Le club béjaoui a déjà imposé son cachet à la plus haute des compétitions de clubs. La JSM Béjaïa en tête du championnat de la division 1, ce n'est pas un gag, encore moins une supercherie. La consécration du club béjaoui est l'aboutissement d'un processus basé sur le sérieux et l'envie de rester hors des lumières des projecteurs. En tout cas, comparativement à ce qui s'est passé chez son adversaire de jeudi dernier, le Mouloudia d'Alger, a été loin de faire la une de l'actualité sportive, notamment sur le plan de la stabilité de son staff dirigeant lorsqu'on sait qu'au niveau du club algérois, c'est toujours le vent de la contestation qui souffle alors qu'à la JSMB, on fait tout pour retenir le président et son comité directeur. Le Mouloudia n'est, pourtant, pas un club qui a raté sa saison et on en connaît qui auraient signé des deux mains si on leur avait dit qu'ils finiraient par remporter la Coupe d'Algérie comme l'a fait le club algérois. Nous n'en sommes qu'au tout début de la saison et la JSMB n'est, peut-être, première qu'à titre provisoire puisqu'elle a un match d'avance sur plusieurs clubs. Ce démarrage en fanfare risque de n'être qu'éphémère au grand dam des supporters pour qui la vie est en rose en ce moment. On a vu, lors, des exercices précédents, des équipes commencer fort pour se contenter, par la suite, d'un rôle plus effacé, voire soumises à la relégation (exemple de l'OMR, il y a deux saisons de cela). Mais il est, aussi, arrivé que des clubs poursuivent leur marche en avant et arrivent à se mêler au groupe des favoris, ceux qui luttent pour les places du haut du tableau. Le PAC avait bien étonné en début de saison dernière pour rester, ensuite, dans le sillage des meilleurs du lot. Il reste que cette première place, la JSMB ne l'a certainement pas volée. Deux équipes peuvent, au moins, témoigner du bien-fondé de ce jugement. On veut parler de l'ES Sétif et du MCA, les deux clubs qui ont reçu, cette saison, celui de Béjaïa et devant lequel ils ont éprouvé les pires difficultés. Le Mouloudia a même dû perdre devant lui alors que l'Entente a eu des raisons de se dire qu'elle avait été très bien payée par le match nul qui avait sanctionné le match contre lui. C'est là un avènement qui n'étonne pas Boualem Tiab, le président de la JSMB pour qui ce bon début de saison est à mettre au crédit de la bonne préparation d'intersaison et au sens de la responsabilité des joueurs. «Je sais que la JSMB a sa place en division 1, nous a-t-il dit. Nous allons faire, en sorte, qu'elle y reste le plus longtemps possible. C'est pourquoi je tiens à répéter que son objectif, pour cette saison, est le maintien. Nous n'avons pas de prétention de grandeur et notre seul souci est de pérenniser la présence de notre club parmi l'élite, car nous disposons de plus faibles moyens par rapport aux grosses cylindrées de la compétition». Pour Boualem Tiab, cette première place est la bienvenue. «Elle permettra au groupe de jouer avec plus de sérénité. Si nous avions démarré le championnat par une ou deux défaites, nous savons que dans ce genre de circonstance c'est le doute et la peur qui s'installent». Cependant, il sait que maintenant la JSMB sera une sorte d'équipe à battre. «Il est sûr qu'avec cette première place, notre équipe va être attendue au tournant. Chacun de ses adversaires voudra jouer à fond contre elle. C'est tant mieux. Au moins nos joueurs sauront ce à quoi ils doivent s'attendre et ce sera à eux de prouver ce qu'ils valent sur le terrain». Dans cet éloge à son équipe, Boualem Tiab n'a pas manqué de se focaliser sur l'entraîneur Eurico Gomes. «Ce qui arrive en ce moment à la JSMB lui revient en matière de mérite. C'est quelqu'un qui sait où il va et ce qu'il veut. Lorsqu'on lui a proposé de prendre un adjoint, il nous a dit qu'il préférait un préparateur physique. Dans peu de temps, celui-ci sera parmi nous mais entre-temps, c'est Gomes qui fait tout, même les échauffements et sans rechigner. Les joueurs sont tous unanimes à reconnaître son sens du professionnalisme et si la JSMB joue bien en ce moment, c'est grâce à lui.». Justement, à propos de professionnalisme, nous avons appris que Gomes restera en Algérie auprès de ses joueurs alors que la JSMB va observer une sorte de trêve. Début août, il en était de même alors qu'il venait de perdre sa mère. ça nous change de ces entraîneurs étrangers, qui dès qu'ils ont une semaine de trêve, trouvent le moyen d'aller chez eux et confient l'entraînement de l'équipe à leurs adjoints avec la bénédiction des dirigeants de moins en moins exigeants. Gomes se contente de faire son travail avec les moyens du bord et, pour l'instant, il réussit. Et ce n'est vraiment pas par hasard si la JSMB, malgré deux déplacements, en est toujours avec 0 but encaissé. L'homme y a injecté le système adéquat pour contrer les attaquants adverses et Anasris, Sétifiens, Husseindéens et Mouloudéens d'Alger s'y sont cassés les dents. La fête de durera pas mais la JSMB a déjà imposé son cachet à la plus haute des compétions de clubs en Algérie.