Les milieux islamistes qui voulaient dicter leur loi aux Algériens ont échoué. Depuis des mois que de faux prédicateurs et autres «cheikhs» frelatés tentaient d'inviter les Algériens à ne pas fêter le Mawlid Ennabaoui sous prétexte que l'Islam n'énonce que deux fêtes religieuses. Ils ont tenté de susciter des adhésions à leur discours en investissant les réseaux sociaux. Ils se sont aussi montrés offensifs dans les mosquées et autour. Certains n'ont pas hésité à imposer le «sujet» sur l'espace public, une manière d'influencer les oreilles qui entendraient leurs salades. En un mot comme en mille, ils n'ont pas lésiné sur l'effort. Cependant, ils n'ont pas été écoutés. Leur sinistre discours a été rejeté par l'ensemble des Algériens plutôt attachés à cette célébration de génération en génération. C'est ce qu'a été constaté, depuis déjà plusieurs jours, à travers les quatre coins du pays. Les foyers des Algériens se sont mis ces derniers jours au rythme de cette fête réitérant ainsi l'attachement des Algériens aux référents de leurs aïeux dans la pratique de l'Islam. N'en déplaise à ces parties qui veulent imposer ce qu'elles prétendent être la pratique juste de l'Islam, d'autres voix ont apporté la contradiction utile en tordant le cou à leurs prêches infondés et sournois. La riposte salvatrice est venue, dans certaines villes, des imams montés au créneau pour désavouer ces appels émanant de ces milieux autoproclamés gardiens de l'Islam. Enclenchée, il y a une semaine, la manoeuvre est allée crescendo à mesure que le jour de la célébration approchait. Surtout au vu des échanges à fleurets mouchetés suscités sur la Toile. Côté officiel, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs n'est pas resté insensible à cette polémique. Youcef Belmehdi a réagi avant-hier à partir de Tipaza. Il a affirmé que la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif est «autorisée» du point de vue religieux. Il a ajouté qu'elle constitue une occasion pour rappeler les «valeurs» du prophète Mohammed (Qsssl) et les «inculquer» aux nouvelles générations. Insistant sur ce point, il a ajouté que c'est une occasion pour rappeler la vie du Prophète et ses «hautes valeurs et d'inculquer la morale et les valeurs d'un bon musulman aux nouvelles générations». Belmehdi a rappelé que le prophète Mohammed (Qsssl) «jeûnait tous les lundis, car c'était son jour de naissance et il s'en réjouissait», estimant que c'est là une preuve que la manifestation de la joie «est licite» contrairement aux thèses de ces milieux intronisés gardiens de la religion.. «Ce qui est illicite c'est plutôt d'accompagner la joie par des pratiques inappropriées ou dangereuses, comme l'usage de pétards représentant un risque de danger potentiel», a- t-il expliqué. Le ministre a souligné, en outre, que le Mawlid Ennabaoui devrait «constituer une occasion pour animer des rencontres religieuses afin d'enseigner la Sira Nabaouia ainsi que les valeurs morales qui doivent guider le bon musulman, réciter le Saint Coran et initier d'autres activités religieuses entre journées d'étude et forums scientifiques sur le même sujet». Concernant la journée d'étude abritée par la wilaya de Tipaza, Belmehdi a estimé qu'elle est porteuse d' une dimension philosophique sur l'importance du vivre-ensemble et de l'amour de l'humain pour le bien, reflétant ainsi l'esprit de la religion islamique basée sur la diffusion d'une culture de tolérance et de fraternité. «Le peuple algérien a toujours vécu avec l'amour du Prophète Mohamed (Qsssl) et ses valeurs», a ajouté Belmehdi, citant en exemple la haute morale de l'Emir Abdelkader, lorsqu'il «a protégé et défendu les chrétiens en Syrie». Argument massue pour lui d'appeler à la nécessité d'oeuvrer «en permanence et à chaque occasion à diffuser, au sein de la société, ces valeurs découlant de la morale islamique et des qualités du Prophète Mohammed». En tout état de cause, la tentative sournoise de détourner les Algériens de cette pratique cultuelle en lien avec leur religion est révélatrice du mal que peuvent accomplir ces milieux obscurs.