Le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhane, en guerre depuis cinq mois contre les paramilitaires, s'est rendu hier en Ouganda pour une visite officielle, a annoncé son bureau. Le général Burhane, chef de facto du pays depuis son putsch de 2021, devait s'entretenir avec le président ougandais, Yoweri Museveni, des «relations bilatérales et des questions d'intérêt commun», a indiqué le Conseil de souveraineté, plus haute autorité soudanaise, dans un communiqué. Il a quitté l'aéroport de la ville de Port-Soudan, dans l'est du pays, où il a déménagé en août. Il s'agit du sixième déplacement à l'étranger du général Burhane depuis le début le 15 avril de la guerre qui oppose l'armée aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire dans ce pays d'Afrique de l'Est. Il s'était déjà rendu en Egypte, au Soudan du Sud, au Qatar, en Erythrée et en Turquie. Au moins 7.500 personnes ont été tuées, selon un dernier bilan, et l'ONU recense près de 5 millions de déplacés et réfugiés. Alors que les combats ne montrent aucun signe d'accalmie, l'ONU a appelé les belligérants à «épargner les civils». Après quatre mois de siège à Khartoum, le général Burhane est désormais basé dans la ville de Port-Soudan (Est), qui a été épargnée par les combats et où responsables du gouvernement et de l'ONU ont aussi pris leurs quartiers. Port-Soudan abrite également le seul aéroport opérationnel du pays. Depuis cette ville côtière, le général Burhane multiplie les déplacements à l'étranger pour tenter de s'imposer sur la scène diplomatique mondiale en cas de négociations de paix, selon des experts.