C'est aujourd'hui, jeudi 28 du mois de septembre, que les familles algériennes se réunissent pour célébrer le Mawlid Ennabaoui, anniversaire de la naissance du prophète Mohammed (Qsssl). Une célébration à laquelle sont restés attachés les Algériens depuis des siècles. Cette occasion, à la fois festive et mystique, a toujours été marquée par des rituels mettant en évidence l'unité des Algériens et leur diversité culturelle. Le dîner avec tous les membres de la famille est un point commun dans toutes les wilayas d'Algérie avec cependant une grande richesse dans la diversité qui caractérise ces plats variant d'une région à une autre. Après un fastueux regroupement familial autour d'un dîner, les Algériens célèbrent l'anniversaire du prophète Mohammed (Qsssl) par des rituels qui commencent généralement dans les maisons, puis dans les mosquées et enfin sur les places publiques. C'est d'ailleurs le cas, en Kabylie où les familles se réunissent sur les places des villages pour une soirée en chants mystiques. Les vieux, à la mosquée, et les vieilles sur les places des villages chantent des airs ancestraux en louange au prophète Mohammed (Qsssl) et ses compagnons. Pendant toute cette journée et une bonne partie de la nuit, les enfants jubilent s'ingéniant à innover des jeux. Le Mawlid Ennabaoui a ainsi toujours été marqué et célébré par les Algériens. Toutefois, la fête a commencé à connaître l'apparition de phénomènes notamment après l'Indépendance. Dans les années 60, la fête du Mawlid voit apparaître de petits pétards inoffensifs. Rares, les enfants QUI s'ingéniaient à fabriquer leurs propres pétards parfois avec des machines à raser la barbe qu'ils chargeaient de souffre extrait des boîtes d'allumettes. Des instruments subtilisés souvent au grand frère, au père ou au grand-père et qui représentait déjà un danger sur la santé des enfants qui se blessaient souvent. Et, c'est à partir de là que les choses commençaient à devenir de plus en plus incontrôlables. Les années passèrent et les réunions de familles cédaient en partie la place à un modèle de fête bizarre. En effet, ces dernières années, la fête se trouve à chaque fois entachée de comportements inconscients d'une bonne partie des jeunes. Des jeunes qui s'adonnent aux jeux de pétards et toute sorte d'objets pyrotechniques comme les fumigènes. Pendant que les vieux célèbrent la fête dans la paix et la gratitude, les jeunes s'envoient aux urgences des hôpitaux. Un phénomène regrettable venu se greffer à une belle fête que nos ancêtres ont toujours célébré dans la joie. Il est vrai que ces comportements n'ont pas fait reculer les rituels ancestraux des familles algériennes, mais ils ont tout de même entaché cette occasion de diverses tares. Pendant cette journée, voire quelques jours bien avant, les services des urgences dans les hôpitaux se trouvent saturés par le flux de blessés qui arrivent, tous blessés par les pétards. Enfin, l'attachement des Algériens à cette fête appellent un certain rééquilibrage afin de venir à bout de ces comportements néfastes. La sensibilisation n'a visiblement pas suffi à faire reculer cette tendance. Il aura fallu plus de dissuasion de la part des services de sécurité et des services des douanes algériennes qui traquent ces objets et leurs propagateurs dans tous les recoins. Cette stratégie basée sur la sensibilisation et la dissuasion commence d'ailleurs à redonner à la fête sa beauté. D'ailleurs, cette année, les pétards ne sont pas visibles sur les trottoirs. Les vendeurs occasionnels ne proposent que des objets inoffensifs tels que les bougies colorées ainsi que quelques petits fumigènes ne représentant aucun danger sur les enfants. Ce qui redonne à la tradition toute sa beauté. Ce recul des objets pyrotechniques permettra aussi la renaissance des rituels ancestraux dans toute leur splendeur reflétant la vraie culture algérienne.