l'opposition démocratique. Les consultations entre les dirigeants des deux formations politiques «ont porté sur la situation politique nationale générale et le contexte régional et international sensible, ainsi que sur les voies et moyens qui permettraient de renforcer le travail commun des partis dans le cadre de consultation et de dialogue sérieux et franc, a ajouté le FFS. Pour ce dernier, l'objectif est de «faire face aux défis auxquels la classe politique est confrontée et dans le but de réhabiliter l'exercice politique et relancer le débat national sur les questions d'importance nationale». Signe de disponibilité à un travail d'ensemble, les deux partis «sont convenus de maintenir ouverts les canaux de communication et de multiplier les rencontres, qui seront bénéfiques à tous». Pour sa part, le MSP a indiqué avoir évoqué avec la délégation du FFS, «le rôle des partis dans la pratique politique basée sur le dialogue et la consultation sur diverses questions en vue de parvenir à un consensus, fruit de la coopération partisane». Au début du mois, le FFS a expliqué l'esprit et les objectifs de son initiative. Celle-ci vise à «transcender -sans les nier- les clivages idéologiques et s'inscrit au-delà des échéances électorales», a fait observer le parti qui se prépare à célébrer ses 60 ans d'existence. Relevant que l'initiative se veut «consensuelle et constructive», le FFS a ajouté qu'elle n'est dirigée contre aucune partie et qu'elle «ne vise pas non plus à entrer concurrence avec d'autres initiatives». Le FFS a tenu, dans son argumentaire, à poser la question des libertés. «Nous considérons aussi qu'un véritable consensus national ne peut se construire qu'avec l'adhésion des Algériennes et des Algériens en libérant les espaces politiques et médiatiques», a-t-il soutenu. Il s'agit pour lui de «réhabiliter le politique et la politique et libérer une dynamique qui renforcera l'Etat national en créant un climat apaisé et en réunissant les conditions nécessaires à l'engagement politique de nos concitoyens». Le FFS a expliqué qu'à l'issue des consultations et sur la base d'une synthèse des discussions, un document consensuel sera soumis collectivement au président de la République.