Vladimir Poutine a demandé à un ancien lieutenant d'Evguéni Prigojine, patron du groupe Wagner tombé en disgrâce aux yeux du président russe et mort dans le crash de son avion fin août, de former des volontaires pour combattre en Ukraine.»Lors de la dernière réunion, nous avons évoqué le fait que vous serez impliqué dans la formation d'unités de volontaires capables de mener à bien diverses missions de combat, principalement, bien sûr, dans la zone de l'+opération militaire spéciale+», en Ukraine, a déclaré jeudi M. Poutine à Andreï Trochev, selon un communiqué du Kremlin publié vendredi. Selon Vladimir Poutine, M. Trochev, surnommé «Sedoï» (cheveux gris, en russe), un ancien très proche d'Evguéni Prigojine dans la galaxie Wagner, a l'expérience pour mener à bien une telle mission, trois mois après la tentative avortée de rébellion en Russie du groupe paramilitaire. Colonel à la retraite, il est souvent décrit comme l'un des fondateurs de Wagner et est sous sanctions européennes pour avoir été «directement impliqué dans les opérations militaires du groupe (...) en Syrie», selon un document de l'UE daté de fin 2021.»Vous connaissez les questions qui doivent être résolues à l'avance pour que le travail de combat se déroule de la meilleure façon et avec le plus de succès possible», a de son côté fait valoir le président russe à l'ancien militaire. Le président russe a également salué le fait que M. Trochev «entreten(ait) des (bonnes) relations avec (ses) compagnons d'armes». La demande de Vladimir Poutine, officialisée en présence de Iounouss-Bek Evkourov, vice-ministre de la Défense, montre encore un peu plus l'intégration des anciens combattants de Wagner au sein de l'armée russe.»(M. Trochev) travaille déjà au ministère de la Défense», a même confirmé quelques instants plus tard le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'agence de presse Ria Novosti. Fin juin, à l'issue de la mutinerie avortée de Wagner, le Kremlin avait laissé trois options aux combattants du groupe paramilitaire: intégrer les rangs de l'armée russe, rejoindre la vie civile ou bien s'exiler au Bélarus, allié de Moscou dans son assaut en Ukraine. Mais le décès de leur chef, Evguéni Prigojine, fin août, dans le crash de son avion entre Moscou et Saint-Pétersbourg, aux côtés de plusieurs membres de sa garde rapprochée, avait acté la fin de Wagner sous sa forme connue jusque-là. Sur le terrain, la Russie a affirmé hier avoir abattu onze drones ukrainiens au cours de la nuit, un gouverneur local faisant état d'un poste électrique endommagé par un de ces engins dans un village russe proche de la frontière ukrainienne.»Onze engins aériens sans pilote ukrainiens ont été détruits par les systèmes de défense aérienne (...) dont un au-dessus du territoire de la région de Kalouga et dix au-dessus de la région de Koursk», a déclaré le ministère russe de la Défense sur la messagerie Telegram. Le gouverneur de Koursk, Roman Starovoït, a déclaré auparavant que la région frontalière avec l'est de l'Ukraine avait été «massivement attaquée» par des drones ukrainiens. A Belaïa, à moins de 25 kilomètres de la frontière, «un drone ukrainien a largué deux engins explosifs sur un poste électrique», a déclaré Roman Starovoït sur Telegram.»L'un des transformateurs a pris feu. Cinq localités et un hôpital ont été privés d'électricité. Les équipes de pompiers se sont rendus sur les lieux», a-t-il précisé. Le courant sera «rétabli dès qu'il sera possible de le faire en toute sécurité», a-t-il ajouté. Plus tôt, le ministère russe de la Défense avait annoncé avoir détruit deux drones ukrainiens au-dessus de la région voisine de Belgorod, sur Telegram. Le ministère a précisé qu'un premier drone avait été détruit jeudi, environ quatre heures avant qu'un second drone ne soit abattu.»Le drone ukrainien a été détruit au-dessus de la région de Belgorod par les systèmes de défense aérienne en service», a indiqué le ministère. Les régions de Belgorod et Koursk sont limitrophes de l'Est de l'Ukraine.